La CMI recommande une stratégie de réduction des produits ignifuges à base de PBDE dans les Grands Lacs

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La Commission mixte internationale (CMI) a publié aujourd’hui un rapport qui recommande aux gouvernements du Canada et des États-Unis d’adopter une stratégie pour résoudre le problème des éthers diphényliques polybromés (PBDE) présents dans les Grands Lacs afin de réduire les risques posés par cette substance toxique pour la santé humaine et l’environnement.

On a trouvé dans les Grands Lacs des concentrations de PBDE, une catégorie de produits ignifuges largement utilisés depuis les années 1970, pouvant nuire à la santé humaine. Les PBDE sont présents dans une vaste gamme de produits commerciaux et de consommation, tels que les appareils et les dispositifs électroniques, les tapis, les matelas et les meubles. Ils sont préoccupants parce qu’ils sont persistants, qu’ils donnent lieu à une bioaccumulation et qu’ils sont toxiques à la fois pour les humains et pour l’environnement. Parmi les effets néfastes sur la faune, on note l’accroissement des taux de mortalité, des malformations ainsi que des dysfonctions métaboliques et du système thyroïdien. Les effets sur la santé humaine qui pourraient résulter de l’exposition aux PBDE sont principalement des troubles thyroïdiens et du système reproducteur, des cancers ainsi que des troubles neurocomportementaux et du développement.

Malgré le fait que la production de divers PBDE ait été interdite ou qu’elle soit graduellement réduite, les produits ignifuges à base de PBDE résiduels sont toujours présents dans tout le bassin des Grands Lacs, dans une grande variété de produits. Les PBDE ont été déclarés « produits chimiques sources de préoccupations mutuelles » par les gouvernements du Canada et des États-Unis en mai 2016, en vertu de l’annexe 3 de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012.

« Les PBDE qui polluent nos Grands Lacs sont des substances toxiques très préoccupantes », a déclaré Gordon Walker, président de la Section canadienne de la CMI. « La CMI recommande aujourd’hui qu’une stratégie coordonnée binationale soit mise en œuvre avant la fin de 2017 pour réduire la présence de ce polluant toxique. »

« Il faudra des efforts soutenus de la part des gouvernements, de l’industrie et des citoyens pour débarrasser les lacs de ces substances », a affirmé Lana Pollack, présidente de la Section américaine de la CMI. « Pour empêcher leur rejet dans les lacs et protéger la santé humaine, nous devons contrôler le cycle de vie entier de ces produits, de la conception initiale à l’élimination finale. »

Les recommandations de la CMI formulées dans le rapport sont fondées sur les travaux du Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs, principal organe consultatif de la CMI en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Le rapport conseille aux gouvernements fédéraux, étatiques et provinciaux de s’attaquer aux éthers diphényliques polybromés (PBDE) dans les Grands Lacs en prenant les mesures suivantes :

  • Élaborer et mettre en œuvre une stratégie binationale pour réduire la concentration de PBDE dans les Grands Lacs avant la fin de 2017.
  • Appliquer des restrictions d’égale efficacité à la fabrication, à l’utilisation et à la vente de PBDE et de produits contenant des PBDE dans tout le bassin hydrographique.
  • Élaborer un plan de réduction et d’élimination du potentiel de libération de PBDE présents dans les produits aux étapes du recyclage et de l’élimination.
  • Orienter l’industrie dans ses choix de méthodes pour évaluer les substituts de PBDE et promouvoir l’utilisation d’autres méthodes d’ignifugation.
  • Accroître la surveillance des PBDE dans l’environnement pour évaluer l’efficacité des politiques destinées à réduire leur présence.

La CMI recommande aux gouvernements d’étendre leçons sur les PBDE apprises aux autres substances présentes dans les produits existants afin de prévenir les problèmes de pollution. La stratégie recommandée par la CMI, bien que visant spécifiquement les PBDE, peut en effet être adaptée à d’autres substances toxiques.

La CMI été créée en vertu du Traité des eaux limitrophes de 1909 pour aider les États-Unis et le Canada à prévenir et à résoudre les différends relatifs à l’utilisation des eaux qu’ils partagent. La CMI rend notamment compte, sous le régime de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs que les deux pays ont conclu, des progrès réalisés en vue de rétablir et de conserver l’intégrité chimique, physique et biologique des eaux des Grands Lacs et des voies interlacustres. La CMI prépare actuellement sa première évaluation des progrès accomplis par les gouvernements dans le rétablissement et la protection des Grands Lacs en vertu de l’Accord de 2012. Les citoyens peuvent participer au processus d’évaluation jusqu’en juin 2017; ils pourront se renseigner à ce sujet à l’adresse http://www.participezcmi.org/.

Pour de plus amples renseignements sur la présence des PBDE dans les Grands Lacs, veuillez vous reporter au rapport complet.

Pour de plus amples renseignements : 

Sally Cole-Misch

Windsor

519-257-6733

colemischs@windsor.ijc.org

Michael Toope

Ottawa

613-947-1420

toopem@ottawa.ijc.org

Frank Bevacqua

Washington

202-736-9024

bevacquaf@washington.ijc.org