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Devrions-nous célébrer la semaine américaine de sensibilisation aux espèces envahissantes?

Les espèces envahissantes peuvent supplanter les espèces indigènes et bouleverser les écosystèmes. Vous souvenez-vous de la moule zébrée et de sa cousine, la moule quagga?

Mais aucun nouvel envahisseur n’a été découvert dans les Grands Lacs depuis longtemps.

La moule zébrée et la moule quagga ont été repérées pour la première fois à la fin des années 1980 [en anglais] dans les lacs, où elles ont probablement été rejetées avec les eaux de ballast des navires océaniques.

Dernièrement, des résultats publiés dans le Journal of Great Lakes Research ont fait la manchette [en anglais]. En résumé : La réglementation récente aurait diminué la menace de l’introduction d’envahisseurs dans les lacs par le rejet d’eaux de ballast des navires océaniques. Aucune nouvelle espèce n’a été signalée depuis 2006.

Illustration : Nisaw.org.
Illustration : Nisaw.org.

Voilà une bonne nouvelle, bien sûr. Mais le problème n’est pas réglé. Il y a encore des menaces, qui proviennent notamment du commerce d’animaux d’aquarium vivants et du réchauffement climatique, lequel rendra les lacs plus hospitaliers pour certaines espèces exotiques.

La Semaine nationale de sensibilisation aux espèces envahissantes [en anglais] se célèbre aux États-Unis du 22 au 28 février. Comme son nom l’indique, cette semaine est destinée à faire prendre conscience des espèces envahissantes, pour cerner des solutions aux problèmes qu’elles causent à l’échelle des collectivités, des États, des tribus, des régions et du pays.

Les partenaires comprennent le ministère de l’Agriculture (USDA) et le Fish and Wildlife Service, et des activités sont organisées un peu partout aux États-Unis.

Au Canada, il existe un programme permanent géré par la province de l’Ontario, le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes [en anglais]. La Colombie-Britannique a une Semaine des espèces envahissantes [en anglais] en juin.

Depuis le lancement du programme ontarien en 1992, il y a eu des réussites [en anglais] : la surveillance par des bénévoles de centaines de plans d’eau par année et la détection précoce des invasions grâce à des signalements faits par les citoyens par une ligne d’information sur les espèces envahissantes et par un système de surveillance des espèces envahissantes en Amérique du Nord, dans les Grands Lacs et dans les eaux intérieures de l’Ontario.

Pour la CMI, la menace des espèces envahissantes demeure une question prioritaire. La Commission s’intéresse notamment aux travaux réalisés pour empêcher les carpes asiatiques d’entrer dans les lacs par des voies comme celle qu’offre le canal d’évacuation sanitaire et de navigation de Chicago vers le lac Michigan. Elle a soutenu les efforts pour financer et améliorer une barrière électrique dans le canal afin de refouler les carpes et a appuyé des propositions visant à assurer la séparation écologique des Grands Lacs et du fleuve Mississippi [en anglais].

Des moules zébrées prélevées dans la rivière Détroit. Photo : Center for Great Lakes and Aquatic Sciences.
Des moules zébrées prélevées dans la rivière Détroit. Photo : Center for Great Lakes and Aquatic Sciences.

Plus récemment, la CMI a recommandé un plan d’étude de la qualité de l’eau du bassin du lac des Bois aux gouvernements du Canada et des États-Unis.

Depuis trente ans, ce bassin a été envahi par de nombreuses espèces exotiques, dont la moule zébrée, la quenouille glauque, le cladocère épineux, l’écrevisse américaine et l’éperlan arc-en-ciel.

Ces espèces, comme nous l’avons déjà constaté dans les Grands Lacs, risquent de modifier de façon permanente les écosystèmes aquatiques, ce qui aboutira à la perte d’espèces indigènes, à la réduction des populations de poissons de pêche sportive et à de coûteux dommages à l’infrastructure se rapportant à l’eau. Dans le plan d’étude, sept projets sont recommandés pour renforcer les efforts de prévention et poursuivre les mesures de lutte dans les eaux déjà infestées.

La réponse est donc oui, nous devrions célébrer la semaine américaine de sensibilisation aux espèces envahissantes comme une autre façon de braquer l’attention sur les espèces envahissantes qui constituent une menace réelle ou éventuelle pour les Grands Lacs et d’autres régions le long de la frontière canado-américaine.

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