Le Courant (août 2021)

En 2016, à la suite des inondations catastrophiques du printemps 2011 le long du lac Champlain et de la rivière Richelieu, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont chargé la Commission mixte internationale (CMI) « d’examiner plus à fond les causes, les répercussions, les risques et les solutions en ce qui a trait aux crues dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu ». À cette fin, la CMI a créé le Groupe d’étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu pour superviser cette démarche et formuler des recommandations. La CMI a également mis sur pied un groupe consultatif public pour aider le Groupe d’étude à solliciter la participation du public tout au long de l’Étude. Le Groupe consultatif public publie le bulletin bimensuel Le Courant pour tenir le public informé de l’évolution de l’Étude sur les inondations du lac Champlain et de la rivière Richelieu (LCRR).

Image of Fryer Dam on the Richelieu River during summer
Barrage Fryer sur la rivière Richelieu. Crédit: Madeleine Papineau.

Lettre des coprésidentes du Groupe consultatif public

Notre travail nous rappelle constamment à quel point le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu est une belle et grande ressource, mais en même temps, c’est un écosystème complexe qui n’est pas toujours facile à mesurer ou à quantifier. Dans ce numéro, nos « Nouvelles de l’Étude » soulignent les efforts qui ont été entrepris pour prendre en compte, dans nos outils de prévision, les fortes vagues qui peuvent se produire lors d’une inondation importante. De plus, bien que nous ayons élaboré plusieurs indicateurs pour mesurer la diminution des impacts des eaux de crue si une structure ou d’une mesure d’atténuation potentielle était réalisée, les récents bas niveaux d’eau du lac Champlain et les premiers résultats des travaux sur les changements climatiques nous rappellent que tout en résolvant les impacts indésirables des grandes inondations, nous ne devrions pas créer de problèmes et de restrictions associés aux faibles débits. Au cours des derniers mois de l’Étude du LCRR, toutes les pièces s’assembleront et, par conséquent, nous obtiendrons une meilleure compréhension de ce bassin unique et de ses habitants.
 
Madeleine Papineau,                                        Kristine Stepenuck
coprésidente canadienne                                  coprésidente américaine

Nouvelles de l'Étude

Les vents forts et les vagues peuvent aggraver les dommages causés aux propriétés riveraines lors d’une crue, comme ce fut le cas le long du lac Champlain lors des inondations du printemps 2011. Dans le cadre de ses efforts pour recueillir des données sur le lac Champlain, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis a déployé cet été une bouée pour mesurer la hauteur des vagues sur le lac. Les données seront utilisées pour valider la sortie d’un nouveau modèle expérimental pour le lac Champlain. Le chercheur principal du projet est Jesse Feyen, co-responsable américain du Groupe de travail technique sur l’hydrologie, l’hydraulique et la cartographie (HHC) de l’Étude du LCRR.
  

Le projet améliorera la sécurité publique sur le lac Champlain, le long des rives, en contribuant à la préparation et aux interventions lors d’inondations. Cette nouvelle bouée du lac Champlain et le modèle expérimental de vagues associé font partie d’un projet quinquennal de la NOAA visant à créer et à préparer la transition vers un système de modélisation en temps réel de prévision des inondations, WAVEWATCH II, pour le bassin du LCRR. La bouée a été déployée au milieu du lac pour recueillir des observations de la hauteur des vagues au cours du printemps et de l’été qui permettront de valider le modèle I de la NOAA pour le lac Champlain.
 
Les chercheurs du Cooperative Institute for Great Lakes Research (CIGLR) dirigent actuellement le développement de ce modèle, qui fournit déjà des prévisions expérimentales que vous pouvez trouver ici. Les données environnementales de la bouée peuvent être trouvées ici.

La bouée et le modèle expérimental des vagues présentent un grand intérêt pour les bureaux de prévisions météorologiques du Service météorologique national de la région et les prévisionnistes canadiens, qui ont déjà communiqué les données aux navigateurs de la région.

Les travaux sont financés par le Groupe d’étude du LCRR de la Commission mixte internationale.

 

Profil d'un expert-conseil

Pour conclure notre série de reportages sur les experts qui travaillent en étroite collaboration avec le Groupe d’étude, nous nous sommes entretenus avec le Dr Mathieu Roy, co-responsable canadien par intérim du Groupe de travail technique sur les impacts sur les ressources. Mathieu a été nommé l’automne dernier pour remplacer Marianne Bachand qui est en congé temporaire. Il collabore à l’Étude du LCRR depuis 2018.
 

Study expert, Mathieu Roy

Mathieu coordonne le développement de divers indicateurs de performance pour estimer les impacts des inondations et évaluer les mesures d’atténuation des inondations en collaborant avec des experts universitaires et gouvernementaux dans divers domaines. Ces indicateurs, qui font partie du modèle ISEE de l’étude, décrivent les impacts potentiels sur la société, l’économie, l’environnement naturel et les ressources autochtones.

