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Nouvel outil pour le coffre de pêche : un détecteur d’efflorescence algale

kevin bunch
Kevin Bunch
boater floating and fishing in Lake Erie, by harmful algal blooms
An angler casts his line out into Lake Erie near an algal bloom. Credit: Jeff Reutter
Un pêcheur lance sa ligne près d’une efflorescence algale dans le lac Érié. Mention de source : Jeff Reutter

Les prévisions sur la qualité de l’eau établies par le Great Lakes Environmental Research Laboratory (GLERL) de la US National Oceanic and Atmospheric Administration’s (NOAA) et le Cooperative Institute for Great Lakes Research (CIGLR) de l’Université du Michigan pourraient aider les pêcheurs récréatifs, les exploitants de bateaux affrétés et d’autres personnes résidant aux abords du lac Érié à se préparer aux efflorescences algales.

Depuis 2014, le GLERL et le CIGLR testent un programme expérimental de détection d’efflorescences d’algues nuisibles (HAB) sur le site Web du GLERL, conçu principalement en fonction des besoins des responsables de la gestion de l’eau potable. Le bulletin des prévisions de HAB dans le lac Érié de la NOAA, qui a également été lancé à titre expérimental en 2014, a été converti en un projet opérationnel à part entière au mois de juin.

Des recherches récentes menées par Devin Gill, spécialiste de la mobilisation des intervenants auprès du CIGLR, révèlent que le détecteur pourrait être encore plus utile dans l’industrie de la pêche récréative. Mme Gill a organisé des groupes de discussion et rencontré des exploitants de bateaux affrétés et des pêcheurs récréatifs de Wyandotte, au Michigan, jusqu’à Erie, en Pennsylvanie, pour recueillir leurs commentaires.

« Tout le monde est d’accord pour dire que les HAB sont dégoûtantes et puantes. Les pêcheurs préfèrent les éviter et trouver des endroits où l’eau est claire », explique Mme Gill.

En effet, le fait de traverser une efflorescence algale entraîne la formation de dépôts gluants sur le bateau et oblige le pêcheur à ralentir sa course. Les poissons peuvent également accumuler des microcystines, une toxine associée aux efflorescences d’algues nuisibles.

Le détecteur de HAB utilise des cartes avec des codes de couleur illustrant où se trouvent les efflorescences, leur gravité et leur déplacement possible dans les jours suivants. Mme Gill indique que la plupart des pêcheurs ont accueilli cet outil favorablement, mais ajoute que l’information fournie semblait plutôt abstraite pour les membres de ses groupes de discussion et qu’il faudra leur fournir des renseignements additionnels pour les aider à interpréter les codes de couleur. On propose notamment d’ajouter un guide de référence photographique pour montrer comment se traduit chaque couleur sur le terrain; cependant, aucune décision n’a encore été prise à cet égard. Elle constate également qu’il faudra faire davantage pour faire connaître cet outil : des 41 participants, seulement 11 avaient entendu parler du détecteur, et seulement quatre en avaient fait l’essai.

 

Using the HAB tracker program, a forecast image from Aug. 18, 2016, was taken that shows a harmful algal bloom on western Lake Erie with arrows indicating the expected surface water movement in coming days, which would influence where the bloom moves and spreads. Credit: National Oceanic and Atmospheric Administration
Au moyen du programme de détection des HAB, une projection du 18 août 2016 a été créée illustrant une efflorescence d’algues nuisibles dans la partie ouest du lac Érié avec des flèches montrant son déplacement en surface prévu au cours des jours suivants et indiquant la direction où l’efflorescence risque de se déplacer et de s’étendre. Mention de source : National Oceanic and Atmospheric Administration

Mme Gill affirme que les chercheurs tentent de déterminer quelle autre information inclure à cet outil, notamment une série de photos illustrant les efflorescences à différentes concentrations, afin d’aider les pêcheurs et les navigateurs à interpréter les conditions de l’eau et à prendre des décisions éclairées. En outre, il importe d’approfondir le travail de sensibilisation afin de favoriser une relation de confiance entre les pêcheurs et les gestionnaires et les chercheurs. Elle mentionne que plusieurs participants n’étaient pas au courant des efforts déployés pour tenter de combattre les causes de ces efflorescences et que l’on pourrait renforcer le programme de prévision en développant une meilleure connaissance des besoins et des souhaits des usagers. Comme la pêche récréative est une industrie de 2 milliards de dollars (US) par année, en Ohio seulement, il importe pour les économies locales que ce programme de prévision soit utile aux pêcheurs.

« Je crois que le détecteur de HAB est utile pour montrer aux gens que même si l’on observe des efflorescences sur le lac Érié, il reste encore des poches d’eau claire sur le lac, explique Mme Gill. Ces efflorescences ne couvrent pas toute la surface du lac, sauf si la saison est particulièrement mauvaise. »

Elle ajoute que même si le CIGLR cherche une méthode officielle permettant au public de transmettre ses commentaires sur le détecteur de HAB, en attendant, les pêcheurs et citoyens peuvent communiquer avec elle à deving@umich.edu.

Le 2 juin, la NOAA a annoncé que le mois de mai ayant été pluvieux dans la région, la quantité de phosphore s’écoulant dans la partie ouest du lac Érié en provenance de la rivière Maumee a dépassé les quantités observées lors des années où les efflorescences étaient faibles. Il demeure une certaine incertitude quant aux quantités définitives de phosphore qui se retrouveront dans le lac Érié, phosphore qui alimente les efflorescences algales vers la fin de l’été. La NOAA publie régulièrement des bulletins sur les conditions de l’eau et les prévisions de HAB pour le lac.

 

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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