Le Courant (janvier 2022)

En 2016, à la suite des inondations catastrophiques du printemps 2011 le long du lac Champlain et de la rivière Richelieu, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont chargé la Commission mixte internationale (CMI) « d’examiner plus à fond les causes, les répercussions, les risques et les solutions en ce qui a trait aux crues dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu ». À cette fin, la CMI a créé le Groupe d’étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu pour superviser cette démarche et formuler des recommandations. La CMI a également mis sur pied un groupe consultatif public pour aider le Groupe d’étude à solliciter la participation du public tout au long de l’Étude. Le Groupe consultatif public publie ce bulletin bimensuel pour tenir le public informé de l’évolution de l’Étude sur les crues du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR).

Lettre des coprésidentes du Groupe consultatif public

Alors que nous terminons l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR), nous avons hâte de partager avec vous les conclusions de nos groupes de travail techniques qui se sont penchés sur les quatre thèmes clés de l’Étude. Ce sont : réduire les niveaux d’eau par des solutions structurelles dans la rivière Richelieu, stocker l’eau dans le bassin versant pour réduire l’apport au lac Champlain et à la rivière Richelieu, améliorer la gestion des plaines inondables et en dernier lieu, améliorer la prévision des inondations et la planification des interventions d’urgence. Divers rapports, sommaires et vidéos éducatives sont en cours d’élaboration pour aider les gens du bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu à comprendre les résultats de l’Étude et les recommandations qui en découlent.

Bien que la pandémie de la COVID-19 ait apporté son lot de défis, notamment en empêchant les membres de l’Étude de se voir en personne pendant presque deux ans, des résultats positifs en sont tout de même ressortis. Ainsi, la capacité des membres de l’étude à utiliser les technologies a grandement progressé et nous croyons que cela facilitera la communication des connaissances avec le public et les intervenants et la réception de leurs commentaires. Plus précisément, nous sommes contentes de pouvoir tenir des réunions publiques virtuelles au cours de la nouvelle année. Il y aura une traduction en direct pour permettre aux personnes parlant soit le français, soit l’anglais, de participer ensemble à la réunion, de n’importe où dans le bassin ou ailleurs. La traduction en direct et la participation virtuelle permettront à tous d’entendre les nombreuses voix dans le bassin. Cela permettra aux participants de mieux comprendre l’appui ou les préoccupations de gens à l’égard de la façon dont les recommandations de l’Étude pourraient avoir un impact sur un individu, une collectivité, une entreprise ou un écosystème dans une certaine partie du bassin. Cela permettra aussi de mieux comprendre comment les inondations ont affecté les gens dans le passé et comment les solutions d’atténuation proposées pourraient atténuer les impacts futurs.

 

Madeleine Papineau, coprésidente canadienne               Kristine Stepenuck, coprésidente américaine

 

Nouvelles de l’Étude

Réunions publiques virtuelles et période de commentaires du public à venir

Comme le Groupe d’étude se prépare à faire ses recommandations à la Commission mixte internationale (CMI), des réunions publiques virtuelles seront organisées en février prochain pour présenter les principales conclusions de l’Étude et les recommandations préliminaires et offrir au public l’occasion de leur faire part de leurs commentaires et de poser des questions aux experts de l’Étude.

Deux réunions auront lieu le 8 février, un le matin et l’autre le soir. Une traduction en direct sera offerte au cours des deux réunions afin que les participants puissent écouter et participer en anglais et en français. L’inscription est obligatoire pour assister aux réunions publiques. Veuillez donc vous inscrire dès maintenant en utilisant les liens ci-dessous. Après votre inscription, vous recevrez un courriel de confirmation contenant les instructions pour participer à la réunion. Voir les détails ci-dessous :

Date : Le mardi 8 février 2022

Lieu : Réunion virtuelle (plateforme de vidéoconférence Zoom)

Horaires : De 10 h à midi (heure normale de l’est) Inscrivez-vous ici

De 19 h à 21 h (heure normale de l’est) Inscrivez-vous ici

Nous avons hâte aux réunions publiques pour connaître votre opinion sur les principaux résultats de l’Étude. Les réunions publiques donneront également le coup d’envoi à une période de commentaires du public d’un mois au cours de laquelle vous pourrez consulter un rapport sommaire du Groupe d’étude et faire parvenir vos commentaires écrits au Groupe d’étude.

Réalisations de l’Étude

L’Étude du LCRR en est à ses derniers mois et le Groupe d’étude et ses groupes de travail techniques synthétisent les années de travail, les rapports et les documents en des recommandations qui seront fournies à la Commission mixte internationale lors de la conclusion de l’Étude en mars.

En plus de son rapport final, l’Étude complète également sur un certain nombre de produits importants qui seront utiles aux planificateurs et aux gestionnaires des urgences dans tout le bassin du LCRR. Parmi ceux-ci, citons le modèle technique ISEE (Modèle intégré social, économique et environnemental) qui incorpore une gamme d’indicateurs de performance pour évaluer les impacts de divers scénarios; des outils améliorés de prévision et de cartographie des inondations en temps réel conçus par les agences partenaires américaines et canadiennes; une analyse approfondie des aspects sociaux, politiques et économiques des inondations et des mesures d’atténuation potentielles. Le Comité sur les produits et données de l’Étude travaille actuellement à rendre disponible les produits et des données après l’achèvement de l’Étude.

