Un sondage réalisé en 2024 dans la région des Grands Lacs confirme l’engouement des résidents pour la protection des eaux, de même que leurs craintes pour la qualité des eaux

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Allison Voglesong Zejnati
IJC
Un bouclier avec, de chaque côté, deux symboles représentant de l'argent et un texte indiquant que « 96 % des gens pensent qu'il est important que les gouvernements investissent dans la protection des Grands Lacs ».

Un nouveau sondage régional montre qu’une majorité croissante de répondants partagent la même impression, soit qu’il faut protéger les Grands Lacs. Ils reconnaissent le rôle essentiel de la santé des écosystèmes et de la qualité des eaux pour soutenir l’économie et la qualité de vie dans la région. Il s’agit du quatrième sondage régional réalisé pour le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs de la Commission mixte internationale.

Le sondage régional des Grands Lacs est le seul sondage d’opinion publique au monde qui porte sur la qualité des eaux des Grands Lacs.

Le sondage téléphonique du Conseil a reposé sur un échantillon aléatoire représentatif de plus de 4 500 Canadiens et Américains. Plus de 10 % des répondants se sont identifiés comme Autochtones affiliés à des Premières Nations, à des Métis ou à des tribus. Le Conseil a mené simultanément une version en ligne non aléatoire du sondage (uniquement destinée à servir de base de comparaison anecdotique), et un sondage téléphonique dont les résultats, généralisables à l’ensemble de la population de la région des Grands Lacs, ont été cités par le Conseil.

Le Conseil avait mené d’autres sondages d’opinion publique en 2015,en 2018 et en 2021 (en anglais seulement).

« Les résultats de nos trois derniers sondages montrent que la population présente des conceptions et des perceptions communes au sujet de la valeur que revêtent la santé de l’écosystème des Grands Lacs et la qualité des eaux », estime Jon Allan, coprésident de Conseil pour les États-Unis et conseiller principal à la School for Environment and Sustainability de l’université du Michigan.

« Nous ne sommes pas surpris des résultats de notre sondage de 2024 qui montrent une augmentation du nombre de répondants soutenant la protection des Grands Lacs. Ils étaient fortement majoritaires en 2015 et ils le sont encore plus 10 ans plus tard. Force est de constater que les Grands Lacs nous unissent par-delà nos différences. Aussi étonnant qu’il y paraisse, on ne constate que très peu de divergence d’opinion entre les groupes d’âge, de revenus et de sensibilité politique ou d’identité ethnique. »

Illustrations animées de déchets flottant dans l'eau et ramassés par un filet, suivies du texte « Quelle est l'importance de protéger la qualité de l'eau des Grands Lacs ? » et d'un graphique montrant le pourcentage de réponses « important » : 2015 : 85% ; 2018 : 88% ; 2021 : 90% ; 2024 : 94%

Les quatre sondages du Conseil montrent un appui constant et écrasant de la majorité en faveur de la protection des Grands Lacs. Plus de neuf personnes interrogées sur dix croient qu’il est important de protéger les Grands Lacs et ce, de façon constante depuis 2015.

On note un appui quasi unanime (96 %) à l’importance des investissements gouvernementaux dans la protection des Grands Lacs. Huit répondants sur dix sont d’avis que l’économie de la région souffrira si les Grands Lacs ne sont pas en bonne santé.

Le renforcement de cette prise de position depuis 2015 (de 9 % en 2015 à 85 % en 2024), traduit une adhésion aux énoncés de valeur voulant qu’il faille protéger la qualité de l’eau des Grands Lacs en protégeant les ressources halieutiques et fauniques. On constate des tendances semblables dans le niveau élevé d’accord avec les énoncés selon lesquels il y a lieu de protéger la qualité de l’eau des Grands Lacs au profit des résidents du bassin (avec 78 % en 2024 après une augmentation de 10 % depuis 2015), et que des mesures doivent être prises maintenant afin d’assurer la santé des lacs pour les générations futures (81 % en 2024, soit une augmentation de 8 % depuis 2015).

