Section 3: Considérations sur la qualité de l’eau et les changements climatiques

3.1 Quelle est la relation entre les changements climatiques et les inondations ?

Les scientifiques savent que la sévérité des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations et les sécheresses, devrait s’accroître. Malgré une incertitude considérable quant aux impacts futurs des changements climatiques, l'étude s’appuiera sur les meilleures données scientifiques disponibles pour que l’on tienne compte des connaissances actuelles dans les décisions relatives aux mesures proposées.
 

3.2 Pourquoi l'étude évalue-t-elle les changements climatiques ?

L'impact du changement du climat sur les inondations est incertain et pourrait être la question la plus importante examinée dans l'étude. Si l'inondation de 2011 était une valeur aberrante en termes de sévérité par rapport aux inondations historiques, alors le risque régional d'inondation est nettement moins important que si l'événement de 2011 était un indicateur de la sévérité des inondations qui pourraient se produire à l'avenir en raison des changements climatiques.
 

3.3 Comment l'étude évalue-t-elle les changements climatiques ?

Les inondations futures seront-elles plus importantes et plus fréquentes ? La réponse pour les inondations d’un lac n'est pas aussi simple que pour les inondations d’une rivière. Des températures plus élevées peuvent augmenter l'évaporation de la surface du lac et peuvent entraîner une baisse du niveau de l'eau à l'avenir. Cependant, des précipitations plus importantes au printemps augmentent les risques d'inondation. Aucun modèle climatique n'éliminera l'incertitude quant à la prédominance des changements futurs en matière d'évaporation ou de précipitations, c'est pourquoi l'étude utilise une approche appelée "échelle de décision" qui commence par demander quels dommages se produisent lorsque l'un ou l'autre prédomine. Par exemple, si les inondations futures sont beaucoup plus importantes que les inondations historiques, les résidences en dehors de la plaine inondable actuelle (délimitée en partant de l'hypothèse que les inondations n'étaient pas probables à cet endroit) seront inondées. Par ailleurs, si une évaporation plus importante réduit les inondations, les mesures structurelles conçues pour réduire les niveaux d'eau pourraient s'avérer être un investissement inutile.

L'étude examinera un large éventail d'approches de prévision climatique afin de déterminer dans quelle mesure ces résultats extrêmes sont plausibles, puis se demandera s'il est judicieux de faire quelque chose qui pourrait atténuer ces pires scénarios même si nous ne sommes pas certains qu'ils se réaliseront.
 

3.4 Des inondations de l'ampleur de celle de 2011 sont-elles la nouvelle norme ?

Des inondations de la même ampleur que celles de 2011 pourraient se reproduire au cours d'une année donnée. Les recherches sur les changements climatiques dans le bassin versant suggèrent que nous pouvons nous attendre à des températures plus chaudes et à un apport net en eau plus faible dans le bassin versant au fil du temps. Toutefois, même si la moyenne annuelle d’apport en eau du bassin diminue, on s'attend à ce que les événements extrêmes soient plus fréquents en raison des changements climatiques. Les recherches indiquent également un changement dans la chronologie annuelle des événements qui pourrait entraîner des inondations, comme des fontes de neige printanières plus précoces et plus rapides et des précipitations printanières plus précoces. Bien qu'il y ait encore beaucoup d'incertitude quant au niveau de risque qu'une autre inondation se produise dans le bassin versant comme en 2011, le potentiel demeure.
 

3.5 L'étude porte-t-elle sur des solutions aux proliférations d'algues et à d’autres problèmes de qualité de l'eau ?

La qualité de l'eau n'entre pas dans le cadre de la présente étude, mais la CMI reconnaît que la qualité de l'eau est une préoccupation publique majeure. À la demande des gouvernements canadien et américain, une étude distincte a été réalisée pour examiner les questions liées à l’apport de nutriments, y compris la prolifération d’algues dans le lac Champlain, la baie Missisquoi et le lac Memphrémagog. Cette étude sur la qualité de l'eau a été achevée en avril 2020. Des renseignements sur ce projet se trouvent sur le site web de la CMI.
 

3.6 Y a-t-il un lien entre les inondations et la qualité de l'eau ?

Les inondations influent sur la concentration et la vitesse auxquelles les nutriments, comme le phosphore et les contaminants, pénètrent ou traversent un lac ou une rivière et les zones riveraines. La qualité de l'eau peut être affectée lorsque les champs agricoles et les zones urbaines sont lessivés.

Par exemple, les concentrations d'un nutriment particulier peuvent augmenter ou diminuer en selon le volume d'eau disponible dans le système et d'autres facteurs, comme la température et le caractère saisonnier.

Bon nombre de projets réalisés dans le cadre de l'étude sur les inondations du LCRR généreront de nouvelles données et connaissances sur l'hydraulique et l'hydrologie du réseau hydrographique du lac Champlain et de la rivière Richelieu ainsi que sur les diverses utilisations de l'eau. Bien que ce ne soit pas au cœur de son mandat, le groupe d'étude travaille en étroite collaboration avec la CMI pour mettre en commun l’information pertinente sur les questions liées à la qualité de l'eau.