Indicateur de performance

L’un des nombreux critères examinés par les experts de l’Étude sur les inondations du LCRR sont les « indicateurs de performance » qui portent sur la façon dont la société, l’environnement et l’économie pourraient être affectés par les inondations et par un changement des niveaux d’eau si une mesure particulière d’atténuation des inondations était mise en œuvre.

L’un de ces indicateurs est le riz sauvage, une graminée aquatique annuelle qui constitue un aliment de base pour les peuples autochtones d’Amérique du Nord depuis des milliers d’années et qui sert d’habitat bénéfique pour les canards qui élèvent leurs petits, tout en étant important pour la reproduction des poissons et des amphibiens. Le riz sauvage est également une source de nourriture pour un large éventail d’animaux sauvages, dont les rats musqués, les cerfs, les orignaux et les castors.

Plante polyvalente, le riz sauvage aide également à maintenir la qualité de l’eau dans les milieux humides en stabilisant les sols, en utilisant les nutriments et en agissant comme un brise-vent naturel dans les zones d’eau peu profondes, selon le département américain de l’Agriculture. Les graines de riz sauvage germent entre la fin avril et le début mai, et la profondeur idéale de l’eau se situe entre 0,5 mètre (1,6 pied) et 1,2 mètre (3,9 pieds). Pendant ce qu’on appelle le « stade flottant » du riz sauvage (les cinq semaines qui suivent la germination) la plante est la plus sensible aux variations du niveau d’eau. S’il y a trop d’eau, les plantes peuvent être arrachées par la force de l’eau, tandis qu’un manque d’eau pourrait amener les plantes à plier et à s’aplatir. L'Étude a utilisé le riz sauvage et de nombreux autres indicateurs de performance pour évaluer les diverses mesures d'atténuation des inondations qu'elle a envisagées d'un point de vue environnemental, social et économique.

 

Le Groupe consultatif public (GCP) 

Alors que l’Étude est sur le point d’être achevée, le Groupe consultatif public joue un rôle essentiel en fournissant les perspectives communautaires sur les recommandations à venir du Groupe d’étude. Les 12 membres du GCP sont des personnes du Canada et des États-Unis provenant de différents endroits dans le bassin. Nous vous présentons les trois derniers membres dans le présent numéro du bulletin Le Courant.

Renée Rouleau vit au bord du lac Champlain, au Québec, et son choix de sujet de recherche a été influencée par l’inondation de 2011. À l’époque, elle étudiait le droit municipal et a décidé de se concentrer sur les aspects juridiques de l’intervention gouvernementale avant, pendant et après les inondations. Elle est membre du conseil de l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) depuis six ans, et a été maire de Saint-Georges-de-Clarenceville de 2013 à 2020. Son parcours universitaire et professionnel a profité au GCP, car elle peut partager son point de vue à la fois en tant qu’urbaniste municipale et en tant qu’élue. Renée possède plus de 30 années d’expérience dans le domaine des affaires municipales et du développement durable, et on peut la voir faire de la voile sur le lac lorsque le temps le permet.

 

 

Mark Malchoff a passé la majeure partie de sa carrière à mener des projets de sensibilisation et de recherche sur la mortalité dans les pêcheries avec remise à l’eau et sur la prévention de la propagation des espèces aquatiques envahissantes – notamment les efforts visant à limiter la propagation des organismes envahissants par le canal Champlain. Il a travaillé pour le Lake Champlain Sea Grant et le New York Sea Grant pendant 35 années au total avant de prendre sa retraite en décembre 2020. Mark s’est fondé sur ses compétences en communication scientifique pour examiner les approches, les produits et les conclusions du Groupe d’étude et pour formuler des commentaires à ce sujet.

 

 

 

Steve Peters a servi les collectivités situées sur les rives du lac Champlain pendant des années – d’abord en tant que surintendant des loisirs de la ville de Plattsburgh, puis en tant qu’administrateur du village de Rouses Point. Sa vaste expérience de la gestion des ressources a permis d’apporter une perspective nuancée au GCP, en particulier lorsque la faisabilité, les résultats et la durabilité à long terme constituent des forces motrices.

 

Sur le Web 

Le Groupe d’étude est heureux de publier l’un de ses rapports techniques intitulé Méthodes actives/passives de stockage des eaux de crue. Le rapport traite de l’effet des milieux humides du bassin sur le ralentissement de l’apport d’eau des affluents du lac Champlain pendant les inondations, et présente une modélisation des effets de la création de milieux humides supplémentaires dans le bassin et de l’utilisation de terres agricoles pour stocker davantage d’eau pendant les inondations. Le rapport et une fiche d’information résumant les principales conclusions sont disponibles sur le Web.

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