La Commission publie le rapport d’un comité d’experts sur l’intégration des données sur l’environnement et sur la santé humaine

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La Commission mixte internationale (CMI) publie aujourd’hui un rapport établi par son Conseil consultatif des professionnels de la santé qui traite de la demande croissante en données intégrées sur l’environnement et sur la santé. Des consultations avec des experts en santé et en environnement du Canada et des États-Unis et une revue de la littérature ont permis d’effectuer une analyse approfondie des ensembles de données sur l’environnement et la santé humaine dans la région des Grands Lacs et de déterminer les possibilités et les difficultés de l’intégration des données.

« Ce rapport aidera la CMI à s’acquitter de ses responsabilités d’évaluer les progrès du rétablissement de la qualité de l’eau dans les Grands Lacs », a indiqué M. Rich Moy, commissaire de la Section américaine, qui a ajouté que « le rapport sera aussi utile aux scientifiques et gestionnaires des domaines de la santé publique et de l’environnement qui souhaitent un accès amélioré à l’information pour faciliter la prise de décision concernant la protection et le rétablissement de la santé de l’écosystème ».

Pour le rapport, plus de 250 ensembles ont été reconnus et organisés en fonction du type de données qu’ils réunissaient, notamment sur les stresseurs environnementaux, les risques environnementaux, l’exposition humaine et les conséquences sur la santé humaine. Les auteurs ont dégagé les principaux facteurs jouant sur l’intégration : la disponibilité, l’accessibilité et l’harmonisation des données, la collaboration entre les intervenants, l’harmonisation entre les politiques et les stratégies, la suffisance des ressources, les indicateurs environnementaux et de la santé humaine et les réseaux d’échange de données.

« Le rapport fait mieux comprendre les difficultés liées à l’intégration des données portant sur l’écosystème et la santé humaine à des fins d’épidémiologie environnementale et il propose quelques solutions », a précisé M. Gordon Walker, commissaire de la Section canadienne. Il a ajouté que « la CMI presse les gouvernements d’examiner le rapport et les recommandations dans le but d’aider les scientifiques à établir des liens entre les risques environnementaux et la santé publique. »

Dans le rapport, le Conseil consultatif des professionnels de la santé formule les huit recommandations suivantes :

  • Que les gouvernements du Canada et des États-Unis collaborent activement avec les professionnels de la santé publique, les chercheurs universitaires et les groupes communautaires qui représentent les collectivités vulnérables dans le bassin des Grands Lacs pour déterminer les secteurs prioritaires de l’intégration des données. Ce rapport a illustré les sources considérables de données qui pourraient être intégrées; par contre, il sera important que les utilisateurs des données définissent les lacunes dans les connaissances et les priorités de surveillance que le processus d’intégration pourrait aborder.
  • Que les gouvernements explorent la possibilité de tirer parti des bases de données déjà en place (p. ex. Système d’observation des Grands Lacs) et/ou des projets qui ont déjà mis au point des techniques et des modèles d’estimation de l’exposition à des fins semblables (p. ex. CAREX Canada). La portée de ces projets pourrait être élargie pour comprendre un échantillonnage dans le bassin des Grands Lacs en vue de constituer un ensemble de données plus représentatif de la population du bassin.
  • Que les États-Unis et le Canada établissent un système coopératif de gestion des données sur la santé humaine et l’exposition environnementale pour le bassin des Grands Lacs, qui rende les données accessibles aux chercheurs et au grand public.
  • Que les gouvernements améliorent la qualité et la facilité d’utilisation des données en rendant le financement proportionnel à la qualité, à l’accessibilité et au potentiel d’harmonisation des ensembles des données recueillies dans les Grands Lacs. Cette mesure devrait être prise de concert avec une initiative à l’échelle du bassin pour harmoniser les ensembles de données existants et établir des ententes pour leur utilisation des deux côtés de la frontière.
  • Que la NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) des États-Unis et que l’ECMS (Enquête canadienne sur les mesures de la santé) comprennent un suréchantillonnage pour la région des Grands Lacs, pour permettre des comparaisons avec le reste des deux pays. Cette mesure est nécessaire, car aucune de ces enquêtes n’est construite de façon à indiquer quelles conséquences sur la santé se produisent plus souvent ou moins souvent dans le bassin des Grands Lacs.
  • Que les États-Unis et le Canada élargissent la suite d’indicateurs sanitaires qui renseignent sur l’état de la santé humaine en lien avec le milieu des Grands Lacs. Idéalement, ces indicateurs, actuellement axés sur l’exposition, deviendront des indicateurs des conséquences sur la santé. Ces indicateurs pourront ensuite orienter les décisions sur les secteurs prioritaires pour une collecte améliorée des données et une surveillance améliorée des expositions des humains et des répercussions sur la santé.
  • Les ressources de biosurveillance devraient être axées sur les deux sous-populations vulnérables, c’est-à-dire les jeunes enfants et les femmes enceintes. Des évaluations de santé doivent accompagner l’information sur la biosurveillance afin que celle-ci permette de comprendre les liens entre l’exposition et la santé.  
  • Les populations des premières nations et des tribus ont des besoins distincts en matière de salubrité de l’environnement (p. ex. vulnérabilité aux problèmes de qualité de l’eau), et ces besoins doivent être considérés comme hautement prioritaires pour la surveillance de l’environnement et de la santé.

La Commission a mobilisé le Conseil consultatif des professionnels de la santé dans cet effort qui s’inscrit dans sa priorité relative aux Grands Lacs de renforcer la prestation et la coordination de la science. On peut lire et télécharger le rapport sur le site Web du Conseil consultatif des professionnels de la santé. La Commission invite le public à commenter le rapport. Les commentaires reçus aideront à orienter les éventuelles recommandations de la CMI aux gouvernements.