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Le Conseil de la rivière Rouge braque les projecteurs sur les facteurs qualitatifs et le faible débit d’eau

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Kevin Bunch
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Tandis qu’il met au point des moyens de gérer le faible débit, le Conseil de la rivière Rouge de la CMI étudie les tendances observées en matière de la qualité de l’eau dans l’ensemble du bassin versant.

À l’occasion de la réunion publique virtuelle que le Conseil a organisée le 21 janvier dans le cadre de la conférence annuelle de la Commission du bassin de la rivière Rouge, à laquelle ont participé une bonne centaine de personnes, les membres ont parlé des projets en cours ou projetés, et ont fait le point sur les travaux déjà accomplis.

Les projets en cours comprennent une étude de télémétrie ichtyologique qui examine la façon dont les poissons se déplacent dans le bassin de la rivière Rouge et les habitats qu’ils fréquentent. Ce projet, qui repose sur l’emploi de marqueurs dotés d’émetteurs électroniques, a été prolongé jusqu’en 2022, c’est‑à‑dire jusqu’à épuisement des batteries des marqueurs.

Un autre projet, lancé en 2020, analyse les conditions de faible débit dans le bassin de la rivière Rouge, surtout pour ce qui est d’aspects comme la fréquence, la consommation excessive d’eau au Canada et aux États-Unis, les changements dans l’utilisation des terres et la façon dont ces facteurs pourraient évoluer dans les 50 prochaines années. Cette analyse devrait aider à évaluer les probabilités et le risque d’étiage.

Le Conseil a récemment conclu un projet d’analyse des tendances de la qualité de l’eau qui a permis de voir en quoi la qualité de l’eau avait changé au fil du temps compte tenu des fluctuations de débit. Il a pu constater ainsi que les quantités de sulfates augmentent (là où l’on dispose de suffisamment de données pour les analyser), au même titre que les chlorures et les matières dissoutes totales. Les concentrations de phosphore dans la rivière Rouge ont diminué en amont, mais augmenté en aval. Les tendances concernant le taux d’azote total dans l’ensemble du bassin sont mitigées, la moitié des lieux analysés montrant une augmentation et l’autre moitié une diminution, mais dans la plupart des cas, les changements sont plutôt insignifiants.

Le Conseil a également annoncé deux propositions de projets qu’il cherche à faire financer dans le cadre de l’Initiative internationale sur les bassins hydrographiques de la CMI.

Le premier consisterait à utiliser des analyses statistiques pour mieux cerner les facteurs qui contribuent à l’augmentation des sulfates et des matières dissoutes totales dans le bassin hydrographique. Le deuxième favoriserait l’optimisation des usines de traitement des eaux usées le long de la rivière Rouge dans le cadre d’un effort volontaire de réduction des éléments nutritifs. En janvier 2021, les deux projets étaient sur le point d’être approuvés.

Outre ces deux projets, le Conseil de la rivière Rouge envisage un projet d’extension à la rivière Rouge du programme de cartographie de l’habitat du lac Winnipeg d’Environnement et Changement climatique Canada. Ce projet n’a pas encore été proposé.

Le Conseil a également discuté de ses efforts de modélisation des inondations autour de Pembina, au Dakota du Nord. La ville frontalière a subi d’importantes inondations en 1998, et un groupe de travail binational chargé d’examiner les mesures d’atténuation possibles a mis au point un outil de visualisation avec l’aide de la CMI.

Le Conseil a aussi souligné son intérêt pour les projets de restauration de l’habitat le long de la rivière Rouge et le renforcement des activités de sensibilisation du public et de la collaboration avec les nations et les tribus autochtones de la région. Pour le bassin voisin de la rivière Souris, le Groupe d’étude de la rivière Souris de la CMI prépare de son côté des recommandations sur la participation et la collaboration des Autochtones.

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Les coprésidents canadien et américain du Conseil de la rivière Rouge, Patrick Cherneski et le colonel Karl Jansen, parlent du mandat du Conseil à l’égard de la qualité de l’eau au cours de la réunion. Crédit photo : CMI

 

Au cours de la réunion publique, le Conseil de la rivière Rouge a été interrogé sur la raison pour laquelle il a proposé un objectif de réduction du taux d’azote dans la rivière alors qu’il n’existe aucune cible de ce genre pour les Grands Lacs.

Le colonel Karl Jansen, coprésident américain, et Nicole Armstrong, membre canadienne du Conseil, ont répondu que les Grands Lacs sont un système écologique beaucoup plus vaste et différent de celui du bassin de la rivière Rouge. Le bassin de la rivière Rouge étant plus petit, une cible s’imposait parce que l’excès d’azote est un facteur de prolifération d’algues nuisibles qui influe sur la qualité de l’eau en aval du lac Winnipeg. Pour pouvoir composer avec ce problème, il faut également examiner les niveaux de phosphore dans le bassin. Des travaux analogues visant à modéliser et à mesurer les concentrations nocives d’éléments nutritifs sont en cours dans les Grands Lacs.

Les organisateurs ont fait savoir qu’un enregistrement de la réunion sera affiché sur le site Web de la conférence de la Commission du bassin de la rivière Rouge à redriverbasincommission.org/annual-conference [en anglais seulement].

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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