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Nouveaux projets d’étude sur la qualité, l’utilisation et les polluants de l’eau menés dans le cadre de l’Initiative internationale sur les bassins hydrographiques

kevin bunch
Kevin Bunch

Par Kevin Bunch
Rédacteur-spécialiste des communications
Commission mixte internationale (CMI), Section américaine, Washington, D.C.

 

De récentes études menées dans le cadre de l’Initiative internationale sur les bassins hydrographiques (IIBH) de la CMI devraient fournir aux décideurs et aux chercheurs plus d’information pour les aider à prendre des décisions concernant la pêche, la qualité de l’eau et les prélèvements d’eau.

Un certain nombre de projets en cours autour des Grands Lacs et aux rivières St. Mary et Milk abordent des sujets allant des conditions fluviales et des polluants causant des proliférations d’algues à la création de modèles informatiques.

Des chercheurs souhaitent mettre au point un modèle de la rivière Sainte‑Marie, l’exutoire du lac Supérieur situé sur la frontière entre l’Ontario et le Michigan, afin d’aider les décideurs à en réglementer les niveaux d’eau. La rivière regorge de vie aquatique, car les rapides, les milieux humides, les lacs et les îles offrent des habitats variés et des frayères pour divers poissons, notamment le grand brochet, la perchaude, le saumon, le corégone et l’esturgeon.

 Diverses espèces de poissons fraient dans les rapides de la rivière Sainte‑Marie. Photo fournie par le US Army Corps of Engineers.
Diverses espèces de poissons fraient dans les rapides de la rivière Sainte‑Marie. Photo fournie par le US Army Corps of Engineers.

Selon une proposition de projet initiale, il est important pour les gestionnaires de savoir quels impacts les niveaux d’eau et débits pourraient avoir sur la rivière, puisqu’un système de vannes permet de réguler les niveaux et débits de la rivière. Le modèle qui sera créé pourrait aider à réglementer l’écoulement de l’eau et l’exploitation des vannes afin de s’assurer que la rivière reste productive pour la pêche et d’autres utilisations, particulièrement dans les rapides où des poissons fraient. Le projet sera réalisé de janvier à juin 2017 et coûtera 62 700 dollars canadiens (48 094 $US).

Une autre étude, dotée d’un budget de 25 422 $CAN (19 500 $ US), consiste à mettre à jour les données sur les prélèvements d’eau dans les bassins hydrographiques des rivières St. Mary et Milk, en Alberta et au Montana. Les prélèvements d’eau dans ces rivières sont étudiés depuis les années 1980, mais les utilisateurs de l’eau, les représentants des gouvernements et les commissaires de la CMI contestent les valeurs de consommation et d’évaporation d’eau servant à répartir les quantités d’eau prélevées à des fins d’irrigation. Le projet vise à valider et à établir de nouvelles valeurs et devrait se terminer en octobre 2016.

D’autres chercheurs créeront un jeu de données sur les milieux humides autour du lac Ontario durant les 30 dernières années afin d’aider à combattre le phragmite (lien en anglais seulement), un roseau très envahissant qui supplante de nombreuses plantes indigènes de milieux humides et dégrade des habitats fauniques.

Ces chercheurs examineront les données de précipitations, d’évaporation et de ruissellement sur 30 ans, ce qui coûterait excessivement cher en temps et en argent s’ils le faisaient au moyen des méthodes de calcul standard. Le Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent espère qu’en ventilant les données en segments de cinq ans le projet pourrait être réalisé plus rapidement à un moindre coût, estimé à 55 000 $CAN (42 188 $US).

Le projet servira non seulement à déterminer le lien entre l’aire de répartition du phragmite et la gestion des niveaux d’eau, mais aussi à prévoir l’évolution des niveaux et à gérer plus efficacement la ressource en eau. Les résultats du projet devraient être prêts à être publiés en mars 2017.

Enfin, plusieurs conseils de la CMI participent à un projet de modélisation de la qualité de l’eau au moyen du modèle SPARROW (SPAtially-Referenced Regressions on Watershed) qui mesure les charges en nutriments dans les milieux aquatiques. Si le modèle SPARROW a déjà été utilisé des deux côtés de la frontière dans le bassin de la rivière Souris, il s’agit de la première fois qu’il sert à modéliser les apports d’azote et de phosphore dans le bassin des Grands Lacs (y compris le bassin lac des Bois-rivière à la Pluie) à l’échelle binationale.

Selon Glenn Benoy, conseiller principal du CMI sur les écosystèmes et la qualité de l’eau, les apports excessifs de phosphore et d’azote par ruissellement jouent un rôle important dans les proliférations récurrentes d’algues toxiques ou nuisibles dans les Grands Lacs, particulièrement dans le lac Érié. Le modèle permettrait de localiser les plus importantes sources de nutriments des deux côtés de la frontière en vue d’élaborer des stratégies de réduction des proliférations d’algues.

Le modèle SPARROW a été créé par le US Geological Survey (USGS), mais des données du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et d’Environnement et Changement climatique Canada servent à peaufiner le modèle, poursuit M. Benoy. Financé par l’IIBH, le CNRC et le USGS, le projet de modélisation SPARROW devrait coûter environ 248 407 $CAN (190 405 $US).

Le rapport final sur ce projet devrait être prêt en mars 2017.

Prolifération d’algues nuisibles couvrant la partie ouest du lac Érié le 10 août 2015. Photo fournie par la National Oceanic and Atmospheric Administration.
Prolifération d’algues nuisibles couvrant la partie ouest du lac Érié le 10 août 2015. Photo fournie par la National Oceanic and Atmospheric Administration.

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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