Les nouvelles commissaires canadiennes Chiblow et Phare œuvrent au rapprochement avec les Autochtones

Diana Moczula
IJC
chiblow phare commissioners ijc

Les commissaires canadiennes Susan Chiblow (Ph. D.) et Merrell-Ann Phare ont une trajectoire et un objectif communs soit une action menée en contact étroit avec les peuples autochtones et un engagement personnel à pérenniser la collaboration et la communication.

Mme Chiblow vient tout juste d’être nommée commissaire autochtone à la Commission mixte internationale, devenant la seconde à occuper cette fonction. Quant à Mme Phare, elle a été renommée pour un deuxième mandat.

Susan Chiblow est née Anishinaabe et a grandi dans la Première Nation de Garden River (Ontario). Au cours de sa carrière, elle a beaucoup travaillé auprès des peuples autochtones. 

Elle a notamment travaillé en biologie, en gestion de l’environnement et en sciences de l’environnement, plus particulièrement sur les questions de N’bi Kendaaswin (connaissances de l’eau). Elle a été coordonnatrice de l’environnement pour les Chiefs of Ontario, ce qui l’a amenée à jouer un rôle dans l’élaboration de la Déclaration sur l’eau des Anishinaabek, des Mushkegowuk et des Onkwehonwe. 

Mme Chiblow est professeure adjointe à la School of Environmental Sciences de l’Université de Guelph, au niveau du baccalauréat en sciences et pratiques environnementales autochtones (BIESP). Son programme de recherche est dirigé par et pour les peuples autochtones.

« J’ai grandi sur les bords de la rivière St. Marys, où j’ai participé à de nombreuses activités de cueillette, ce qui m’a outillé pour jeter les bases de la loi anishinaabek, » précise Mme Chiblow. 

« Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de travailler avec et pour les peuples autochtones, et j’ai appris des gardiens du savoir, participé à des cérémonies et collaboré avec les peuples autochtones à l’échelle internationale. Tout cela a façonné les motivations qui sont les miennes. »

La commissaire Phare a étudié l’économie de l’environnement et elle détient deux diplômes dans les domaines des droits des Autochtones en matière d’eau et du commerce international. Tout au long de sa carrière, elle a travaillé avec des organisations autochtones sur des questions liées aux terres, à l’eau, aux droits, à la gouvernance et à l’environnement. En tant que directrice générale et fondatrice du Centre for Indigenous Environmental Resources, au côté de 10 chefs de Premières Nations, Merrell-Ann Phare a également aidé à lancer des projets de renforcement des capacités des Premières Nations partout au Canada.

« Le travail et la collaboration avec les peuples autochtones ont marqué toute ma carrière, et je me réjouis à l’idée de poursuivre ce travail déterminant, » précise Mme Phare. 

Bien que le Traité des eaux limitrophes de 1909, à l’origine de la création de la CMI, passe sous silence le rôle des peuples autochtones, la Commission reconnaît l’importance de travailler avec les peuples et les organisations autochtones, de s’ouvrir à leur participation aux conseils de la CMI et de veiller à ce que les voix autochtones soient prises en compte dans les études et les travaux de la Commission.

Les commissaires Chiblow et Phare indiquent vouloir inciter la CMI, ses conseils et ses comités à continuer de travailler avec les peuples autochtones au titre de leur mandat relatif aux eaux transfrontalières. 

« En tant qu’Anishinaabée, précise Mme Chiblow, je comprends mon rôle et ma responsabilité à l’égard de l’eau. Je comprendre que nous en sommes arrivés au point où il faut regrouper tous les systèmes de savoirs afin de prendre soin des eaux et de les protéger pour les générations à venir. Je comprends mon rapport unique de femme à l’eau et j’ai l’intention d’être la voix des eaux et de veiller à ce que les systèmes de savoirs des peuples autochtones soient inclus dans les décisions concernant les ressources hydriques. »

Pour elle : « On ne peut envisager d’inviter les peuples autochtones à collaborer avec la CMI si ce doit être dans le cadre d’initiatives isolées et limitées dans le temps. L’instauration, à la CMI, de relations authentiques et d’un véritable contexte au sein de la CMI, synonyme de confiance mutuelle et d’un soutien à la collaboration, exige un engagement collectif continu. La CMI travaille d’ailleurs à une plus grande collaboration avec les peuples autochtones. »

 

Diana Moczula
IJC

Diana Moczula is a junior policy analyst at the IJC’s Canadian Section office in Ottawa, Ontario.