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Initiative Great Lakes Waterworks à l’Université de Toronto

La mise sur pied d’un mouvement pour le rétablissement et l’assainissement des Grands Lacs à l’échelle du bassin hydrographique s’accompagne de plusieurs défis, comme le mentionnent les auteurs Peter Lavinge et Stephen Gates. Parmi ces défis, on compte l’amélioration de la compréhension du public quant aux rivières et aux lacs, l’augmentation des connaissances écologiques, le recrutement et l’habilitation des leaders, la formation d’organisations de citoyens et l’établissement d’un réseau entre les militants de l’eau. La version provisoire du rapport triennal d’évaluation des progrès produit dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012 souligne aussi un besoin accru de mobilisation du public, particulièrement les peuples autochtones et d’autres groupes sous-représentés.

students learn about indigenous perspectives
Des étudiants découvrent les points de vue autochtones sur la rivière Humber dans le cadre du programme Great Lakes Waterworks.

À l’Université de Toronto, une initiative appelée Great Lakes Waterworks servira de carrefour aux spécialistes des sciences sociales, aux universitaires en sciences humaines et aux militants de la justice sociale pour mettre leurs idées en commun en ce qui a trait au renforcement de la collectivité et à la mobilisation du public. Soutenue par une bourse ATLAS (Advanced Teaching and Learning in Arts and Science) de l’Université de Toronto, l’initiative comporte trois buts principaux :

  • Établir un ensemble identifiable de cours sur les enjeux liés à l’eau dans et sur les Grands Lacs, y compris des approches plus expérientielles de l’éducation;
  • Former les étudiants de premier cycle en sciences sociales et en sciences humaines à effectuer de la recherche pratique pour combler les besoins émergents liés aux initiatives environnementales en cours dans leur collectivité;
  • Former des réseaux d’apprentissage et de recherche avec des organisations de Toronto qui travaillent activement à des initiatives sur le plan de l’environnement et de la justice sociale.

L’initiative Great Lakes Waterworks s’accorde aussi avec les recommandations de 2016 provenant d’un rapport fédéral canadien de vérité et de réconciliation pour la transformation des relations avec les peuples autochtones. La version du rapport de l’Université de Toronto, publiée en janvier, souligne le besoin d’avoir des approches autochtones quant aux espaces sur le campus, en portant une attention particulière à une nappe d’eau souterraine (le ruisseau Taddle), et d’approfondir les engagements sur le plan de l’enseignement axé sur le territoire.

Les cours de cette année en anthropologie et en études de la femme et des rapports sociaux entre les sexes, donnés au campus St. George de l’Université de Toronto par Bonnie McElhinny et au campus de Mississauga par Andrea Muehlebach, comprennent Living on the Water’s Edge in Toronto (la vie au bord de l’eau à Toronto), Water and Social Justice (l’eau et la justice sociale) et Anthropologies of Water: On Values, Meanings and Futures (l’anthropologie de l’eau : valeurs, sens et avenir).

Les cours ont présenté aux étudiants un éventail de moyens de représenter les débats sur l’eau, comme la photographie, la fiction et l’ethnographie, ainsi que les débats sur le prélèvement de l’eau, les pipelines et les approches liées à l’infrastructure urbaine. Toutes les approches étaient orientées par la compréhension autochtone de l’eau et du territoire. Les limites des salles de classe ont été repoussées par la visite de militants locaux provenant d’organismes comme Wellington Water Watchers, venus discuter de leurs travaux en cours. 

Les étudiants ont aussi eu l’occasion de participer à un « feu de camp » numérique appelé Water Pedagogies: Confluence in the Great Lakes (pédagogies de l’eau : la confluence dans les Grands Lacs), qui a permis à douze éducateurs travaillant auprès d’étudiants de premier cycle, d’élèves du primaire et du grand public de discuter de leurs travaux en cours, de leur approche de mobilisation des étudiants, des enjeux, des questions et des ressources qui demeurent non résolus ou non disponibles, et des occasions et des besoins d’établir un lien entre les éducateurs et les étudiants dans le secteur des Grands Lacs. On peut consulter le fichier audio et un résumé des points clés des présentateurs à l’adresse suivante : GreatLakesCommons.org.

Voici les initiatives qui sont prévues au cours de l’année prochaine :

  • Un cercle des Grands Lacs organisé avec le soutien de l’organisme Great Lakes Commons et de l’Université de Toronto pour 60 à 80 universitaires, militants, artistes et autres intervenants;
  • Une activité de fabrication de canot selon la culture Anishinaabe comportant des enseignements autochtones;
  • Des baladodiffusions sur les enjeux de l’eau réalisées par des étudiants et diffusées par une station de radio du campus;
  • Des projets et des cours conjoints pour les étudiants en sciences sociales et en planification sociale avec Sheila Boudreau, architecte paysagiste à la Ville de Toronto œuvrant dans le domaine de l’infrastructure verte;
  • Des initiatives conjointes avec le New College intégrant le curriculum sur l’eau aux initiatives en cours sur le territoire et la sécurité alimentaire dans les activités résidentielles, scolaires et parascolaires;
  • Un partenariat de recherche visant à soutenir la protection du territoire et de l’eau ainsi que la gouvernance autochtone avec Nancy Rowe, de la Première nation mississauga de New Credit, et Kevin Best, de Rivercourt Engineering/Indigenize or Die.

 

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