Le Courant (juin 2021)

En 2016, à la suite des inondations catastrophiques du printemps 2011 le long du lac Champlain et de la rivière Richelieu, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont chargé la Commission mixte internationale (CMI) « d’examiner plus à fond les causes, les répercussions, les risques et les solutions en ce qui a trait aux crues dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu ». À cette fin, la CMI a créé le Groupe d’étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu pour superviser cette démarche et formuler des recommandations. La CMI a également mis sur pied un groupe consultatif public pour aider le Groupe d’étude à solliciter la participation du public tout au long de l’Étude. Le Groupe consultatif public publie le bulletin bimensuel Le Courant pour tenir le public informé de l’évolution de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR).

Lettre des coprésidentes du Groupe consultatif public

Nous avons l’impression d’avoir franchi une étape importante dans l’étude sur les inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Les groupes de travail techniques s’affairent à mettre la touche finale à des livres blancs et à des rapports destinés à communiquer les résultats de leurs recherches sur le stockage des eaux de crue, sur les solutions potentielles de nature structurelle pour atténuer l’ampleur des inondations dans la rivière Richelieu, sur la gestion des plaines inondables et sur les avancées en matière de prévision des crues. En s’appuyant sur ces renseignements, le Groupe d’étude commence à réfléchir aux recommandations qui, au terme de l’étude, au printemps prochain, pourraient être communiquées à la CMI et aux gouvernements du Canada et des États-Unis. De son côté, le Groupe consultatif public se prépare à faire office d’organe de réflexion au sujet des recommandations que le Comité va formuler, cela afin de l’aider à pressentir les réactions du public et à soumettre ces recommandations aux pratiques de gestion adaptative tandis que l’étude touche à sa fin. Parallèlement, l’équipe des communications et de sensibilisation du Groupe d’étude, en collaboration avec les experts techniques, organise des réunions avec les parties prenantes et prépare des rapports sommaires et des vidéos pour présenter les principales constatations des groupes de travail techniques. Nous vous invitons à visiter le site Web du Groupe d’étude LCRR (https://www.ijc.org/fr/lcrr) pour visionner les webinaires techniques récents et pour en apprendre davantage sur les conclusions des études grâce aux rapports, aux vidéos et aux fiches d’information récemment affichés en ligne.

 

Madeleine Papineau, coprésidente canadienne               Kristine Stepenuck, coprésidente américaine

Wetlands in the Lake Champlain-Richelieu River Basin, Credit: Madeleine Papineau
Zone humide dans le bassin du lac Champlain et la Rivière Richelieu. Crédit: Madeleine Papineau

 

Nouvelles de l’Étude

Mieux informer le public sur les risques d’inondation

Afin de s’assurer que les résidents et les autres parties prenantes importantes sont au courant des risques d’inondation dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu, le Comité d’étude a commandé un livre blanc à M. Daniel Henstra et à Mme Bronwyn McIllroy-Young sur la meilleure façon de communiquer ces risques. Il s’agit de l’un des quatre livres blancs axés sur la gestion des plaines inondables devant être produit dans le cadre de l’Étude. Celui-ci propose une diversité de mesures à prendre et de pratiques exemplaires à adopter. Les points saillants de ce livre blanc ont été discutés lors de la réunion d’avril du Groupe consultatif public (GCP). Il a notamment été recommandé que les communications sur les risques d’inondation s’adressent à des auditoires bien précis plutôt qu’au grand public. Le choix du moment pour ces communications est important, et divers supports seront utilisés pour atteindre le plus grand nombre de personnes. Les nouvelles technologies, comme les applications en téléphonie mobile, constituent des moyens novateurs d’atteindre les auditoires visés. Il est également clair que les messages efficaces destinés à ces publics cibles doivent provenir de sources d’information fiables. Enfin, les communications sur les risques d’inondation devraient être régulièrement évaluées afin de pouvoir les bonifier dans le temps. Les membres du GCP se sont entendu sur la nécessité d’améliorer les communications sur les risques d’inondation dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu, et ont reconnu que plusieurs suggestions pourraient s’avérer utiles afin de changer les perceptions et d’accroître la compréhension de ces risques et la sensibilisation à ces derniers.

 

Pleins Feux sur nos experts-conseils

Marie-Christine Therrien
Marie-Christine Thérrien

Dans le cadre de notre série de profils mettant en valeur des experts-conseils qui travaillent en étroite collaboration avec le Groupe d’étude, nous avons le plaisir de vous présenter Marie-Christine Therrien qui codirige le Groupe d’analyse sociale, politique et économique (SPE) pour le Canada.

À ce titre, Mme Therrien chapeaute une équipe chargée de déterminer dans quelle mesure les mécanismes d’atténuation des inondations susceptibles d’être proposés par le Groupe d’étude seront acceptables par les différentes parties prenantes, dont le grand public, les organismes de défense des droits, les élus et les organismes gouvernementaux.

