L’article suivant est tiré d’un bulletin archivé. Consultez notre bulletin Eaux partagées.

Le Conseil international de contrôle du lac Osoyoos célèbre ses 75 ans d’existence

Image of Andrew Gendaszek
Andrew Gendaszek
Osoyoos Lake Board of Control
Image of Martin Suchy
Martin Suchy
Osoyoos Lake Board of Control

L’année 2021 marque le 75e anniversaire du Conseil international de contrôle du lac Osoyoos, qui a été établi par décret de la Commission mixte internationale (CMI) le 12 septembre 1946 en réaction aux débordements du lac Osoyoos, surtout pendant l’été 1942.

La mise sur pied d’un conseil d’ingénieurs pour le lac Osoyoos a eu lieu 100 ans après le traité de l’Oregon de 1846 entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Ce traité consacrait le 49e parallèle, qui sépare le lac, comme frontière internationale entre ce qui allait devenir l’État de Washington et la province de la Colombie-Britannique.

Au cours des 75 années d’existence du Conseil international de contrôle du lac Osoyoos, le barrage qui régularise le niveau du lac Osoyoos, les ordonnances régissant la gestion du niveau du lac et la composition du Conseil ont reflété l’évolution des besoins sociaux, culturels et environnementaux de notre société.

À mesure que les deux pays continuent de s’adapter aux changements climatiques, ainsi qu’à des sécheresses et à des inondations plus extrêmes, à l’évolution de la demande d’eau et à la nécessité de protéger les poissons du lac Osoyoos, le Conseil et l’ordonnance qu’il est chargé d’appliquer doivent continuer d’évoluer.

Avant 1927, le débit à l’exutoire du lac Osoyoos était soumis à deux contrôles naturels, à savoir la capacité d’absorption de la rivière Okanagan et, en période de crue, le niveau de la rivière Similkameen qui peut créer des refoulements dans la rivière Okanagan.

Carte des bassins des rivières Similkameen et Okanagan. Source : CMI

En 1927, la Zosel Lumber Co. a construit un gabion en bois rempli de roches et un barrage sur palplanches, maintenant appelé barrage Zosel, sur toute la largeur de la rivière Okanagan afin de former un bassin de stockage de grumes pour une scierie adjacente.

Bien qu’on n’en ait pas tenu compte lors de sa construction initiale, l’effet du barrage Zosel sur le niveau du lac Osoyoos des deux côtés de la frontière est devenu de plus en plus évident lors d’inondations ultérieures.

Il en a résulté une demande officielle d’exploitation du barrage à la CMI, qui a exigé la tenue de deux audiences à l’été de 1943 et qui a mené à une évaluation technique officielle par un conseil binational d’ingénieurs nommé par la CMI.

Le rapport des ingénieurs a constitué le fondement technique des modifications apportées au barrage Zosel afin d’établir une capacité suffisante pour maintenir le lac Osoyoos au niveau convenu par les deux pays. Il a également mené à la création du Conseil international de contrôle du lac Osoyoos, qui était initialement composé de deux membres des services d’ingénierie des gouvernements du Canada et des États-Unis, pour superviser les ordonnances régissant l’exploitation, l’entretien et la capacité du barrage Zosel.

Dans ses 75 ans d’existence, le Conseil a compté sept coprésidents canadiens, à commencer par C.E. Webb (ingénieur en chef de district, Dominion Water and Power Bureau, ministère des Mines et des Ressources du Canada) en 1946.

Le poste est actuellement occupé par David Hutchinson (chef régional, Services hydrologiques nationaux, Environnement et Changement climatique Canada). En 1946, la Section américaine était présidée par le colonel L. H. Hewitt (ingénieur du district de Seattle, US Army Corps of Engineers) et a vu huit coprésidents depuis, bien qu’il y en ait déjà eu deux en différentes occasions. La coprésidente actuelle de la section américaine est Cynthia Barton (directrice, Washington Water Science Center, US Geological Service), qui occupe ce poste depuis 2000.

Un nouveau barrage Zosel

Dans les années 1970, le barrage Zosel initial se détériorait et approchait de la fin de sa vie utile. La structure physique du barrage avait été mise à rude épreuve par les graves inondations de 1972 et de 1974, qui ont nécessité des réparations d’urgence, et par une importante sécheresse en 1977, qui a rendu nécessaire une augmentation du volume d’eau stockée dans le lac Osoyoos.

Ces conditions ont établi la nécessité, pour le Conseil, d’élargir sa composition au-delà de celle du gouvernement fédéral afin d’inclure des représentants de l’État de Washington et de la Colombie‑Britannique, ce qui s’est produit en 1978. Kris Kauffman, membre de la Section américaine ayant siégé le plus longtemps, s’est joint à nous pendant cette expansion et il siège encore aujourd’hui.

Les deux pays ont également reconnu la nécessité de remplacer le barrage Zosel vieillissant et ont émis de nouvelles ordonnances pour le lac Osoyoos afin de préciser la capacité du nouveau barrage et le spectre de variation des niveaux régularisés admissibles pour le lac. Les États-Unis et le Canada ont financé conjointement et partagé la responsabilité de la construction d’un ouvrage moderne de régularisation comprenant quatre vannes et deux échelles à poissons afin d’assurer la continuité des opérations. Le nouveau barrage Zosel, qui a été mis en service en 1988, se trouve à environ 200 mètres (656 pieds) en amont de l’emplacement du barrage initial.

zosel dam 2008
Le barrage Zosel actuel en 2008. Source : Conseil international de contrôle du lac Osoyoos

Par suite d’une mise à jour des ordonnances en 2013 qui incluait des critères supplémentaires pour déclarer la sécheresse, l’élargissement du spectre de variation des niveaux admissibles du lac et l’intégration d’un mécanisme de gestion adaptative pour répondre aux exigences environnementales, le Conseil a été élargi en 2015 pour inclure deux membres supplémentaires des États-Unis et du Canada, ce qui a porté à 10 le nombre total de membres.

Cette inclusion de membres locaux, y compris de représentants autochtones, a permis d’inclure dans les délibérations du Conseil le point de vue et les connaissances des personnes vivant autour et à proximité du lac Osoyoos. À l’aube des années 2020, les membres du Conseil s’efforcent de réagir de façon proactive aux changements prévus dans la saisonnalité du débit et la réduction du manteau neigeux, et de déterminer les meilleures façons de gérer le niveau d’eau du lac Osoyoos dans le contexte des changements climatiques.

Image of Andrew Gendaszek
Andrew Gendaszek
Osoyoos Lake Board of Control

Andrew Gendaszek is US secretary of the IJC's International Osoyoos Lake Board of Control.

Image of Martin Suchy
Martin Suchy
Osoyoos Lake Board of Control

Martin Suchy is Canadian secretary of the International Osoyoos Lake Board of Control.

Abonnez-vous à notre bulletin !

Formulaire d'inscription