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Un nouveau rapport le confirme : les inondations sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent en 2017 ont été causées par les conditions météorologiques extrêmes

Inondations dans la baie Little Sodus à New York, en mai 2017
Flooding on Little Sodus Bay in New York, May 2017
Inondations dans la baie Little Sodus à New York, en mai 2017. Photo : US Army Corps of Engineers

Dans son dernier rapport, le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent dresse un compte rendu détaillé des inondations records survenues en 2017 et des mesures qu’il a prises pour réduire le niveau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.

L’une des principales conclusions du Rapport est que le débit sortant en 2017 a été déterminé par les conditions météorologiques extrêmes et les conditions d’apport d’eau records.

Au cours de l’hiver 2017, le Conseil a ajusté le débit pour éviter les embâcles qui auraient pu se former en raison des grandes variations de température. Au printemps et au début de l’été, il a également ajusté le débit à maintes reprises pour atténuer et équilibrer les inondations en amont et en aval. Le Conseil a tout mis en œuvre pour réduire au minimum les conséquences ainsi que pour maintenir le débit le plus élevé possible tout en assurant la sécurité de la navigation.

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Page couverture du Rapport du 25 mai 2018.

Le Rapport a permis de conclure que, si le l’ancien plan de régularisation avait été en vigueur, le Conseil aurait fait face aux mêmes conditions et le débit sortant aurait été très semblable à celui prescrit dans le Plan 2014, le nouveau plan de régularisation du débit sortant du lac Ontario entré en vigueur en janvier 2017.

Au début de 2017, le niveau du lac Ontario était légèrement inférieur à son niveau moyen à long terme puis une hausse record de 1,4 mètre (environ 4,5 pieds) a été enregistrée à la fin mai.

Cette situation est attribuable en grande partie au temps pluvieux observé dans le bassin du lac Ontario, de même qu’aux précipitations records enregistrées en avril et en mai, et au débit entrant des Grands Lacs d’amont qui était supérieur à la moyenne.

Le printemps qui a été généralement pluvieux a également fait augmenter la quantité d’eau rejetée par la rivière des Outaouais dans le fleuve Saint-Laurent près de Montréal à un niveau record en mai et a causé de graves inondations qui se sont étendues en aval.

Tout au long du printemps, le Conseil a dû déverser de l’eau d’un lac Ontario en crue dans un fleuve Saint-Laurent qui était également en crue.

La hausse record du niveau du lac Ontario a été suivie par ailleurs d’une baisse record de 1,1 mètre (environ 3,6 pieds) du début de juin à décembre.

Cette situation s’explique en partie par les débits sortants records établis par le Conseil au cours de l’été sur le lac Ontario et par le maintien par la suite des débits sortants élevés prescrits par le Plan 2014.

La diminution du débit entrant, combinée à la période de sécheresse tant attendue de la fin août à septembre, a également été un facteur important qui a contribué à cette baisse record.

Le Plan 2014 a permis de déverser beaucoup plus d’eau du lac Ontario qu’il n’aurait été possible de le faire avant que le fond rocheux ne se soit excavé pour l’élargissement du chenal du fleuve Saint-Laurent lors de la construction des projets hydroélectriques et de la voie maritime dans les années 1950. En 2017, le niveau maximal enregistré sur le lac Ontario aurait été plus élevé d’environ 18 centimètres (7 pouces) s’il n’y avait pas eu de régularisation, et le lac Ontario se serait maintenu à niveau extrêmement élevé jusqu’en juin 2018. Sans la régularisation du débit sortant, les embâcles — qui se produisaient plus fréquemment avant la régularisation — auraient probablement aggravé les inondations. De plus, le niveau maximal des cours d’eau en aval aurait été beaucoup plus élevé s’il n’y avait pas eu de régularisation.

Aerial photo of flooding of the St. Lawrence downstream of Montreal
Une photo aérienne des inondations du Saint-Laurent en aval de Montréal. Photo : Transports Canada

Le Rapport fait fond sur les données fournies par les organismes de gestion des eaux et les services météorologiques au Canada et aux États-Unis, notamment la National Oceanic and Atmospheric Administration, les National Centers for Environmental Information, l’US Army Corps of Engineers, Environnement et changements climatiques Canada et le Service hydrographique du Canada.

Les événements de 2017 ont révélé une fois de plus la vulnérabilité des collectivités riveraines aux inondations et à l’érosion. Pour réduire le risque de dommages dans l’avenir, l’approche la plus efficace consiste à rendre les bâtiments et les infrastructures plus résistants aux dangers menaçant les zones riveraines et à redoubler d’efforts pour mieux se préparer aux futures crues. Bien qu’il s’agisse d’une entreprise de longue haleine, tous les paliers de gouvernement et les organismes qui connaissent bien les conséquences sur les rives, comme la Commission mixte internationale, doivent travailler de concert pour que nous puissions réellement atténuer le risque que d’autres événements extrêmes causent des dommages catastrophiques dans l’avenir.

Le rapport du Conseil, intitulé Conditions observées et régularisation des débits sortants en 2017, ainsi qu’une brève vidéo sur les causes des inondations de 2017 du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent peuvent être consultés en ligne.

Flooding in Olcott, New York, in May 2017
Inondations à Olcott, New York, en mai 2017. Photo : US Army Corps of Engineers

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