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Le programme éducatif Genesee River permet d’établir des connexions entre les élèves et l’eau

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Kevin Bunch
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L’une des façons d’amener une population à vouloir s’occuper de l’environnement consiste à organiser, pour les tout jeunes enfants, des activités ayant un rapport avec l’eau. C’est précisément ce que visait une initiative éducative lancée par Genesee Riverwatch dans le nord de l’État de New York. L’idée était d’aider les enseignants à stimuler l’enthousiasme de leurs élèves à l’égard d’une rivière locale, la Genesee.

Pour Chris Widmaier, professeur de sciences à Rochester et membre du comité directeur de l’Aquatic Education Initiative de Riverwatch (AEIR), tout a commencé en 2017 quand l’organisme a reçu une subvention de 20 000 $ du Pollution Prevention Institute de l’État de New York. Les membres de Riverwatch voulaient mettre sur pied un programme éducatif pour amener les élèves de la maternelle à la 12e année à prendre conscience des réalités du réseau fluvial, de la façon dont les rivières sont touchées par les activités humaines et par les différents types d’installations humaines qui les bordent. Les responsable de Riverwatch espéraient ainsi que les enfants et leurs familles en viendraient à jouer un plus grand rôle dans la protection de la voie navigable.

Riverwatch a opté pour une approche en trois temps, à commencer par la constitution d’un Réseau d’éducateurs en milieu aquatique constitué d’enseignants titulaires et d’experts du domaine travaillant notamment au sein d’organismes gouvernementaux, d’organismes de conservation et d’universités.

Dans un deuxième temps, il a été question de rédiger des plans de cours axés sur la rivière Genesee et une série de questions sur la qualité de l’eau, la pollution et l’écosystème. Ces documents ont été affichés sur le site Web de Riverwatch pour en permettre le téléchargement à compter de 2018. 

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Des éducateurs naviguant au fil de la rivière Genesee. Crédit photo : Chris Widmaier

Dans un troisième temps, l’organisme a donné des formations à des groupes d’enseignants locaux (de cinq à six personnes à la fois), afin de les aider à faire un choix entre les plans de cours existants et leurs propres plans qu’ils devraient alors élaborer. La formation a porté sur l’organisation de séances d’information et de sensibilisation du public données dans le cadre d’un atelier éducatif. L’objectif visé était d’aider les enseignants à trouver une méthode durable pour éduquer leurs élèves au sujet du bassin hydrographique local et inciter ces derniers à prendre une part active dans la protection de ce bassin.

« Nous avons donné à mes élèves la chance de se sentir en prise avec le réseau fluvial d’une manière amusante et réfléchie », estime Chris Orr, un enseignant ayant participé à un des ateliers. « Plus important encore, ces ateliers leur ont permis de se connecter à la rivière Genesee qui joue un rôle central dans la vie d’un grand nombre d’entre eux, bien qu’ils aient avoué la tenir pour acquise […] Je recommanderais ces activités à tout enseignant souhaitant amener ses élèves à l’extérieur pour qu’ils se connectent à leur écosystème local. »

Selon M. Widmaier, son groupe a offert des ateliers à plus de 200 enseignants au cours des dernières années.

« Nous favorisons la connexion entre les gens et les ressources dont ils disposent afin qu’ils en viennent à assumer l’intendance des eaux », devait déclarer M. Widmaier lors d’un exposé sur cette initiative, à l’occasion de la conférence de la International Association for Great Lakes Research, en 2019. « Et force est de constater que cette démarche fonctionne. »

Riverwatch n’est pas le seul organisme à proposer un programme de ce genre. Au Canada, par exemple, le projet WET met des ressources pédagogiques à la disposition des éducateurs depuis le milieu des années 1990, et organise périodiquement des ateliers qui s’adressent aux enseignants de partout au pays. Ces ateliers illustrent la façon d’enseigner sur le thème des ressources locales. Le programme peut être modulé en fonction des besoins propres aux cursus scolaires de chaque province et territoire.

Riverwatch cherche maintenant à étendre sa portée. Comme la subvention du Pollution Prevention Institute de l’État de New York, qui avait permis de lancer les ateliers, est désormais épuisée, Riverwatch s’est associé au St. John Fisher College afin d’étendre ses efforts par l’entremise de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis.

Une nouvelle subvention de 80 000 $ de la NOAA permettra à Riverwatch d’organiser plus d’ateliers annuellement, soit pour une vingtaine d’enseignants, et cela à compter de l’été prochain. Bien que l’organisme accorde la priorité aux enseignants provenant de secteurs désignés comme les « groupes prioritaires en matière de justice environnementale » désignés par le Department of Environmental Conservation de l’État de New York, les nouveaux ateliers seront ouverts aux éducateurs de tout le bassin hydrographique du lac Ontario, y compris a`ceux venant de l’Ontario.

Les candidatures seront acceptées jusqu’au 30 avril, et un atelier de quatre jours est prévu en juillet.

La nouvelle initiative se poursuivra jusqu’en juillet 2021, précise M. Widmaier, et les enseignants bénéficieront d’un encadrement tout au long de cette période. Le projet culminera par une exposition d’affiches extérieure à Rochester, en juin 2021, lors de laquelle enseignants et élèves pourront montrer ce qu’ils ont fait et appris.

Selon M. Widmaier, grâce à ces programmes de sensibilisation, Genesee Riverwatch a découvert que bien des groupes font un travail intéressant dans le bassin hydrographique. Il est donc important de continuer à créer des liens entre les gens, les organisations et les régions géographiques – les villes, les régions rurales et les secteurs agricoles – afin d’amener tout le monde à comprendre en quoi nous avons tous, collectivement et individuellement, un impact sur nos cours d’eau communs.

« Une partie de nos efforts consiste à bâtir une communauté et à développer le potentiel des gens en fonction de nos impacts collectifs », conclut M. Widmaier.

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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