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Approche intégrée à l’échelle du bassin versant de l’Ontario : la solution pour la gestion des ressources naturelles

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Depuis que l’Ontario a adopté la Loi sur les offices de protection de la nature (Loi sur les OPN) en 1946, la province a accumulé plus de 70 ans d’expérience dans la gestion des ressources naturelles fondée sur les bassins versants. Les 36 offices de protection de la nature de l’Ontario (OPN) protègent et gèrent l’eau et d’autres ressources naturelles en fonction d’unités définies par un bassin versant plutôt qu’en fonction d’unités politiques, surtout dans le sud de l’Ontario. Les OPN conviennent parfaitement pour répondre aux besoins des approches intégrées de la gestion des ressources naturelles.

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Une carte montrant les 36 offices de protection de la nature de l’Ontario. Source : Conservation Ontario

L’Ontario n’est pas unique en son genre. Des unités de gestion de bassin versant ont été adoptées dans d’autres territoires, notamment en Angleterre, au Pays de Galles, en Australie et dans plusieurs États américains. En Ontario, les municipalités sont des partenaires en matière de conservation. Les OPN sont constituées en vertu d’une entente conclue entre toutes les municipalités participantes au sein d’un bassin versant, conformément à la Loi sur les OPN. Ces partenariats assurent une prise en charge efficace et ciblée des responsabilités partagées. (voir aussi « Une fiducie foncière protège le lac Érié grâce à la conservation et à la restauration ») 

Les OPN et les municipalités collaborent à l’approbation de modifications ou de propositions d’aménagement à l’intérieur ou à proximité de la plaine inondable. Ce principe fondamental s’est avéré efficace pour protéger les personnes, les biens et les infrastructures en empêchant les aménagements dans les plaines inondables et en démontrant constamment une réduction spectaculaire des dommages liés aux inondations et des coûts connexes.

Dans le cadre de la gestion des bassins versants, le processus de planification doit être adapté à chaque bassin versant en particulier, qui est aussi subdivisé en sous-bassins versants. L’analyse et les résultats doivent être intégrés à partir de disciplines environnementales distinctes mais interdépendantes pour obtenir les meilleurs résultats. C’est une approche qui a évolué au fil des décennies.

La gestion des ressources à l’échelle des bassins versants est plus efficace lorsque l’analyse des sous-bassins versants est encore plus poussée et est étendue aux collectivités et aux quartiers. La portée et la complexité des approches de gestion varient considérablement à ce niveau, mais l’interdépendance environnementale au niveau des sous-bassins versants et des bassins versants doit être comprise tout au long du processus décisionnel. Parmi les autres facteurs de réussite des phases de planification, de mise en œuvre et de surveillance, mentionnons les gestionnaires des bassins versants.

L’approche intégrée à l’échelle des bassins versants a influencé les approches binationales récentes pour la gestion conjointe des Grands Lacs, comme le prévoit l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Par exemple, un livre blanc  préparé au cours de l’élaboration du Cadre pour les zones côtières (Nearshore Framework) a introduit le terme « littoralshed », soit bassin littoral, pour exprimer le lien entre les bassins versants et les limites des cellules riveraines adjacentes le long de la côte des Grands Lacs.

Le concept de bassin littoral a de nouvelles applications de gestion. Par exemple, les mesures axées sur la réduction des charges d’éléments nutritifs vers la zone littorale (ou zone d’impact) doivent se concentrer sur les voies d’approvisionnement et de transport de ces éléments nutritifs, à savoir les bassins versants (ou zone d’influence). En englobant les limites des processus physiques qui influent sur les environnements terrestres et littoraux, les bassins littoraux constituent l’échelle appropriée pour les initiatives de gestion qui doivent tenir compte d’agents stressants et de voies d’accès qui s’étendent de la source des bassins versants jusqu’aux eaux littorales des lacs.

Un exemple récent d’intervenants qui envisagent des ententes de collaboration pour mieux coordonner les efforts de planification, de recherche et de mise en œuvre sur les terres et dans la zone littorale ouest du lac Ontario est l’initiative Western Lake Ontario: Land to Lake Initiative. D’après les premiers commentaires recueillis auprès des 23 municipalités et sept OPN de la zone d’étude proposée pour l’initiative, les intervenants sont intéressés à échanger des données, des connaissances, des protocoles de surveillance et des pratiques exemplaires. L’amélioration de la coordination et de la collaboration dans la zone d’étude du projet suscite un intérêt général.

L’initiative est coordonnée par Credit Valley Conservation et Toronto and Region Conservation. La vision est que les phases futures soient dirigées par un organisme indépendant.

La zone d’étude proposée pour l’initiative Western Lake Ontario: Land to Lake
La zone d’étude proposée pour l’initiative Western Lake Ontario: Land to Lake. Source : CVC 2018

La gestion intégrée des bassins versants n’est pas exempte de défis. L’échange d’information entre des disciplines environnementales distinctes mais interdépendantes peut être difficile. À l’heure actuelle, peu d’outils sont disponibles pour simplifier cet échange. De plus, l’absence de financement pluriannuel à long terme garanti peut nuire à l’efficacité et à l’application générale de la planification et à la mise en œuvre des mesures dans les bassins versants. Enfin, le manque de compréhension politique et publique quant à l’importance de la gestion des bassins versants constitue aussi un obstacle à l’utilisation et à l’affectation des fonds. Peu à peu, toutefois, on arrive à contourner ces difficultés, et les résultats d’aujourd’hui ne peuvent tout simplement pas être comparés aux résultats des approches antérieures qui n’étaient pas intégrées et qui ont entraîné des dommages excessifs liés aux inondations, dont le coût s’est fait ressentir.

La gestion intégrée des bassins versants par l’entremise des OPN de l’Ontario s’est avérée un modèle efficace pour la gestion des ressources naturelles, y compris l’eau et les activités humaines. Le succès du modèle est reconnu et d’autres administrations l’ont adopté. Des modèles plus larges de gestion intégrée des bassins versants sont à l’étude pour relever les défis plus vastes causés par l’urbanisation accrue et une population toujours croissante dans le bassin des Grands Lacs. L’Ontario a appris que les partenariats, la collaboration et l’intégration sont nécessaires pour relever les défis de demain en matière d’utilisation des terres. 

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