
En raison des changements climatiques et de l’évolution constante de l’utilisation des terres le long des rives du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, il est nécessaire de déterminer périodiquement s’il y a lieu de modifier le plan de régularisation du débit sortant du lac Ontario.
Depuis 2020, le Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (GAGL) travaille d’arrache-pied à son examen accéléré du Plan 2014, soit le plan de régularisation du débit sortant du lac Ontario, entamé dans la foulée des fortes inondations de 2017 et 2019.
Le Comité GAGL a conclu la phase 1 de l’examen en novembre 2021. Celle-ci visait à fournir au Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent des informations et des outils à l’appui des décisions de déviation à court terme par rapport au Plan 2014, en réponse aux événements de crue. Depuis, le Comité GAGL s’est concentré sur un examen de la performance du Plan 2014 en réponse à des niveaux d’eau extrêmes, hauts ou bas, et à la variabilité de niveau exacerbée par les changements climatiques.
La phase 2 de cet examen accéléré consiste à recueillir les données nécessaires pour que le Conseil recommande à la CMI les révisions mineures ou majeures à apporter aux règles du Plan 2014 et aux autorisations de déviation. L’examen reprend les mêmes objectifs que ceux établis lors de l’établissement du Plan 2014, qui visaient à restaurer la santé de l’écosystème tout en limitant les impacts sur d’autres secteurs d’intérêt.intérêt.
La phase 2 repose sur la participation de plusieurs groupes de travail qui collaborent à la formulation et à la mise à l’essai d’une série de modifications susceptibles d’être apportée au plan de régularisation.
Ainsi, un groupe chargé de l’hydroclimat modélise la façon dont les changements climatiques pourraient impacter les futurs apports d’eau dans le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent, de sorte à tester les modifications du plan de régularisation dans diverses conditions. D’autres groupes améliorent les modèles utilisés pour simuler la dynamique de l’eau dans les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent, et recensent les impacts des changements apportés au plan de régularisation en fonction d’un éventail d’apports d’eau projetés.
De plus, un modèle de système social, économique et environnemental intégré (ISEE), en cours d’élaboration, sera appliqué à l’examen accéléré du Plan 2014. Des modèles semblables ont été utilisés dans d’autres études de la CMI sur les niveaux d’eau en vue d’estimer l’incidence des différentes conditions et stratégies de gestion sur les dimensions qui préoccupent la population, comme les infrastructures riveraines, la navigation, les écosystèmes et les usages récréatifs.
Afin d’estimer les répercussions particulières et de représenter la sensibilité des utilisateurs à divers niveaux d’eau et à diverses conditions d’écoulement, le Comité GAGL évalue un certain nombre d’attributs hydrologiques comme la fréquence, la durée et la survenue des niveaux et des débits d’eau en différents points du réseau. Le Comité GAGL se penche par ailleurs sur les types d’impacts subis dans diverses plages de niveaux d’eau, ainsi que sur des indicateurs de performance spécifiques, qui mesurent les impacts potentiels des différents niveaux et débits d’eau selon diverses utilisations, comme l’approvisionnement en eau des municipalités, les propriétés et les infrastructures riveraines, la navigation commerciale, la production hydroélectrique, les usages récréatifs, les collectivités et les écosystèmes autochtones (terres humides, poissons et faune).
Enfin, les modèles informatiques reflétant les différents plans de régularisation et les résultats probables des changements climatiques sont combinés aux attributs hydrologiques, aux plages d’impacts et aux indicateurs de performance. De cette façon, le Comité GAGL peut avoir une idée de l’impact de chacun de ces scénarios sur le lac, sur le fleuve et sur les différents intérêts touchés. Tout cela aidera à déterminer si les révisions possibles du plan permettent d’atteindre les objectifs par rapport au plan actuel de 2014, voire de faire mieux.
Au terme de l’examen accéléré, le Conseil, avec l’appui du Comité GAGL, présentera un rapport de ses conclusions et recommandations à la CMI, prévu pour le printemps 2025. Toute recommandation du Conseil à la CMI devra être conforme au Traité des eaux limitrophes de 1909 et s’harmoniser avec la structure de base du Plan 2014 actuel. Le Conseil pourra recommander des changements au Plan 2014, qui devront être approuvés par la CMI et acceptés par les gouvernements du Canada et des États-Unis après une période de consultation publique.
Pour en savoir plus, consultez les fiches d’information suivantes :

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.