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Le Manitoba, le Dakota du Nord et le Minnesota coordonnent leurs stratégies de gestion des éléments nutritifs dans la rivière Rouge

Par le personnel de la CMI


Des quantités excessives d’éléments nutritifs pénètrent dans la rivière Rouge, où ils y sont transportés par ses affluents au Manitoba, au Dakota du Nord et au Minnesota. Il semble donc raisonnable que les trois administrations voient à la réduction des éléments nutritifs. Dans l’esprit de la coopération, le Minnesota a élaboré une stratégie de réduction de ces éléments, et le Dakota du Nord et le Manitoba sont en voie d’élaborer leurs propres plans.

Les trois administrations coordonnent leurs travaux de réduction des éléments nutritifs en suivant l’orientation du Conseil international de la rivière rouge de la CMI pour établir des objectifs et des mesures semblables afin de faire le suivi des progrès.

Les rejets excessifs d’éléments nutritifs dans l’eau posent un grave problème pour les rivières, les lacs et les eaux souterraines du Minnesota et du Dakota du Nord, ainsi qu’en aval jusqu’au lac Winnipeg.

Les éléments nutritifs, comme le phosphore, sont importants pour tous les êtres vivants. Toutefois, lorsqu’ils sont présents en quantités excessives dans l’eau, des problèmes tels que la croissance excessive des algues, la diminution de la teneur en oxygène, la toxicité pour la vie aquatique et l’insalubrité de l’eau peuvent survenir. Depuis des sources allant de l’érosion des champs au ruissellement, les éléments nutritifs peuvent se retrouver dans l’eau potable locale, des lacs avoisinants ou plus en aval dans des rivières et des lacs de la région. Les éléments nutritifs provenant du Minnesota et du Dakota du Nord qui sont transportés dans le lac Winnipeg par la rivière Rouge contribuent à des problèmes d’algues dans le lac.

« Le Conseil travaille actuellement à élaborer une stratégie globale de réduction des éléments nutritifs pour le bassin. Des cibles de réduction que les trois administrations pourraient intégrer dans leurs stratégies individuelles y seront recommandées », a déclaré Jim Ziegler, gestionnaire à la Minnesota Pollution Control Agency, qui siège au CIRR.

« Par exemple, la stratégie globale comprendra des réductions recommandées pour chaque affluent de la rivière Rouge, a ajouté M. Ziegler. En coordonnant nos travaux, nous pouvons en venir à un consensus quant aux cibles de réduction des éléments nutritifs que nous voulons atteindre et à la façon que nous allons mesurer nos progrès de manière uniforme à l’échelle des diverses administrations. »

À cette fin, des organismes, notamment le U.S. Geological Survey (USGS) et Environnement Canada, utilisent un outil existant appelé SPARROW pour bâtir des modèles informatiques du bassin de la rivière Rouge, au Canada et aux États-Unis.

L’aménagement de bandes riveraines gazonnées le long de cours d’eau, de rivières et de fossés et autour de lacs aide à prévenir l’entrée des sédiments et des éléments nutritifs dans les plans d’eau. Source : MPCA.
L’aménagement de bandes riveraines gazonnées le long de cours d’eau, de rivières et de fossés et autour de lacs aide à prévenir l’entrée des sédiments et des éléments nutritifs dans les plans d’eau. Source : MPCA.

L’USGS avait déjà bâti un modèle, mais il n’incluait que le côté américain du bassin. Le nouveau modèle permettra aux administrations d’estimer et de comparer les charges en éléments nutritifs et leur production pour les bassins versants à des échelles multiples dans l’ensemble du bassin de la rivière Rouge.

Une autre activité connexe, visant à bâtir un modèle conceptuel de la réponse écologique pour la rivière Rouge, est en cours. Les travaux sont effectués par RESPEC, une société d’experts-conseils sous contrat avec la CMI par le biais du Conseil international de la rivière Rouge.

La RESPEC a examiné les données physiques, chimiques et biologiques existantes pour confirmer les relations théoriques entre les éléments nutritifs et les diverses communautés biologiques de la rivière Rouge. Les experts-conseils ont relevé l’absence d’information sur le périphyton et le phytoplancton, qui sont des types d’algues. Des partenaires, y compris le Manitoba, le Canada, le Minnesota et le Dakota du Nord, ont donc mené au cours de l’été 2015 une campagne d’étude du périphyton dans la rivière. La RESPEC est en voie d’effectuer une analyse statistique de ces données. En mesurant le volume d’algues dans un ruisseau ou une rivière, vous pouvez vous faire une idée de l’effet des niveaux de phosphore sur ce plan d’eau.

La stratégie de réduction des éléments nutritifs du Minnesota se trouve sur le site Web de l’agence. Le Dakota du Nord devrait achever sa stratégie ce printemps.

Au Manitoba, les travaux de réduction des éléments nutritifs sont en voie d’être mis à jour à mesure que de nouvelles cibles pour ces éléments sont fixées pour le lac Winnipeg et ses affluents, y compris la rivière Rouge.

Les travaux visant à réduire les charges en éléments nutritifs se poursuivent également dans l’ensemble du bassin du lac Winnipeg par le biais de l’Accord pour le respect du lac. En tant que signataires de l’Accord, le Manitoba et le Minnesota s’engagent à soutenir un effort concerté pour améliorer la qualité de l’eau en réduisant les apports d’éléments nutritifs dans les lacs et les rivières.

M. Ziegler souligne que le CIRR vise à appuyer et non à usurper l’autorité du Manitoba, du Dakota du Nord et du Minnesota. « Le rôle du Conseil est d’aider les diverses administrations à coordonner leurs activités et de leur offrir des recommandations sur la meilleure façon qu’ils peuvent atteindre leurs objectifs communs », a-t-il précisé.

« La coordination des activités de réduction des éléments nutritifs dans le bassin inclurait les organismes canadiens qui mènent de telles activités au niveau du lac Winnipeg, a souligné M. Ziegler. Les cibles de réduction provenant de la modélisation informatique et d’autres travaux ne sont pas obligatoires. »

« L’information fournie par le Conseil constitue des recommandations visant à aider les administrations locales à orienter leurs activités, a-t-il poursuivi. Au final, tous les projets, stratégies et autres activités doivent être approuvés et mis en œuvre par les administrations locales et régionales. »

Le rapport sur la rivière Rouge préparé par la société RESPEC devrait être disponible en avril prochain. Les objectifs proposés pour la réduction des éléments nutritifs devraient être fixés d’ici la fin de 2017.

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