Par Kevin Bunch, CMI
Le niveau d’eau du réseau hydrologique des lacs à la Pluie et Namakan est régularisé par des barrages depuis le début du 20e siècle, et la mesure de l’élévation des eaux est difficile. Cependant, une étude récente harmonisant toutes les données a permis de fournir un niveau de référence pour toutes les jauges.
Dans le cadre de ce projet (un effort conjoint de la CMI, de la Commission géologique des États-Unis [USGS], d’Environnement et Changement climatique Canada, du Service national des parcs des États-Unis et de Ressources naturelles Canada), on a mesuré l’élévation des eaux à 16 jauges en comparant les données à des points de référence précis de l’élévation connue.
Avant l’étude, l’écart entre les jauges pouvait être de l’ordre de centaines de pieds, comme l’indique Jason Silliker, ingénieur en géodésie chez Ressources naturelles Canada. Aujourd’hui, cet écart a été réduit à environ un pouce (2,5 centimètres), mentionne Silliker.
L’ingénieur en géodésie, Jason Silliker, de Ressources naturelles Canada, utilise de l’équipement d’arpentage dans le réseau des lacs à la Pluie et Namakan pour aider à normaliser les mesures relatives aux niveaux d’eau. Photo : Commission géologique des États-Unis
Cet étalonnage devrait aider la CMI et les opérateurs de barrages à prendre les décisions appropriées concernant les courbes d’exploitation relatives aux niveaux d’eau, à l’avenir. Ces décisions pourraient à leur tour aider à faire en sorte que les collectivités riveraines ne connaissent pas de niveaux extrêmement bas ou des inondations qui auraient pu être évitées. Les courbes d’exploitation visent à fournir des cibles en matière de niveaux d’eau qui tiennent compte de l’équilibre entre les besoins de l’industrie récréative, des propriétaires fonciers riverains, de l’environnement, des opérateurs de barrages et de la lutte contre les inondations.
L’étude a commencé en septembre 2014, et a duré environ six mois. Toutes les données des jauges peuvent maintenant être utilisées pour déterminer l’élévation des niveaux d’eau en s’appuyant sur le Système canadien de référence altimétrique de 2013, défini par le niveau de la mer côtier de l’Amérique du Nord, ou Système de référence altimétrique nord-américain de 1988, déterminé par le niveau moyen des eaux de marée à Rimouski, au Québec.
Pendant des décennies, les jauges du réseau se sont trouvées dans les rivières à la Pluie, Turtle, Seine et Vermilion, de même que dans le lac à la Pluie et dans les cinq lacs réservoirs du lac Namakan : les lacs Crane, Little Vermilion, Sand Point, Kabetogama et Namakan. Onze des jauges étudiées sont encore utilisées avec les élévations mises à jour par l’USGS, ECCC et l’US Army Corps of Engineers (USACE), alors que les cinq autres ont été mises hors fonction après avoir été utilisées dans le cadre d’études précises à court terme.
L’étude d’harmonisation a précisé les données sur l’élévation des eaux dans le réseau des lacs à la Pluie et Namakan. Image : CMI
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Water-level streamgage locations for Rainy Lake, Namakan Reservoir and selected rivers
Emplacements des jauges de mesure du niveau de l’eau dans le lac à la Pluie, le réservoir Namakan et dans certaines rivières
Rainy Lake
Lac à la Pluie
Rainy Lake Dam
Barrage sur la rivière à la Pluie
International Falls Dam
Barrage international Falls
Rainy River
Rivière à la Pluie
Kabetogama Lake
Lac Kabetogama
Kettle Falls Dam
Barrage des chutes Kettle
Namakan Lake
Lac Namakan
Sand Point Lake
Lac Sand Point
Little Vermilion Lake
Lac Little Vermilion
Legend
Légende
Dams
Barrages
Discontinued streamgage
Jauge hors-service
Active streamgage
Jauge active
Pour les résidents, il ne s’agit pas d’un exercice ésotérique. Les opérateurs de barrages à la décharge des lacs à la Pluie et Namakan doivent tenter de maintenir des niveaux d’eau précis toute l’année, à l’intérieur des courbes d’exploitation.
Il est essentiel de disposer de données précises sur les niveaux d’eau pour régulariser ces derniers là ou de grandes quantités d’eau s’écoulent dans le réseau, et pour évaluer l’efficacité des courbes d’exploitation. Les scientifiques qui modélisent le réseau des lacs à la Pluie et Namakan pour déterminer les effets des courbes d’exploitation sur les plantes et les animaux, les dommages dus aux inondations et les répercussions économiques des niveaux d’eau pour les propriétaires de centres récréatifs ont besoin de données fiables sur les niveaux d’eau pour que leurs modèles soient justes.
Le technicien en hydrologie Justin Krahulik, de l’USGS, installe de l’équipement d’arpentage au-delà de la zone littorale du lac. Photo : U.S. Geological Survey
Les données sur les niveaux d’eau recueillies sont accessibles au public dans les sites web d’ECCC, de l’USGS et de l’USACE, et seront utilisées dans le cadre des relevés hydrologiques d’ECCC et de l’USGS et des études menées par la CMI.
La présente étude est l’une des 21 études financées par la CMI pour évaluer l’efficacité des courbes d’exploitation actuelles, mises en œuvre en 2000. Le Groupe d'étude international sur les courbes d'exploitation du lac à la Pluie et du lac Namakan tente actuellement de déterminer si les courbes d’exploitation actuelles doivent être ajustées à l’aide des résultats de ces études et d’autres études réalisées dans le cadre de l’évaluation des courbes d’exploitation, et des recommandations qui seront formulées en 2017.
Kevin Bunch est rédacteur/spécialiste des communications au bureau de la section américaine de la CMI, à Washington, D.C.
Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.