Le Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs cherche des moyens de mieux combattre l’eutrophisation de certaines parties du lac Érié

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Rachel Wyatt
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Au début du printemps, tout le monde guette avec impatience les premières efflorescences de toutes sortes… sauf celles des algues.

Les écosystèmes des Grands Lacs ont besoin d’un apport équilibré de nutriments et les problèmes surgissent dès qu’il y a trop ou trop peu de nutriments. Le lac Érié a longtemps souffert de proliférations d’algues nuisibles sous l’effet de charges de nutriments trop élevées à proximité de la rive.

En 2016, le Canada et les États-Unis se sont fixé comme objectif de réduire de 40 % les rejets de phosphore dans le lac Érié par rapport aux niveaux de 2008, mais les progrès jusqu’ici sont limitésLe Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs de la Commission mixte internationale, en collaboration avec le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs, a récemment publié deux rapports qui portent sur l’équilibre délicat des nutriments dans le lac Érié.

En septembre 2023, le Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs a déposé ses nouveaux rapports d’évaluation des règles et des organismes existants qui encadrent et appuient les activités visant à corriger les déséquilibres en nutriments. Si vous n’avez pas pu assister au Webinaire à ce sujet, en voici une captation : 

Le suivi des progrès vers l’atteinte de la cible de réduction des nutriments et la réaction du lac Érié aux changements appellent nécessairement le recours aux méthodes de gestion adaptative correspondant à un processus structuré et itératif de prise de décisions face à l’inconnu. 

Les organismes gouvernementaux canadiens et américains et les chercheurs des deux côtés de la frontière se sont entendus sur un projet de cadre de gestion adaptative pour le lac Érié. Le rapport du Comité de coordination de la recherche du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs, intitulé « Évaluation de modalités institutionnelles portant sur la gestion adaptative des nutriments », examine la structure de gouvernance du cadre provisoire afin de déterminer si sa mise en œuvre est efficace et durable.

Le rapport du comité conclut que le cadre provisoire est probant, mais que sa mise en œuvre est informelle. Certains aspects du cadre, comme le financement et la coordination des efforts entre les organismes gouvernementaux, varient d’un endroit à l’autre. Par exemple, les fonds pour la coordination des activités de gestion adaptative proviennent de diverses administrations canadiennes et américaines, et il s’agit souvent de ressources à court terme.

Les efforts de collaboration ont également tendance à varier d’une administration à l’autre, ce qui appelle à une meilleure harmonisation et à une meilleure coordination des activités en cours. Le Cadre de gestion adaptative des nutriments du lac Érié est l’occasion d’accroître la collaboration et la coordination entre les organismes nationaux et fédéraux à la faveur d’activités comme la recherche, la surveillance et la modélisation. Selon le rapport, l’efficacité exige que des employés dévoués appuient et gèrent les processus de gestion adaptative décrits dans le projet de cadre.  

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Épandage de fertilisant : Il ressort que la pollution diffuse provenant des ruissellements agricoles constitue la principale source de nutriments présents dans les bassins occidental et central du Lac Érié. Crédit photo : James Baltz, Unsplash

Le deuxième rapport du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs et du Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs évalue les premiers plans d’action nationaux pour le lac Érié et le lac Ontario. 

Les deux gouvernements fédéraux et les administrations étatiques et provinciales produisent des plans d’action nationaux, qui sont renouvelés tous les cinq ans, en vue d’orienter les efforts déployés pour atteindre la cible de réduction de 40 %. Le rapport des conseils de 2023, intitulé « Les nutriments dans le lac Érié et le lac Ontario : Synthèse des recommandations de la Commission mixte internationale et évaluation des plans d’action nationaux », a révélé que les deux pays comptent sur des programmes volontaires de réduction des charges en nutriments provenant de sources diffuses agricoles. Ces sources sont la principale source de nutriments dans les bassins occidental et central du lac Érié. 

Afin de parvenir à réduire les charges en nutriments provenant de sources diffuses agricoles, il faudra absolument améliorer la mise en œuvre des pratiques exemplaires de gestion. Le rapport nous apprend aussi que le fait de compter exclusivement sur des programmes volontaires ralentit la progression dans le sens des objectifs de charge en nutriments. Les agriculteurs pourraient hésiter à adopter ces pratiques si les risques perçus étaient jugés trop élevés. À ce propos, le rapport formule des recommandations sur la façon dont le gouvernement fédéral pourrait promouvoir l’adoption de pratiques de gestion exemplaires, notamment sous la forme d’un instrument économique collectif récompensant la mise en œuvre.

(Psst! Restez à l’affût pour une édition spéciale sur le lac Érié de la revue Aquatic Ecosystem Health & Management, à paraître plus tard cette année. On y trouvera des réflexions des auteurs du rapport sur ces sujets importants en lien avec les nutriments!)

La lutte contre les déséquilibres de nutriments dans le lac Érié s’inscrit dans la durée. Bien que l’on constate des progrès à cet égard, les rapports du Conseil consultatif des Grands Lacs mettent en exergue les possibilités d’amélioration. La CMI partage l’engagement des gouvernements fédéral canadien et américain à atteindre les objectifs en matière de nutriments non seulement pour le lac Érié, mais pour tous les Grands Lacs. 

 

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Rachel Wyatt is the communications officer at the IJC’s Great Lakes Regional Office.