En 2011, une petite équipe de Toronto a lancé la première version de Swim Guide, une application pour téléphones intelligents et un site Web qui aide les gens à accéder facilement aux données des programmes de surveillance de la qualité de l’eau à la plage et à trouver des endroits propres pour la baignade.
L’application Swim Guide, une initiative de Swim Drink Fish Canada, a été créée en réponse à une question fréquemment posée par le public : « Peut‑on se baigner aujourd’hui à la plage? »
La surveillance de la qualité des eaux de plaisance partout dans le monde vise avant tout à protéger le public contre la contamination de l’eau. Lorsque l’information sur la qualité des eaux de plaisance est communiquée clairement et rapidement au public, les gens peuvent prendre des mesures pour protéger leur santé et celle de leur famille et de leurs amis.
Plus de 1 000 plages canadiennes et américaines sont surveillées dans la région des Grands Lacs. Pourtant, le public se heurte à des obstacles lorsqu’il cherche des réponses à des questions sur la qualité de l’eau à la plage ou dans un lieu de baignade et sur ses effets possibles sur la santé.
Les données des programmes de surveillance de la qualité des eaux de plaisance peuvent être difficiles à trouver, perdues dans des sites Web ou des lignes téléphoniques d’urgence où il n’est pas facile de les repérer. Il peut s’écouler de 24 heures à une semaine ou plus entre le moment où un échantillon est prélevé et le moment où le public a accès aux résultats des tests. Cela signifie que l’information que reçoit le public ne reflète souvent pas la qualité de l’eau en temps réel.
De plus, les données sur la qualité des eaux de plaisance peuvent être présentées d’une manière difficile à comprendre pour le public. Il y a peu d’uniformité dans la présentation des données. Les ensembles de données sont souvent incomplets, et il manque des renseignements essentiels comme la date à laquelle l’échantillon a été prélevé ou l’emplacement de l’échantillon.
Répercussions sur la santé
Lorsque la qualité de l’eau n’est pas communiquée rapidement et clairement, il peut y avoir de graves conséquences pour la santé des utilisateurs des eaux de plaisance.
Les répercussions des eaux contaminées sur la santé des collectivités et l’économie sont alarmantes. Une étude réalisée en 2018 par l’Université de l’Illinois a révélé que 4,04 milliards d’activités récréatives liées à l’eau, comme la natation ou le surf, ont lieu chaque année aux États-Unis, ce qui donne lieu à environ 90 millions de maladies à l’échelle nationale et coûte au pays de 2,2 à 3,7 milliards de dollars par année.
L’étude a permis pour la première fois de quantifier le nombre de maladies liées aux eaux de plaisance et le fardeau économique attribuable à ces maladies à l’échelle nationale. Elle a révélé qu’environ 65 % du coût national annuel est attribué aux maladies liées aux eaux de plaisance qui « ont entraîné une visite chez un professionnel de la santé ou une évaluation à l’urgence ». Au Canada, on estime que de 3 à 8 % des gens tombent malades après avoir nagé, selon la revue Médecin de famille canadien.
Selon un rapport sur l’état des Grands Lacs publié en 2017 par des organismes environnementaux du Canada et des États-Unis, la situation des plages varie de « passable à bonne », selon la fréquence à laquelle elles sont impropres à la baignade en raison de la contamination bactérienne.
Le libre accès aux données sur la qualité des eaux de plaisance constitue un moyen efficace de relever les défis auxquels le public est confronté en ce qui concerne l’accès et l’interprétation de la qualité des eaux de plaisance. Le gouvernement canadien définit les données ouvertes comme des « données structurées, lisibles par machine, qui peuvent être librement partagées, utilisées et mises à profit par quiconque, sans restriction ».
Les données sur la qualité des eaux de plaisance commencent lentement à être partagées ouvertement dans des villes comme Toronto et Chicago. L’interopérabilité et la capacité d’échanger et d’utiliser les données sont toutefois entravées par un manque de cohérence dans la structure et la gestion de l’ensemble de données.
Norme sur les données ouvertes
En 2017, Swim Guide a reçu une subvention de l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet afin d’élaborer une norme pour l’échange de données sur la qualité des eaux de plaisance. En collaboration avec l’Environmental Protection Agency des États‑Unis, la Surfrider Foundation, le River Network et les services de santé de l’Alberta, la toute première norme sur les données ouvertes a été élaborée pour l’échange automatisé de données sur la qualité des eaux de plaisance. La première version de la norme sur les données ouvertes a été publiée plus tôt cet été et elle est disponible en ligne. Pour ce qui est des données sur la qualité des eaux de plaisance, le libre accès signifie que les gens peuvent accéder à l’ensemble complet des données dès qu’elles sont disponibles.
Swim Guide et Swim Drink Fish Canada prévoient utiliser la norme en 2018 pour rendre l’information sur la qualité de l’eau de plage plus accessible au public au moyen de l’application et du site Web du guide, qui comprend des données sur les plages canadiennes et américaines.
De l’information est également disponible par l’entremise du portail de données ouvertes des organismes de surveillance qui ont adopté la norme, comme le programme Blue Water Task Force de la Surfrider Foundation, qui est actif à 35 endroits au Canada et aux États-Unis.
Les données ouvertes donnent aux gens les connaissances dont ils ont besoin pour mieux protéger leur santé contre l’eau contaminée. Et plus important encore, le libre accès à l’information sur la salubrité de leurs plages préférées aidera les gens à passer de belles journées et à garder de beaux souvenirs de leurs moments passés sur l’eau.
