Population et écologie locale

Population locale

Plusieurs collectivités résident autour du lac Saint-Laurent. La plus grande d’entre elles est Cornwall, qui est la ville la plus à l’est de l’Ontario et qui compte environ 46 900 habitants[6]. Sa base industrielle est devenue très variée : on y trouve les secteurs de la fabrication, de l’automobile, de la haute technologie, de l’éducation, de la transformation alimentaire ainsi que des centres de distribution et des centres d’appel. Les autres collectivités comprennent Stormont Sud, un canton de l’Est de l’Ontario (Canada) situé dans les Comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry. Autour du lac Saint-Laurent se trouvent aussi les collectivités de Long Sault, Ingleside, Morrisburg et Iroquois en Ontario ainsi que de Massena, Wilson Hill, Louisville et Waddington dans l’État de New York. Les cantons de Dundas Sud et de Stormont Sud s’étendent le long de la rive canadienne, en face du comté Saint-Laurent situé sur la rive américaine. De nombreux résidents peuplent aussi les îles qui parsèment le lac. Ceux-çi ont créé plusieurs associations communautaires.

L’inondation du fleuve a recouvert des dizaines de localités ontariennes, que l’on nomme aujourd’hui collectivement les villages perdus. La rive new-yorkaise a aussi été inondée, mais aucune collectivité n’y a été aussi gravement touchée. Ces villages perdus attirent de nombreux visiteurs de la localité et de l’extérieur. L’inondation a eu lieu à la suite d’un projet d’expropriation des terres sans précédent mené dans les années 1950 pour permettre la construction de la Voie maritime du Saint‑Laurent et du barrage hydroélectrique. De nombreux résidents, surtout ceux qu’elle touche personnellement, sont fiers de cette inondation historique. Quelques-uns de ces villages ont été reconstruits sur des terres plus élevées, comme Long Sault, Morrisburg et Iroquois (Ontario), et l’on y retrouve des maisons et d’autres structures amenées des villages inondés[7]. Upper Canada Village, un parc d’attractions illustrant la vie dans la campagne canadienne-anglaise en 1866, s’est ouvert en 1961 dans le cadre du plan de conservation du patrimoine du projet; on y retrouve de nombreuses structures des villages perdus[8]

La nation mohawk d’Akwesasne chevauche la frontière qui sépare le Canada des États-Unis des deux côtés du fleuve ainsi que les limites des provinces de l’Ontario et du Québec, principalement en aval du lac Saint-Laurent. Ses résidents demeurent profondément attachés au lac Saint-Laurent et aux sections avoisinantes du fleuve St‑Laurent.
 

Écologie locale

Plusieurs espèces indigènes, dont certaines sont en voie de disparition, ainsi que des espèces envahissantes vivent dans le lac Saint-Laurent. Plusieurs organismes, comme le St. Lawrence River Institute of Environmental Sciences (SLRIES) et la Fédération canadienne de la faune contribuent à la conservation de l’écologie locale de la région. Le lac abrite plusieurs espèces préoccupantes et notamment des espèces menacées et en voie de disparition comme la tortue mouchetée, le pygargue à tête blanche, la proie oscillante, la sterne noire et la chauve-souris de l’Indiana.

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Figure 6 : Anguille d’Amérique. Source : MPO 

De nombreuses espèces de mammifères des forêts du Nord, comme le rat musqué, le castor, les écureuils volants, le vison, le cerf, le porc-épic, viennent s’installer sur les rives et sur les îles du lac. En hiver, la couverture de glace sur le lac facilite leurs mouvements entre la terre ferme et les îles.

Cette région est reconnue comme étant l’un des meilleurs lieux de pêche sportive en eau douce de tout le Nord-Est de l’Amérique du Nord. Les pêcheurs à la ligne viennent de partout pour pêcher le brochet, l’achigan (surtout celui à petite bouche) et le maskinongé.

Le lac abrite aussi plusieurs espèces envahissantes. On y voit surtout des moules zébrées et quaggas, des gobies à taches noires et des lamproies marines.

La vallée du Saint-Laurent est l’un des principaux couloirs de migration saisonnière à travers l’Atlantique pour de nombreuses espèces d’oiseaux. La société Audubon, à New York, a inscrit la région parmi les zones importantes de conservation des oiseaux. Les pygargues à tête blanche, que l’on ne voyait plus sur le lac depuis de nombreuses années, y sont revenus, et l’on en voit beaucoup, surtout en hiver. 

L’une des principales espèces en voie de disparition est l’anguille d’Amérique, qui a accusé un déclin spectaculaire. Le lac Saint-Laurent est une escale importante de leur route migratoire. L’organisme River Institute contribue à sensibiliser le public et invite les citoyens scientifiques à l’aider à documenter l’observation de ces animaux et à faciliter l’association d’habitats[9].