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Les sciences sociales ajoutent un élément nouveau à l’étude sur les inondations

high flood waters lake champlain 2012

L’étude sur les inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu est un projet d’envergure qui bat son plein à l’heure actuelle.

L’étude quinquennale réunit plus de 80 experts en sciences et en politiques des deux côtés de la frontière pour examiner les inondations et leurs répercussions le long des rives situées au Québec, au Vermont et dans l’État de New York, puis formuler des recommandations. Au moment de présenter son rapport final à la CMI en 2021, le Groupe d’étude devra formuler des recommandations fondées sur une analyse approfondie des perceptions sociales, politiques et économiques que suscitent les inondations et leurs répercussions dans le bassin.

La CMI s’appuie sur des éléments scientifiques pour faire des recommandations aux gouvernements depuis la conclusion du Traité des eaux limitrophes en 1909. Cette toute dernière étude, qui devrait coûter 5,6 millions de dollars américains (7,5 millions de dollars canadiens), innove en utilisant les sciences sociales pour recueillir des données sur les attitudes actuelles du public, des gestionnaires et des scientifiques à l’égard des mesures de prévention des inondations, de même qu’en tenant compte du contexte historique, social et politique dans lequel les mesures ont été prises.

« Grâce à une solide compréhension des répercussions des inondations au sein des collectivités des deux côtés de la frontière, le Groupe d’étude sera mieux en mesure de recommander des outils efficaces pour assurer la prise de décision concertée entre les gestionnaires municipaux d’intervention en cas d’inondation, ainsi que des mesures d’atténuation qui rallient le public et la classe politique », explique Keith Robinson, coprésident pour les États-Unis du Groupe d’étude.

Les eaux de crue ont nui aux pique-niques dans le parc près du lac Champlain en 2012. Source : CMI.
Les eaux de crue ont nui aux pique-niques dans le parc près du lac Champlain en 2012. Source : CMI.


Selon Jean-François Cantin, coprésident pour le Canada du Groupe d’étude, « si l’étude réussit à assurer un niveau d’acceptabilité publique et politique envers les mesures proposées d’atténuation des inondations, il est plus probable que les décideurs des divers gouvernements donnent suite aux recommandations. »

Un groupe d’analyse sociale, politique et économique dirige cet aspect du plan de travail de l’étude dans le but de :

  • mener une analyse approfondie des perceptions sociales et politiques actuelles à l’égard des mesures structurelles et autres mesures d’atténuation des inondations;
  • examiner les causes et les répercussions des inondations dans le bassin d’un point de vue social;
  • mesurer l’incidence économique des inondations.

François Anctil, professeur au Département de génie civil et de génie hydraulique de l’Université Laval à Québec, et Curt Gervich, professeur au Center for Earth and Environmental Science de l’Université d’État de New York à Plattsburgh, dirigent ce groupe d’analyse.

Comme l’explique M. Anctil, « notre tâche est de recueillir des données objectives, puis de narrer les faits d’une façon qui résonne auprès des gens qui vivent dans le bassin. Pour ce faire, nous verrons à explorer les dimensions sociales des causes et des répercussions des inondations, à examiner les retombées économiques d’un point de vue humain et à évaluer ces résultats par rapport à l’acceptabilité des mesures structurelles proposées d’atténuation des inondations. »

De son côté, M. Gervich estime que « malgré la résilience démontrée par les gens lors de l’inondation dévastatrice de 2011, nous savons qu’une certaine vulnérabilité continue à être ressentie dans le bassin : les risques d’inondation menacent les habitations et le milieu des gens, nuisent aux ressources écologiques et compromettent la viabilité économique de communautés entières. Nous cherchons à mieux comprendre ce que tout cela signifie pour la population dans le contexte des solutions proposées. »

Le Groupe d’étude effectuera une analyse documentaire et organisera une série de sondages, d’entrevues, de séances de remue-méninges et de groupes de discussion pour recueillir et analyser les renseignements pertinents.

L’idée de recourir aux sciences sociales pour évaluer l’acceptabilité des mesures de prévention des inondations a d’abord été suggérée dans le Plan d’étude de 2013 de la CMI pour la détermination des mesures visant à atténuer les inondations et leurs répercussions dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Ce rapport a incité les gouvernements à demander, en septembre 2016, aux responsables de réaliser l’option B prévue dans le Plan d’étude.

En 2016, c’était la quatrième fois que les gouvernements demandaient à la CMI d’étudier les inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Consultez cette carte de narration pour en apprendre davantage sur l’histoire de la CMI dans le bassin. Les efforts déjà consentis dans le bassin ont permis de tirer quelques leçons, dont celle-ci : la tenue de consultations rigoureuses et suivies auprès de la population et de tous les ordres de gouvernement est essentielle pour trouver des solutions réalistes et réalisables pour les résidents.

Pour en savoir plus sur l’étude, visitez le site Web à l’adresse ijc.org/fr/lcrr. Pendant que vous y êtes, abonnez-vous aux mises à jour pour recevoir toutes les nouvelles sur les activités à venir, les consultations et les rapports d’étude. 

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