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Enjeux prioritaires pour la réalisation des objectifs de qualité de l’eau du lac des Bois et de la rivière à la Pluie

kevin bunch
Kevin Bunch
lake of the woods water quality

La CMI a terminé la première phase d’un projet visant à recommander des objectifs de qualité de l’eau et des niveaux d’alerte pour le réseau hydrographique du lac des Bois et de la rivière à la Pluie. Si les lignes directrices ainsi établies sont terminées et approuvées par les gouvernements du Canada et des États-Unis, elles contribueront à protéger la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin.

Les objectifs de qualité de l’eau sont des cibles sur lesquelles s’entendent le Canada et les États-Unis. Les niveaux d’alerte sont établis à titre consultatif et ils sont déclenchés en présence de certaines conditions, et ensuite signalés aux deux gouvernements.

Des objectifs de qualité de l’eau ont été fixés en 1965 pour la rivière à la Pluie en qui a trait aux eaux usées, aux bactéries visqueuses, aux bactéries fécales et aux niveaux d’oxygène dissous. Ils n’ont toutefois pas été mis à jour depuis 1965, et il n’existe pas de tels objectifs dans le reste du réseau. Le Conseil du bassin du lac des Bois et de la rivière à la Pluie de la CMI continue de rendre compte de ces objectifs, ainsi que des niveaux d’alerte établis dans les années 1990.

Étant donné que certains des objectifs visent des paramètres qui ne sont plus des enjeux dans la rivière à la Pluie et que le bassin versant n’a pas d’objectifs ou d’alertes, le Conseil travaille à la mise à jour ou à l’élargissement des deux, en fonction des besoins du bassin versant. La CMI a imparti cette première phase du projet et examine actuellement les recommandations, tout en se penchant sur la démarche à adopter pour la deuxième phase. La première phase de ce projet a pris fin en 2019 par la présentation d’une ébauche de rapport et une période de consultation du public.

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Le cladocère épineux est une espèce envahissante que l’on trouve déjà dans le réseau du lac des Bois et de la rivière à la Pluie. Photo : Gary Montz

Le rapport a permis de cerner cinq enjeux clés sur lesquels il faut se concentrer. Le premier concerne les nutriments. Étant donné que la rivière à la Pluie a été sensiblement assainie depuis les années 1960, les auteurs du rapport proposent de remplacer les objectifs existants en matière de qualité de l’eau par un objectif particulier pour le phosphore, compte tenu des préoccupations soulevées par les quantités excessives de ce nutriment qui contribuent à la prolifération des algues, en particulier dans le lac des Bois. Les auteurs soulignent que ce problème touche l’ensemble du réseau de la rivière à la Pluie et proposent des lignes directrices différentes en ce qui a trait au phosphore pour différentes parties du bassin versant du lac des Bois et de la rivière à la Pluie.

Les quatre autres enjeux clés seraient traités comme des niveaux d’alerte dans le cadre de la proposition du rapport. Le premier, celui des contaminants, constitue une liste plus courte de substances régulièrement surveillées qui devraient faire l’objet de rapports réguliers.

La mesure de deux des niveaux d’alerte proposés, à savoir les changements climatiques et l’évaluation des espèces aquatiques envahissantes, ne se fait pas simplement en prélevant un échantillon d’eau. Le rapport propose donc d’utiliser des indicateurs de la santé des écosystèmes (comme la température de l’eau, pour mesurer les changements climatiques) afin de déterminer les principaux risques pour le bassin versant. Ces risques serviraient ensuite de niveaux d’alerte.

Les dernières alertes proposées cibleraient l’érosion et le niveau d’eau. Pour mesurer les effets de l’érosion, il faudra établir des modèles informatiques, qui seront élaborés au cours de la deuxième phase de ce projet.

Le Conseil a reçu les commentaires du public sur son ébauche de rapport à l’automne 2019. D’après Kelli Saunders, gestionnaire de projet, ces commentaires ont été en général positifs, et elle a ajouté que certaines personnes ont suggéré de tenir davantage compte des répercussions des activités minières au titre des contaminants et de la capacité de survie des espèces envahissantes. D’autres veulent en savoir plus sur la surveillance de ces nouveaux objectifs et alertes, mais ces informations ne seront connues qu’au cours de la deuxième phase du projet, selon Mme Saunders, qui est également coordonnatrice internationale des bassins versants pour la Lake of the Woods Water Sustainability Foundation.

Le Conseil prévoit que la deuxième phase de ce projet débutera bientôt, mais aucun calendrier officiel n’a été établi au moment de la rédaction du présent document. La phase deux définira la façon dont chacun des objectifs et des alertes seront mesurés. Mme Saunders a dit qu’il faudra consulter les organismes gouvernementaux, les communautés autochtones et le grand public afin de discuter des objectifs à viser pour assurer la santé des écosystèmes du bassin versant.

Une fois le projet entièrement terminé et approuvé par les commissaires, la CMI a l’intention de transmettre le rapport final aux gouvernements. Il appartiendra ensuite au Canada et aux États-Unis de mettre en œuvre les recommandations. Aucun calendrier été fixé pour la deuxième phase ni pour l’élaboration de la liste finale des recommandations.

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Kevin Bunch

Kevin Bunch is a writer-communications specialist at the IJC’s US Section office in Washington, D.C.

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