Mesures éventuelles pour 2020 et au delà

Question 21.    Quelles autres mesures pourrait on prendre pour abaisser les niveaux d’eau et réduire les risques d’inondation en 2020?

Réponse : Le débit du lac Ontario sera toujours élevé en 2020. La CMI a également donné au Conseil le pouvoir de continuer à s’écarter du Plan de 2014, même lorsque le niveau du lac Ontario baissera sous le niveau de déclenchement du critère H14, ce qui lui permettra d’accroître le débit dès qu’il en aura l’occasion en tenant compte des répercussions que ces augmentations de débit auront sur d’autres intérêts du réseau.

Explication

Le Conseil a l’autorisation de s’écarter du Plan de 2014 depuis le 7 mai 2019 dès que le niveau d’eau du lac Ontario dépasse le seuil élevé de déclenchement que l’on appelle le critère H14. À la lumière des circonstances exceptionnelles actuelles, la CMI a autorisé le Conseil de s’écarter du Plan de 2014 même si le niveau du lac Ontario est inférieur au niveau de déclenchement du critère H14.

On s’attend à maintenir un débit élevé du lac Ontario en 2020 et le Conseil envisage de prendre toutes les mesures possibles pour abaisser son niveau d’eau aussi rapidement et autant que possible avant le printemps prochain. Il a examiné les données de ces trois dernières années afin de mieux comprendre à quel moment du mois prochain il serait possible de s’écarter du Plan de 2014 et quelles répercussions ces écarts auraient sur les niveaux d’eau et sur les intérêts de l’ensemble du réseau du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.

Le Conseil pense devoir maintenir un débit très élevé et proche des valeurs maximales du Plan de 2014 pendant plusieurs mois. La décision de la CMI lui permettra d’accroître plus encore le débit lorsque des occasions se présenteront tout en tenant compte des répercussions que ces augmentations auront sur d’autres intérêts du système. Ces mesures devraient relâcher une petite quantité d’eau supplémentaire du lac Ontario afin de réduire le risque de crue en 2020. 

Toutefois, le Conseil souligne que bien que sa stratégie de régularisation du débit ait une certaine influence sur le niveau de l’eau, le facteur principal demeure la météo, surtout lorsque les conditions humides sont aussi extrêmes qu’elles l’ont été en 2017 et en 2019. De même, les volumes d’eau relâchés grâce à des écarts dépendront en grande partie des conditions météorologiques et de l’apport d’eau. L’arrivée d’une inondation au printemps 2020 dépendra donc des conditions météorologiques et du volume de l’apport d’eau pendant l’hiver et le printemps, et non du plan de régularisation. Malgré tous les efforts du Conseil et les mesures prescrites dans le Plan, aucune stratégie de gestion du débit ne peut éliminer le risque d’inondations futures.


Question 22.    Est ce que les grandes crues de 2017 et de 2019 deviennent la « nouvelle norme »? 

Réponse : Les crues extrêmement élevées ne sont jamais normales. Elles se sont produites par le passé et elles se reproduiront à l’avenir. On ne sait toutefois pas exactement quand et à quelle fréquence.

Explication

La principale cause des crues élevées est toujours la même; c’est le temps humide. Des précipitations records ont causé des crues records en 2017, et cette année, des précipitations persistantes et généralisées ont produit un apport record du lac Érié et du réseau de la rivière des Outaouais, entraînant des niveaux d’eau records dans le lac Ontario. Les conditions météorologiques et l’apport d’eau sont incontrôlables et très imprévisibles. On sait que des phénomènes extrêmes se sont produits dans le passé et l’on s’attend à ce qu’ils se reproduisent à l’avenir. Voilà pourquoi il est si important de s’y préparer, même s’il est difficile de savoir quand ces phénomènes se reproduiront. 


Question 23.    Que peuvent faire les entreprises et les résidents riverains pour parer aux crues? 

Réponse : Il est crucial que les entreprises et les résidents riverains évaluent les risques et y parent en examinant tous les choix qui s’offrent à eux, s’ils se trouvent près d’un plan d’eau susceptible de causer des dommages ou des torts.

Explication

Les propriétaires riverains ont été touchés par deux crues records en trois ans. Les crues qui se produisent plusieurs fois par année en succession rapprochée ne sont pas nouvelles. Par exemple en 1973, 1974 et 1976, le niveau d’eau du lac Ontario a dépassé 75,50 m (247,70 pi) et a endommagé la ligne de rivage. Toutefois, la gravité des crues de 2017 et de 2019 est alarmante.

Il est impossible de prédire avec certitude la fréquence de ces phénomènes extrêmes, mais il est fort probable que de graves crues et des niveaux d’eau extrêmement bas se produiront encore à l’avenir.  À court terme, il est important que les résidents et les entreprises qui possèdent des propriétés vulnérables envisagent de prendre des mesures « de résilience » en gérant les berges et en suivant des stratégies d’atténuation des torts éventuels.

Malheureusement, il n’existe pas de solution simple ou facile, mais il est absolument essentiel d’évaluer et de gérer les risques en tenant compte de tous les choix possibles lorsqu’on vit près d’un plan d’eau qui risque de causer des dommages ou des torts.

Il n’existe aucun plan de régularisation qui puisse éliminer le risque d’inondation dans l'avenir. La seule manière reconnue afin d’éviter les impacts des hauts niveaux d’eau passe des mesures de résilience en rive.

Il n’existe pas de solution unique pour se préparer aux événements extrêmes. On peut examiner certaines approches techniques et non techniques ou la combinaison de mesures qui convient le mieux aux conditions locales. Voici quelques exemples :

Solutions techniques de résilience :

  • Protection des rives - murs de mer, revêtements, épis, cloisons, etc.;
  • Rechargement des plages;
  • Protection contre les inondations et déplacement des structures et des routes vulnérables;
  • Quais flottants, extension des quais, promenades de bois modulaires;
  • Excavation;
  • Déplacements des installations des marinas;
  • Modification des prises d’eau et des égouts;
  • Construction de terres humides côtières pour réduire les pertes;
  • Infrastructures douces et vertes (p. ex. végétalisation de la ligne de rivage).

Réponses adaptatives non techniques :

  • Gestion intégrée de la ligne de rivage;
  • Restrictions de zonage et marges de reculement;
  • Acquisition de propriétés vulnérables et de marinas non fonctionnelles;
  • Amélioration de la cartographie des plaines inondables et des services techniques;
  • Modification de la saison de navigation de plaisance;
  • Ajustement du poids des cargaisons;
  • Abandon des prises d’eau non fonctionnelles.
Lake Ontario at Cobourg, Ontario, 29 May 2019 (source:  Ganaraska Conservation)
Figure 19:  Lac Ontario, plage à Cobourg, Ontario, 29 mai 2019 (source:  Ganaraska Conservation)