Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent déviera des débits du Plan 2014 de début septembre à début octobre afin de limiter la baisse de niveau du lac Saint-Laurent
Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent appliquera son pouvoir de déviation du Plan 2014 entre le 2 septembre et le 9 octobre pour limiter la baisse et rendre plus prévisibles les niveaux du lac Saint-Laurent et du cours supérieur du fleuve Saint-Laurent.
Depuis le printemps 2023, les niveaux d’eau sur l’ensemble des Grands Lacs sont supérieurs aux moyennes à long terme. En juin, les lacs Érié et Ontario ont entamé leurs déclins saisonniers. Le niveau actuel du lac Ontario est de 75,00 m ou 246,06 pi, soit 17 cm ou 7 po. au-dessus de la moyenne à long terme, mais largement à l’intérieur de la fourchette de niveaux habituelle pour cette période de l’année. Le lac devrait poursuivre son déclin saisonnier et le risque de débordement à court terme demeure faible. Toutefois, son niveau actuel dépasse le seuil correspondant à la « règle de septembre » définie dans le Plan de régularisation 2014. Le Plan 2014 est un ensemble de règles encadrant le débit sortant du lac Ontario, règles qui permettent d’influencer les niveaux d’eau dans le réseau hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.
Si le niveau du lac Ontario dépasse 74,8 m (245,3 pi) au début septembre, la règle applicable exige une augmentation du débit au barrage Moses-Saunders. L’objectif visé est d’augmenter ce débit pour essayer d’abaisser le niveau du lac Ontario à 74,8 m avant le 1er janvier. C’est le cas de figure dans lequel nous nous trouvons cette année, et cette règle entrerait en vigueur si une application stricte du Plan 2014 avait lieu. L’application de la règle de septembre soulève cependant trois préoccupations :
- L’écoulement naturel de la rivière, quand la règle de septembre n’est pas appliquée, est préférable pour les écosystèmes.
- Des décennies de données nous ont appris que les niveaux d’eau à l’automne ou à l’hiver ne sont pas de bons prédicteurs de crues ou de niveaux supérieurs à la moyenne durant le printemps et l’été suivants.
- La baisse des niveaux d’eau dans le réseau peut être préoccupante du point de vue des activités de plaisance dans le lac Saint-Laurent — lequel fait office de bief d’amont (ou de réservoir de retenue) entre le barrage Iroquois et le barrage Moses-Saunders —, qui est très sensible aux variations du débit d’amont. La règle de septembre provoquerait donc un abaissement du niveau du lac Saint-Laurent qui risquerait de se répercuter négativement sur certains secteurs d’intérêt de la région, dont la navigation de plaisance.
Il convient de remarquer que le Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (Comité GAGL), dans son examen accéléré du Plan 2014, considère des ajustements à la règle de septembre.
Après une évaluation de la situation, le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent a donc décidé de recourir à son pouvoir de déviation du Plan 2014 dans le cas de la règle de Septembre, à compter du 2 septembre 2023. Il cherche ainsi à limiter la baisse de niveau du lac Saint-Laurent pour qu’il réponde mieux aux besoins des divers secteurs d’intérêt du lac. Le Conseil prévoit en outre de compenser les effets de cette déviation d’ici la fin de l’année en augmentant le débit sortant au-delà de la valeur prescrite par le plan 2014 à partir de la mi-octobre.
Cette déviation se trouve à éliminer la nécessité d’effectuer une autre réduction de débit habituellement faite au début d’octobre pour faciliter la sortie des embarcations de l’eau. Le Conseil a décidé de dévier délibérément de la règle de septembre jusqu’au 9 octobre afin que les niveaux du lac Saint-Laurent et du cours supérieur du fleuve soient plus élevés et plus prévisibles jusqu’au moment de l’année où la saison de navigation de plaisance touche habituellement à sa fin. À mesure que les niveaux d’eau dans l’ensemble du réseau poursuivent leur déclin saisonnier graduel, le Conseil invite toujours les plaisanciers à surveiller les prévisions de niveau d’eau afin de déterminer le moment optimal pour retirer leurs embarcations et leurs équipements de l’eau pour la saison.
Il convient également de noter que, même si les niveaux d’eau dans le système ont été généralement favorables à la navigation de plaisance cet été, cette situation n’est pas le résultat d’une stratégie particulière du Plan de régularisation ou du Conseil. Ces niveaux sont essentiellement le résultat des conditions météorologiques de cette année dans le réseau hydrographique. Dame Nature ne nous fera pas bénéficier tous les ans de conditions météorologiques aussi bonnes et de niveaux d’eau se prêtant aussi favorablement à la navigation de plaisance.
Pour en savoir plus sur :
- Les changements apportés au débit sortant du lac Ontario : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/changements-au-debit
- Les niveaux d’eau : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/niveau-d%27eau
- Les prévisions de niveau d’eau : https://ijc.org/fr/clofsl/bassin/previsions
Contacts :
États-Unis : ILOSLRB-USSection@usace.army.mil
Canada : ec.cilofsl-iloslrb.ec@canada.ca
Facebook : https://www.facebook.com/InternationalLakeSuperiorBoardOfControl/
Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent veille à ce que le débit sortant du lac Ontario soit conforme aux exigences des ordonnances d’approbation de la Commission mixte internationale. La capacité à contrôler le débit sortant du lac Ontario en vertu d’un plan de régularisation, quel qu’il soit, ne signifie pas qu’il soit possible de contrôler pleinement le niveau du lac. Cela s’explique par le fait que les principaux facteurs influant sur les apports d’eau des Grands Lacs (soit les précipitations, l’évaporation et les eaux de ruissellement) ne peuvent pas être contrôlés et sont difficiles à prévoir avec précision.