Le point sur les niveaux d’eau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent - automne 2023

Date

Ce communiqué du Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent vise à donner un aperçu des niveaux d’eau de début septembre 2023 à la fin de l’automne. 

Le Plan 2014 édicte un ensemble de règles pour la fixation du débit sortant du lac Ontario à hauteur du barrage Moses-Saunders situé près de Massena (État de New York) et de Cornwall (Ontario). Depuis le printemps 2023, les niveaux d’eau des Grands Lacs sont supérieurs à leurs moyennes à long terme. Au début de septembre, le niveau du lac Ontario était plus élevé que le seuil de déclenchement de la « règle de septembre » du Plan de régularisation de 2014. Cette règle préconise une augmentation du débit à appliquer au barrage Moses-Saunders quand le niveau du lac Ontario dépasse les 74,8 m (245,3 pi) au début du mois de septembre, afin de ramener ce niveau à la cote de 74,8 m ou moins avant la fin de l’année.

  1. En exerçant le pouvoir de déviation mineures au Plan 2014 dont il est investi, le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent n’a pas exécuté les augmentations de débit dictées par la règle de septembre du Plan 2014, entre le 2 et le 29 septembre, afin de favoriser des niveaux plus élevés et plus prévisibles sur le lac Saint-Laurent et le cours supérieur du Saint-Laurent. Cette déviation a eu pour effet de ralentir la baisse de niveau saisonnière en amont du barrage Moses-Saunders, car les débits sortants ont été fixés en deçà des valeurs prescrites par le Plan 2014.
  • Le niveau du lac Saint-Laurent a été de 5 à 20 cm plus élevé que ce qu’il aurait été si le Conseil n’avait pas appliqué de déviation.
  • Le niveau du fleuve Saint-Laurent, près de Montréal, a été de 5 à 15 cm plus bas que ce qu’il aurait été autrement.
  • En date du 30 septembre, le niveau du lac Ontario était de 2 cm supérieur à ce qu’il aurait été si le Conseil n’avait pas appliqué de déviation.

  1. Le 30 septembre, le niveau du lac Ontario est descendu à 74,8 mètres, seuil auquel la règle de septembre ne s’applique plus. Comme l’exige la directive de la CMI, le volume d’eau accumulé dans le lac Ontario suite à la déviation par rapport à la règle de septembre doit être relâché. Autrement dit, il va falloir augmenter le débit sortant du barrage au-delà des prescriptions du Plan 2014 jusqu’à que le volume d’eau excédentaire retenu dans le lac Ontario soit évacué en aval.

  1. Cependant, du 30 septembre au 13 octobre, le Conseil a continué de fixer le débit conformément aux prescriptions du Plan 2014. Le respect des paramètres du Plan 2014 pendant deux autres semaines a permis de continuer de ralentir le déclin saisonnier jusqu’au lendemain du week-end de congé d’octobre (Action de grâces au Canada et Indigenous Peoples Day aux États-Unis). Au cours du week-end des 7, 8 et 9 octobre, des vents favorables ont poussé l’eau vers l’est sur toute la longueur du Saint-Laurent. La déviation qui a ralenti la baisse de niveau saisonnière a alors permis de parvenir à un niveau de base d’environ 73 m dans le lac Saint-Laurent. À titre de comparaison, les années où le Conseil dévie du Plan pour favoriser la sortie des embarcations de l’eau, le niveau cible est fixé à 73,10 m. Toujours pendant le week-end de congé, un évènement de vent imprévisible et incontrôlé a fait monter les niveaux des lacs Saint-Laurent et Saint-Louis, ainsi celui du port de Montréal.
  • Le niveau du lac Saint-Laurent a varié entre 73,06 et 73,32 m.
  • Le niveau du lac St. Louis, en aval des barrages Moses-Saunders et Beauharnois, a varié entre 21,24 à 21,30 m.
  • Le niveau d’eau dans le port de Montréal a varié entre 6,10 à 6,24 m.

  1. Maintenant que la saison de navigation de plaisance est essentiellement terminée, et comme l’exige la directive de la CMI, les effets de la déviation par rapport à la règle de septembre seront entièrement renversés entre le 14 octobre et le 17 novembre. Si les conditions le permettent, le Conseil établira un débit de quelque 150 m3/s de plus que le débit prescrit par le Plan 2014 pour une période estimée à cinq semaines. La stratégie de déviation du Conseil pourra faire l’objet d’ajustements en fonction des conditions météorologiques et des apports d’eau.  

  1. Le lac Saint-Laurent est accoté au barrage Moses-Saunders, un ouvrage qui a nécessité, en amont, l’aménagement d’un élargissement artificiel du fleuve appelé bief. Sans ce bief, le barrage serait inopérant. Comme il se situe directement en amont du barrage hydroélectrique, le bief subit plus directement et de façon plus prononcée les variations de niveau dues à l’exploitation du barrage. Quand le débit sortant du barrage augmente, le niveau du lac Saint-Laurent diminue. Le Module 2 - Niveaux et débits sortants du lac Ontario et du cours supérieur du Saint-Laurent explique les principales causes des fluctuations de niveau du lac Saint-Laurent, en amont du barrage Moses-Saunders. 

  1. Nous vous invitons à répondre à un court questionnaire destiné à permettre au Conseil et au Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (Comité GAGL) de mieux comprendre le genre d’impacts que les fluctuations des niveaux d’eau des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont sur la vie et le travail des populations riveraines ainsi que sur l’écosystème. Le Comité GAGL a rédigé quelques questions pour permettre aux propriétaires riverains touchés par les variations de niveau de nous faire part de ce qu’ils ont directement vécu en 2022 et 2023. Les réponses seront regroupées et anonymisées afin de garantir la protection des renseignements personnels des répondants. En outre, votre participation est entièrement volontaire.

Pour en savoir plus à propos…

Ressources :

États-Unis : ILOSLRB-USSection@usace.army.mil

Canada : ec.cilofsl-iloslrb.ec@canada.ca

Facebook : https://www.facebook.com/ConseilIntduLacOntarioetduFleuveSaintLaurent/

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent veille à ce que le débit sortant du lac Ontario soit conforme aux exigences des ordonnances d’approbation de la Commission mixte internationale. La capacité de réguler le débit à la sortie du lac Ontario en vertu d’un plan de régularisation, quel qu’il soit, ne signifie pas qu’il est possible de contrôler pleinement le niveau du lac. Cela s’explique par le fait que les principaux facteurs qui influent sur les apports d’eau dans les Grands Lacs (soit les précipitations, l’évaporation et les eaux de ruissellement), ne peuvent être contrôlés et sont difficiles à prévoir avec précision.