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Un rapport binational sur les eaux souterraines appelle à une meilleure surveillance des contaminants

kevin bunch
Kevin Bunch
USGS scientist samples groundwater
Un scientifique prélève un échantillon d’eau pour l’analyser. Photo : Service géologique des États-Unis.
Un scientifique prélève un échantillon d’eau pour l’analyser. Photo : Service géologique des États-Unis.

Il faut mieux surveiller et cartographier les sources d’eau souterraine dans le bassin des Grands Lacs. Ces travaux sont nécessaires pour déterminer à quelle vitesse les sources se rechargent ainsi que l’impact potentiel des contaminants présents dans l’eau souterraine sur la qualité de l’eau dans le bassin.

C’est ce que conclut un rapport récemment publié par les gouvernements canadien et américain dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

Les contaminants peuvent se frayer un chemin dans la nappe phréatique et nuire aux eaux souterraines et à la qualité des eaux de surface. Ce récent rapport sur les eaux souterraines indique que ces contaminants peuvent nuire aux populations de poissons, pour atteindre les poissons au sommet de la chaîne alimentaire, que nous mangeons. L’approvisionnement en eau potable, que ce soit à partir de sources d’eau souterraine ou de surface, peut également être touché, et de trop grandes quantités d’éléments nutritifs dans les eaux souterraines – provenant, par exemple, d’installations septiques, de fumier, d’engrais, de conduites d’eaux usées qui fuient et d’exploitations intensives d’engraissement du bétail – peuvent contribuer aux efflorescences algales dans les lacs.

Comme les eaux souterraines peuvent prendre de quelques jours à quelques décennies pour atteindre la surface, en fonction de la géologie locale et de la composition du sol, les gestionnaires de la qualité de l’eau pourraient être aux prises avec ces contaminants pendant encore des années, longtemps après l’assainissement de leurs sources initiales.

Recommandations

Le rapport sur les eaux souterraines formule plusieurs recommandations scientifiques. Les auteurs suggèrent de suivre les eaux souterraines lorsqu’elles atteignent les cours d’eau et les Grands Lacs, et de compiler les sites des sources connues et soupçonnées de contaminants des eaux souterraines.

Le rapport recommande également d’améliorer la surveillance de la qualité des eaux souterraines pour combler les lacunes en matière d’information. Par exemple, les scientifiques veulent en savoir davantage sur l’interaction entre les eaux souterraines et les eaux de surface, à l’échelle locale, lorsque celles-ci atteignent la « zone de transition ».

Différents types de roches-mères dans les aquifères peuvent causer des différences dans les vitesses de recharge des nappes. Photo : Granneman et al. 2000, USGS
Différents types de roches-mères dans les aquifères peuvent causer des différences dans les vitesses de recharge des nappes. Photo : Granneman et al. 2000, USGS

Ce qu’il y a de nouveau

C’est lors de la modification de 2012 de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs que le Canada et les États-Unis se sont engagés à coordonner les activités en lien avec la science et la gestion des eaux souterraines. Aux termes de l’annexe 8 de l’Accord modifié, un sous-comité d’experts provenant des deux pays a été établi pour déterminer les répercussions des eaux souterraines sur l’intégrité chimique, physique et biologique des lacs, et pour analyser d’autres éléments. Bien que le sujet des eaux souterraines faisait partie de l'Accord depuis 1978, les rapports d’avancement n’ont pas été exigés avant 1987.

La grande majorité des eaux souterraines sont reliées aux cours d’eau, aux ruisseaux et autres voies d’eau en surface du bassin des Grands Lacs. D'après un rapport de 2010 du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs de la Commission mixte internationale, 8,2 millions de personnes dans le bassin des Grands Lacs dépendent des eaux souterraines pour leur eau potable, dont 82 % de la population rurale; les eaux souterraines fournissent aussi 43 % des eaux agricoles (et cette proportion est en croissance) et 14 % des eaux industrielles dans le bassin.

Les Grands Lacs depuis l’espace, photo prise par un satellite de la NASA. Photo :  SeaWiFS Project, NASA/Goddard Space Flight Center, and ORBIMAGE
Les Grands Lacs depuis l’espace, photo prise par un satellite de la NASA. Photo : SeaWiFS Project, NASA/Goddard Space Flight Center, and ORBIMAGE

 

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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