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Le Groupe d’étude du lac Champlain et de la rivière Richelieu étudie les causes des inondations pour atténuer les dommages à l’avenir

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Kevin Bunch
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En 2011, le lac Champlain et la rivière Richelieu ont subi une inondation record. Selon un nouveau rapport, ce phénomène a été causé par des conditions printanières chaudes, humides et venteuses qui ont suivi une accumulation annuelle de neige presque record et des changements humains dans le lac et la rivière. Les inondations ont endommagé des milliers de maisons, érodé le littoral et nui à la faune.

Le Groupe d’étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR) a publié son rapport intitulé « Causes et impacts des inondations passées dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu ». Ce rapport s’inscrit dans le cadre des travaux du Groupe d’étude sur les inondations dans la région. En 2022, le Groupe présentera des recommandations finales aux gouvernements du Canada et des États-Unis sur les façons d’atténuer les dommages causés par les inondations à l’avenir.

Le Groupe estime que les inondations de 2011 ont causé des dommages de plus de 86 millions de dollars américains à des maisons, des fermes et des entreprises, surtout au Québec. Les inondations ont également modifié l’habitat, perturbé le réseau trophique et favorisé la propagation d’espèces envahissantes dans la région.

L’inondation a commencé par des chutes de neige extrêmes dans les monts Adirondack et les montagnes Vertes, qui cumulaient respectivement 38 à 63 cm (15 à 25 pouces) et 50 à 76 cm (20 à 30 pouces) d’eau au 15 mars. En raison des froides températures hivernales, cette grande quantité de neige est restée au sol tout l’hiver et jusqu’au printemps. Malheureusement, le printemps a apporté des précipitations inégalées, 51 cm (20 po) de pluie étant tombée entre mars et mai. Les températures douces du printemps et la pluie ont entraîné la fonte de la neige accumulée dans les montagnes et son écoulement dans le lac Champlain.

Les conditions météorologiques n’ont pas été les seules causes des inondations. Le lac Champlain se jette dans la rivière Richelieu, étroite et peu profonde à maints endroits. Cela signifie que la crue du lac peut rapidement faire en sorte que la rivière sort de son lit et peut prendre des mois à y retourner. En outre, le réseau hydrographique n’est pas entièrement à l’état naturel. 

Le canal de Chambly a été construit le long de la rivière Richelieu et il a été inauguré en 1843. Lorsqu’on en a élargi une section pour le jumeler à la rivière dans les années 1970, le niveau du lac Champlain a augmenté. Les humains ont aussi ajouté à la rivière des quais et des pièges à anguilles qui ont une incidence sur son débit.

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Les eaux de crue entourant des maisons le long de la rivière Richelieu en 2011. Photo : bambe1964

Auparavant, des terres humides s’étendaient le long des rives du lac Champlain et de la rivière Richelieu, atténuant ainsi les répercussions des inondations. Bon nombre de ces terres ont ensuite été aménagées pour faire place à des fermes et des villages, et les cours d’eau qui alimentent le lac ont été déplacés et redressés, ce qui a entraîné un débit d’eau plus rapide vers la rivière.

Les villages construits le long de la rivière contribuent aussi directement à gonfler le volume et le débit dirigé vers le lac, alors que la pluie et la neige atterrissent maintenant sur du béton et d’autres surfaces dures au lieu d’être absorbées dans le sol. Comme elle n’a nulle part ailleurs où aller, cette eau s’écoule en surface ou se jette dans les réseaux d’égouts et finit par se déverser dans le lac.

En 2011, l’eau a inondé des maisons, des routes, des marinas, d’autres bâtiments et des terres agricoles. Environ 2 500 maisons au Québec et 1 310 dans l’État de New York et au Vermont ont été endommagées par les inondations, ce qui a entraîné des problèmes de moisissure et l’insalubrité de l’eau potable. Plus de 7 740 hectares (19 000 acres) de terres agricoles aux États-Unis et 2 500 hectares (6 177 acres) au Québec ont également été inondés.

Les rives du secteur riverain se sont érodées en raison des eaux de crue et des vagues puissantes alimentées par des vents forts. La qualité de l’eau du lac a été affectée par les sédiments et le ruissellement des nutriments qui ont été emportés par les inondations. Au fur et à mesure que les eaux de crue se sont retirées, les poissons ont été piégés dans de petits bassins et sont morts, tandis que des espèces envahissantes comme les châtaignes d’eau et les phragmites se sont propagées. Les inondations ont également modifié et détruit des frayères pour les poissons et des sites de nidification des oiseaux des marais et des tortues.

Depuis que le niveau d’eau a augmenté dans le lac Champlain dans les années 1970, plus de gens sont venus s’établir dans la région. Aujourd’hui, on s’attend à ce que la région connaisse des pluies extrêmes plus fréquentes à l’avenir, ce qui augmentera le risque d’inondations futures.

Même si le Groupe d’étude n’a pas terminé ses travaux, il cherche toujours des façons pour les collectivités et les particuliers de se préparer à de futures inondations en atténuant les répercussions de ces phénomènes. Il s’agit notamment de prendre des mesures dissuasives contre les nouveaux aménagements dans les zones où les risques d’inondation sont plus élevés, de restaurer les terres humides et d’aménager des étangs pour stocker les eaux de crue avant qu’elles ne pénètrent dans le lac ou la rivière. De nouvelles structures peuvent aider à régulariser le débit d’eau, et des améliorations aux plans de prévision et d’intervention en cas d’inondation peuvent aider les collectivités à se préparer avant les catastrophes.

Le rapport sur les causes et les impacts et son résumé se trouvent sur le site Web de la CMI, à l’adresse ijc.org/fr.

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Les rives du lac Champlain ont également été inondées en 2011. Photo : John Blyberg
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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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