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Avertissement de vagues : Alertes aux météotsunamis dans les Grands Lacs

kevin bunch
Kevin Bunch
waves crashing against lighthouse in St. Joseph, Michigan

 

Waves crash into a lighthouse in St. Joseph, Michigan, off Lake Michigan’s eastern shoreline. These waves are created by wind and can be devastating, but a tsunami wave caused by an atmospheric disturbance can come on suddenly
Des vagues s’écrasent sur un phare à St. Joseph, au Michigan, près de la côte est du lac Michigan. Ces vagues sont créées par le vent et peuvent être dévastatrices, mais une vague de tsunami causée par une perturbation atmosphérique peut survenir soudainement. Courtoisie de Tom Gill

Trois nageurs ont été entraînés sur un demi-mille dans le lac Érié par une vague soudaine en mai 2012. En 1954, une vague de 3 mètres apparue de nulle part de nulle part dans le lac Michigan et a balayé des pêcheurs à la ligne d'un quai à Chicago, en tuant sept. Ce sont des exemples majeurs de météotsunamis, un type de tsunami créé par des conditions atmosphériques difficiles à prévoir et pour lesquelles il est difficile de se préparer.

Les météotsunamis ne sont pas aussi connus que leurs homologues tsunamis causés par les tremblements de terre, mais ils se produisent partout dans le monde, selon Frank Seglenieks, ingénieur en ressources hydriques à Environnement et Changement climatique Canada. Ils se forment lorsqu'un changement de pression d'air et une saute de vitesse du vent sont poussés par un front chaud ou froid sur l'eau à la même vitesse et dans le même sens que le mouvement propre de l'eau. À mesure qu'ils poursuivent leur déplacement, l'eau continue d'absorber l'énergie de l'atmosphère. Dans les Grands Lacs, les météotsunamis ont tendance à se former en raison de grands orages convectifs à l'extrémité sud-ouest du bassin. Les lacs Michigan et Érié en souffrent en raison de leur emplacement et de la profondeur de leurs eaux, explique M. Segleneiks.

Les météotsunamis peuvent également devenir plus dangereux en raison de la « réflexion », explique Eric Anderson, chercheur de la US National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). L'eau dans les Grands Lacs et d'autres masses d'eau fermées oscille d'avant en arrière, élevant le niveau de l'eau à une extrémité du lac et l'abaissant à l'autre avant de recommencer dans l’autre sens. Si une vague de météotsunami frappe un rivage, elle peut se refléter vers l'autre rivage tout au long de ce processus. Cela s'est passé avec les trois nageurs dans l'Ohio en 2012, a déclaré Anderson, découplant efficacement la vague de tsunami de la zone de pression de la tempête qui l'a déclenchée au début, des heures auparavant. Un espace clos comme un port peut avoir sa propre résonance de vagues, qui peut superposer un météotsunami à d'autres vagues si elles correspondent, bien que cela se produise plus souvent dans l'océan que dans les Grands Lacs.

Adam Bechle of the Wisconsin Sea Grant Institute discusses where meteotsunamis have been reported on the Great Lakes during a workshop in Ann Arbor, Michigan
Adam Bechle, du Wisconsin Sea Grant Institute, discute de l'endroit où des météotsunamis ont été signalés dans les Grands Lacs lors d'un atelier à Ann Arbor, dans le Michigan. Courtoisie : Cooperative Institute for Great Lakes Research

Certaines estimations établissent la fréquence des vagues de météotsunamis à quelques centaines par an dans les Grands Lacs - elles se forment principalement dans les lacs Michigan et Érié, se développent occasionnellement dans le lac Ontario et dans certaines parties des lacs Supérieur et Huron - mais la plupart sont indétectables ou atteignent seulement 2 centimètres (1 pouce) de hauteur, déclarait M. Seglenieks. Tout tsunami de plus de 30 cm (1 pied) est considéré comme significatif, et généralement les météotsunamis ne sont signalés qu’une à cinq fois par an pour tous les lacs, selon un article de 2016. Ils ne ressemblent pas à une vague qui s'écrase vers le rivage, mais plutôt comme une augmentation soudaine du niveau de l'eau suivie d'une tombée rapide.

« Le plus grand danger est l'imprévisibilité», a déclaré M. Seglenieks. « Si le temps est orageux et venteux, on a l'instinct de ne pas aller trop près de la rive et de rester à distance des jetées, mais le problème est qu'ils ont parfois frappé pendant des journées parfaitement ensoleillées avec des eaux calmes ».

Le développement de la capacité d’émettre un avertissement pour un tsunami remarquable pourrait être utile pour les personnes dans les zones peuplées. C'était l'objectif d'un atelier tenu en juin à Ann Arbor, au Michigan, et organisé par le Cooperative Institute for Great Lakes Research. Les participants ont cherché à relever les lacunes en matière d'information empêchant les prévisions et alertes efficaces pour les météotsunamis. Cela nécessite une modélisation, une détection et une prévision efficaces des conditions météorologiques et de l'eau.

À cet atelier participaient des représentants de la NOAA et de son Great Lakes Environmental Research Laboratory, de Pêches et Océans Canada, de University of Michigan et de University of Wisconsin, ainsi qu'un expert sur les météotsunamis méditerranéens provenant de Croatie. M. Anderson a déclaré que la NOAA a la capacité de détecter et, dans une certaine mesure, de prévoir les orages et les changements de pression atmosphérique connexes. En ce qui concerne les eaux, les modèles de vagues dans les lacs sont limités à la prévision de vagues courtes et agitées et, tandis que les modèles hydrodynamiques de lac, qui se concentrent sur la façon dont les fluides se déplacent, peuvent prévoir une diversité de conditions, ils ne s’appliquent pas aux météotsunamis. Les chercheurs ont discuté des méthodes d'utilisation de l'infrastructure d'observation existante pour améliorer ces modèles et pour voir si un système de prévision viable peut être mis en place au cours des prochaines années.

M. Seglenieks a déclaré que le fait que l’aspect météorologique nécessite des caractéristiques à si petite échelle pour montrer avec précision une formation de tsunami, les prévisionnistes ont besoin de bonnes informations sur les conditions actuelles et une base de connaissances pour élaborer des prévisions. La première étape consiste à examiner les modèles de tsunamis précédents et à voir quels indicateurs existent pour la formation des vagues qui peuvent être appliqués aux prévisions.

« Il faut essentiellement beaucoup de modèles météorologiques à haute résolution », a déclaré M. Seglenieks.

Les participants à l'atelier ont également discuté de la meilleure façon de communiquer ces prévisions. M. Anderson a déclaré que le terme « météotsunami » pourrait provoquer la panique ou que les gens pourraient négliger un tel terme comme étant une aberration, de sorte que les participants ont parlé d'une campagne d'éducation pour expliquer ce que sont les météotsunamis et comment réagir à ces derniers.

Attendees at the meteotsunami workshop discuss ideas for an early warning system
Les participants à l'atelier sur les météotsunamis discutent d’idées pour un système d'alerte précoce. Courtoisie : Cooperative Institute for Great Lakes Research

 

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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