En dehors de l’étude sur les inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu, Mme Therrien, qui est installée à Montréal, enseigne la gestion à l’École nationale d’administration publique et dirige le Cité-ID LivingLab (gouvernance de la résilience urbaine), où elle étudie les questions de coordination des réseaux, de gouvernance collaborative et de gestion de crise. Elle compte vingt ans d’expérience dans ce domaine et codirige également le travail sur la gestion des risques et la communication, sur les outils d’aide à la prise de décisions et sur les axes de la résilience du Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ).

 

Indicateur de performance

L’Étude sur les inondations du LCRR tient compte d’un certain nombre d’indicateurs de performance permettant d’évaluer les avantages et les impacts environnementaux, économiques et sociaux potentiels de toute mesure d’atténuation envisagée.

L’un de ces indicateurs est le grand brochet, et plus précisément sa zone d’habitat convenant au frai de même qu’à la viabilité de ses œufs et de ses larves dans les secteurs où le niveau d’eau est faible. Si une mesure d’atténuation visant à réduire les inondations devait provoquer un abaissement trop important du niveau d’eau dans les frayères, il y aurait un risque accru d’impacts sur la population du grand brochet dans le bassin. Ce poisson, qui est indigène du lac Champlain, de la rivière Richelieu et de leurs affluents, se reproduit dans les plaines inondables. Les larves doivent atteindre 20 mm (0,78 pouce) avant de pouvoir quitter la plaine inondable et de migrer vers les bas-fonds du plan d’eau principal. Pour que la survie de la prochaine génération de grands brochets soit assurée, il faut que les frayères demeurent inondées pendant 30 à 40 jours. Le grand brochet est prisé des pêcheurs à la ligne et il est un prédateur de premier plan dans son milieu. La protection de l’intégrité de son habitat permet aussi de protéger l’habitat de nombreuses autres espèces aquatiques.

Northern Pike. Credit: Vladimir Wrangel
Grand brochet. Crédit: Vladimir Wrangel

Personnes

Serge Lepage
Serge Lepage

Au printemps, Serge Lepage a été nommé gestionnaire de l’étude par intérim, pour le Canada. M. Lepage assurera la liaison entre le Groupe d’Étude et le gouvernement du Canada, les établissements d’enseignement et d’autres institutions pour veiller à ce que les travaux progressent rapidement et efficacement. Il remplace temporairement Serge Villeneuve, gestionnaire du Groupe d’étude pour le Canada, et travaillera en étroite collaboration avec Mae Kate Campbell, son homologue du côté américain. Serge Lepage a travaillé pendant 17 années à Environnement Canada. Auteur accompli ayant signé plusieurs livres, il a remporté le prix Hubert-Reeves, catégorie Jeunesse, pour son ouvrage Découvrir les Océans en 2015.

À Environnement Canada, M. Lepage a été honoré pour ses « efforts exceptionnels » dans le cadre du volet Gestion intégrée du dragage et des sédiments (GIDS) du Plan d’action Saint-Laurent. Il réside à Pointe-Calumet (Québec), qui a subi les inondations de 2017 et de 2019 en raison de la crue du lac des Deux-Montagnes.

Le GCP (Groupe consultatif public)

En plus des experts techniques, le groupe d’étude travaille en étroite collaboration avec les membres de la collectivité qui siègent bénévolement au Groupe consultatif public (GCP). Les 12 membres du GCP viennent d’un peu partout dans la zone d’étude du bassin hydrographique, tant du côté canadien que du côté américain. Dans ce numéro de Courant, nous avons le plaisir de vous présenter deux de ces membres.

Jeremie Letellier
Jérémie Letellier
Lori Fisher
Lori Fisher

Lori Fisher est directrice générale du Lake Champlain Committee, un organisme sans but lucratif voué à la santé et à l’accessibilité du lac Champlain. Ce comité, qui couvre deux États, surveille de près les inondations et propose des initiatives de régularisation du niveau du lac depuis les années 1970. Mme Fisher compte plus de 30 années d’expérience dans les dossiers de la qualité des eaux et des politiques sur l’eau, et elle a lancé et mis en œuvre des programmes de sensibilisation dans l’ensemble du bassin versant du lac Champlain.

Jérémie Letellier est céréaliculteur dans le bassin de la rivière Richelieu et président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, qui représente les agriculteurs du bassin sur la rive québécoise. M. Tellier fait remarquer que les agriculteurs ont gardé un vif souvenir des inondations dévastatrices du printemps 2011 et qu’ils veulent participer aux futures discussions sur les pratiques d’atténuation des inondations.

 

 

Sur le Web

Le groupe d’étude a eu le plaisir de publier récemment son rapport sur les solutions potentielles de nature structurelle pour atténuer l’ampleur des inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Vous pouvez consulter le rapport complet ici et un résumé de ce même rapport ici.

Page couverture de la fiche d'information
Fiche d'info - rapport solutions structurelles

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