En tant que coordonnateur de projet à la Section de l’hydrodynamique et de l’écohydraulique d’Environnement et Changement climatique Canada à Québec, Mathieu participe à l’étude des rivières et de l’écologie aquatique depuis une décennie. Il se concentre actuellement sur la modélisation de l’habitat faunique, la gestion de projet et l’analyse scientifique.

Il a reçu une bourse de recherche postdoctorale du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) pour ses travaux sur l’habitat du saumon atlantique à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

Indicateur de performance

L’Étude a déjà élaboré un certain nombre d’indicateurs de performance pour évaluer les impacts probables des mesures d’atténuation des inondations que le Groupe d’étude pourrait recommander à la fin de ses travaux. Un enjeu qui a récemment reçu plus d’attention est l’estimation de l’impact des mesures d’atténuation sur les faibles débits et les prélèvements d’eau (comme ceux pour l’eau potable). Les bas niveaux d’eau du lac Champlain peuvent avoir des effets négatifs sur la navigation de plaisance et les prélèvements d’eau, ainsi que sur les habitats naturels et, potentiellement, pourraient entraîner des proliférations d’algues nuisibles. Les experts de l’Étude cherchent à savoir comment prendre en compte cet enjeu dans leur analyse actuelle.

Des niveaux d’eau extrêmement bas dans le lac ont été observés au début des années 1900, puis à nouveau dans les années 1930, au milieu des années 1960 et en 2002. Plus récemment, les niveaux sont restés bas dans le lac depuis 2019. Lors de diverses réunions dans le bassin, les experts de l’Étude ont entendu parler des impacts des bas niveaux du lac sur la navigation de plaisance et les marinas, notamment la nécessité pour les marinas de draguer les zones voisines afin de fournir un tirant d’eau suffisant aux plaisanciers.

L’installation d’un déversoir Crump dans la rivière Richelieu pourrait faire monter les bas niveaux du lac pendant les périodes sèches, tout en réduisant les hauts niveaux pendant les crues. L’importance des impacts du déversoir Crump sur les niveaux d’eau est en cours d’étude par les groupes de travail techniques du LCRR. De récentes discussions avec des propriétaires et exploitants de marinas du lac Champlain ont suscité un vif intérêt pour l’idée d’un déversoir pour maintenir ou relever les bas niveaux d’eau.

Membres du Groupe consultatif public

En plus des experts techniques, les membres du Groupe d’étude travaillent en étroite collaboration avec les membres de la communauté qui donnent bénévolement de leur temps au sein du Groupe consultatif public (GCP). Les 12 membres du GPC comprennent des personnes du Canada et des États-Unis et proviennent de différentes régions du bassin versant. Nous vous présentons deux membres dans ce numéro du bulletin Le Courant.
 

Public Advisory Group Member Teresa Gagnon

Teresa Gagnon est une riveraine de Sabrevois, au Québec, et sa maison a été inondée lors de la crue du lac Champlain et de la rivière Richelieu au printemps 2011. Conseillère municipale de 2013 à 2017, Teresa est également membre de l’Association des Riverains de la plaine inondable, dont la mission est de contribuer à protéger et à informer les riverains de la MRC (dont fait partie Saint-Jean-sur-Richelieu) de leurs droits et de la façon de recevoir de l’aide en cas d’inondation.
 

Public Advisory Group Member Eric Howe

Eric Howe est le directeur du Programme du bassin du lac Champlain et du partenariat du patrimoine national de la vallée de Champlain à Grand Isle, au Vermont, et travaille dans le domaine de la gestion des lacs depuis le début de sa carrière sur le lac George en 1995. Il travaille sur les questions relatives au lac Champlain depuis plus de 25 ans. Les compétences d’Eric en matière de qualité de l’eau, de pêche, de gestion des espèces aquatiques envahissantes et de politique publique sur la gestion des lacs constituent une part importante de l’expérience qu’il apporte au GCP.

 

Nouveaux membres

Pour s’assurer que tous les produits reliés aux données nécessaires à l’Étude sont bien identifiés, le Groupe d’étude a créé un Comité des produits reliés aux données de l’étude et a récemment nommé les deux coresponsables du Comité. Erika Klyszejko, conseillère en ingénierie auprès de la CMI, est la co-responsable canadienne et Lacey Mason, gestionnaire de données pour le Great Lakes Environmental Research Laboratory (GLERL), est la co-responsable américaine.

Erika travaillait auparavant pour Environnement et Changement climatique Canada, et possède une expérience en modélisation hydrologique.

En plus de son rôle au sein du GLERL, Lacey travaille également au sein du comité de gestion des données environnementales par le biais de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis.

Sur le Web
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