Lorsque le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs de la CMI se réunit à divers endroits dans la région, il s’efforce d’en apprendre davantage sur ces collectivités et de rencontrer les citoyens pour discuter des efforts locaux de restauration et de protection de l’eau.
Lors d’une discussion en soirée organisée par le conseil d’administration le 25 septembre dernier à Hamilton, en Ontario, plus de 100 participants ont pris connaissance des progrès réalisés dans la restauration du port de Hamilton et des défis à venir, ainsi que des points de vue des Autochtones sur la gestion des écosystèmes. Plus tôt ce jour-là, les membres du conseil d’administration ont visité la réserve des Six Nations de la rivière Grand et son usine de traitement de l’eau potable, le lieu historique national du Canada Usine-Hydraulique-de-Hamilton, avec un moteur à vapeur vieux de 150 ans qui servait à pomper l’eau du port au profit des résidents de la ville de la fin des années 1850 à 1900, et le site de restauration du récif Randle, dans le port de Hamilton, projet de plusieurs millions de dollars.
Le port de Hamilton se trouve à l’extrémité ouest du lac Ontario, où il est relié au lac par un canal maritime qui traverse le banc de sable qui a créé la baie. Au cours du dernier siècle, le bassin hydrographique de Hamilton a été exposé à un lourd développement industriel et urbain. Jusqu’au début des années 1960, les déchets rejetés dans le port par les deux sources de développement, les restrictions étant limitées ou inexistantes, ont amené une pléthore de produits chimiques toxiques dans les sédiments, y compris des métaux, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des biphényles polychlorés (BPC) et autres.
Lorsque le port a été désigné secteur préoccupant en 1987, il a été reconnu comme l’un des endroits les plus gravement pollués du côté canadien des Grands Lacs. Parmi les altérations de l’utilisation bénéfique constatées, mentionnons la dégradation des populations de poissons et d’espèces sauvages et les restrictions sur leur consommation, la croissance des algues, la restriction du contact avec l’eau et la fermeture des plages.
Au cours de la table ronde qui s’est tenue en soirée dans la salle du conseil de l’hôtel de ville de Hamilton, Scott Peck, de l’Office de protection de la nature de Hamilton, et Chris McLaughlin, du Bay Area Restoration Council, ont décrit plusieurs domaines où des progrès ont été réalisés dans les efforts de nettoyage grâce à des partenariats et au financement des gouvernements local, provincial et fédéral, ainsi que des industries et d’autres sources privées. Plus de 1,2 milliard de dollars canadiens ont été dépensés ou engagés pour contrôler les contaminants toxiques à leur source, moderniser les usines de traitement des eaux usées et gérer les débordements des égouts unitaires et les eaux pluviales urbaines. D’ici à ce que le port de Hamilton soit prêt à être retiré de la liste des secteurs préoccupants en 2022 ou plus tard, près de 2 milliards de dollars canadiens devraient avoir été investis dans sa restauration, avec des retombées prévues de plus de 914 millions de dollars d’ici 2032 pour les entreprises locales, les utilisateurs récréatifs et les gouvernements locaux, provinciaux et fédéral.
Un projet particulièrement coûteux se trouve près du récif Randle, où une installation de confinement technique est en cours de développement afin de retenir les sédiments gravement contaminés. Le site est le plus grand projet d’assainissement des sédiments contaminés dans les Grands Lacs canadiens, son volume étant assez important pour contenir trois grands arénas de hockey.
La boîte scellée à double paroi d’acier permettra de confiner les sédiments les plus contaminés. À la fin des travaux (prévue pour 2022), la boîte sera recouverte et gérée par l’Administration portuaire de Hamilton, qui agrandira et améliorera ses quais d’expédition pour y inclure l’installation de stockage, générant ainsi des revenus pour la région. Le projet permettra également de réduire la quantité et la propagation des contaminants dans le port, ce qui améliorera la qualité de l’eau et l’habitat des poissons et de la faune. Les plus grandes possibilités de loisirs aideront à promouvoir la collectivité portuaire comme un endroit où il fait bon vivre et travailler.
Malgré les partenariats conclus pour terminer les travaux de remise en état dans le port de Hamilton, les coûts demeurent importants , selon Peck. « Nous devons aussi amener les gens à prendre conscience du rôle que le port peut jouer dans leur qualité de vie », a-t-il dit. L’Office de protection de la nature de Hamilton et le Bay Area Restoration Council terminent des projets de restauration à petite échelle qui procureront des avantages immédiats aux résidents, ainsi que des projets avec des adultes et des étudiants pour faire participer tout le monde à la restauration du port.
Au-delà des mesures correctives, la prévention était également au cœur du message livré dans le cadre de la réunion publique et de la discussion en groupe.
Danielle Boissoneau, du Old Turtle Clan, organise des promenades le long du port de Hamilton et elle a dit : « Nous devons nous attaquer au problème à la source. Dans notre passage sur la Terre, rappelons-nous qui nous sommes, que la révolution industrielle a modifié notre état d’esprit et notre imagination pour faire de nous des êtres déconnectés de la Terre, et c’est à ce moment que nous pourrons arrêter de polluer notre territoire et notre eau. »
Les membres du Conseil de la qualité de l’eau reconnaissent et apprécient l’importance d’établir des liens avec la collectivité locale au cours des réunions publiques, et ils entendent bien perpétuer cette tradition dans les collectivités autour du bassin.
Sally Cole-Misch is the public affairs officer for the IJC’s Great Lakes Regional Office.