Plus de neuf répondants sur dix se sont dit d’accord avec l’idée que les interactions avec les Grands Lacs favorisent le bonheur (95 %) et stimulent la satisfaction de vivre (94 %), une bonne santé mentale (93 %) ainsi qu’un bien-être global (95 %).

Texte : « évaluez la santé globale des Grands Lacs » avec une icône rouge, bleue et jaune représentant le cycle de l'eau. L'icône rouge indique « Mauvais, 30% », l'icône bleue indique « Bon, 33% » et l'icône jaune indique « Moyen, 34% ».

Les opinions sur la qualité de l’eau des Grands Lacs et sur leur santé en général sont partagées. Les résidents des bassins versants du lac Supérieur et du lac Huron considèrent que ces deux lacs sont sains et sécuritaires. En revanche, ceux du bassin versant du lac Érié jugent que celui-ci n’est pas en bon état et que sa condition se détériore. Les opinions sur l’état et la tendance de la qualité de l’eau des lacs Michigan et Ontario sont variables. 

Les répondants membres de communautés de Premières Nations, métisses ou tribales se sont généralement déclarés moins d’accord avec les énoncés relatifs à la propreté de l’eau ainsi qu’à la fiabilité et à l’abordabilité des approvisionnements en eau potable. Ces répondants étaient moins sûrs que les autres que les Grands Lacs voisins de leurs communautés constituaient des sources sûres d’eau potable ou de poissons, et ils craignaient que des espèces revêtant une importance culturelle ne soient menacées par la mauvaise qualité de l’eau des Grands Lacs.

Illustrations animées d'un thermomètre dans l'eau alors que le soleil s'intensifie, suivies du texte « 90% des gens pensent que le changement climatique mondial augmentera la pression sur les Grands Lacs ».

Les espèces envahissantes, la pollution et la prolifération d’algues sont vues comme étant les défis les plus importants avec des répercussions négatives sur la santé des Grands Lacs. Les changements climatiques sont largement perçus comme une source de pression croissante sur les Grands Lacs (par 90 % des répondants), les thèmes les plus préoccupants étant l’impact du climat sur la qualité de l’eau des Grands Lacs (83 %), la quantité d’eau disponible (77 %) et le bien-être des collectivités environnantes(81 %).

D’après les résultats, la plupart des répondants estiment que la protection des lacs incombe davantage aux gouvernements des États et des provinces (75 %) ou au gouvernement fédéral (73 %) qu’aux administrations municipales et locales (62 %), et aux gouvernements autochtones (9 %) ou encore à « la société en général » (24 %). 

Pourtant, au fil du temps, on a enregistré de plus en plus d’opinions bien arrêtées au sujet de l’importance du rôle des particuliers (84 %) (augmentation de 6 % depuis 2015).

« Il n’y a pas de mauvaises réponses dans un sondage d’opinion », précise Chris McLaughlin, coprésident canadien et directeur général du Bay Area Restoration Council. 

« Les sondages sont des instantanés de l’opinion publique, que celle-ci repose ou pas sur les données scientifiques qui sous-tendent les enjeux. Les sondages servent utilement à guider les décideurs dans la formulation des politiques et des solutions en les renseignant au sujet des attitudes et des convictions des riverains des Grands Lacs. »

Afin de communiquer globalement les résultats du sondage, le Conseil a élaboré un ensemble de graphiques et d’animations regroupés dans une trousse médias, ainsi que des suggestions de textes pour publication dans les médias sociaux, comme le mot-clic #GreatLakesH2OpinionPoll.

« Nous encourageons les autres à répercuter les résultats à grande échelle, » a déclaré M. Allan. « Nous aimerions que ces résultats contribuent à faire passer le message que, peu importe qui vous êtes ou ce que vous croyez, nous sommes tous d’accord sur l’importance de protéger les Grands Lacs. »

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Allison Voglesong Zejnati is public affairs specialist at the IJC’s Great Lakes Regional Office in Windsor, Ontario.