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Application d’un cadre de lutte contre les changements climatiques à l’étude sur les inondations dans les secteurs lac Champlain et de la rivière Richelieu

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Chrissy Chiasson
IJC
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Tandis que l’Étude internationale sur les inondations dans le bassin du lac Champlain et de la rivière Richelieu entre dans la dernière année du mandat établi, le comité d’étude du projet a commencé à délibérer sur les recommandations qu’il va adresser à la Commission mixte internationale.

Le comité d’étude avait été chargé de déterminer les causes, les risques et les répercussions des inondations dans le bassin du RRCL, et d’envisager des solutions possibles. Les chercheurs poursuivent leurs étude des options structurelles et non structurelles. Au fur et à mesure que le comité élabore ses recommandations définitives, il examine l’incidence des changements climatiques sur l’hydrologie du bassin et l’efficacité des diverses solutions envisagées.

Afin de comprendre les effets possibles des changements climatiques sur les apports d’eau, les niveaux et les débits dans le bassin du RRCL, le comité d’étude applique le Cadre d’orientation sur les changements climatiques de la CMI en ayant recours à la méthode dite de pondération des décisions.

La pondération des décisions consiste à évaluer les solutions possibles en fonction de l’incidence des changements climatiques sur le bassin, lesquels sont pour l’heure une inconnue. Contrairement à d’autres modèles d’évaluation, cette méthode ne se limite pas aux projections climatiques, puisqu’elle établit un lien entre les impacts et la plausibilité des scénarios climatiques extrêmes et la formulation de politiques.

Les chercheurs associés à l’étude appliquent la méthode de pondération des décisions suivant quatre points de vue ou perspectives. Ils commencent par analyser individuellement chaque perspective avant de les combiner ensuite. 

La première perspective est fondée sur les données historiques du bassin. Les chercheurs sont en train d’élaborer des scénarios d’apports nets du bassin fondés sur des hypothèses de tendances historiques qui les aideront à projeter les futurs apports d’eau. Les scénarios d’apports nets du bassin seront ensuite intégrés au modèle de bilan hydrique de l’étude pour calculer les niveaux et les débits. Ces scénarios sont particulièrement utiles pour estimer les ratios avantages-coûts des éventuelles solutions structurelles aux inondations.

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Lac Champlain près de Burlington, au Vermont. Crédit photo : Shutterstock

 

La deuxième perspective consiste à formuler un scénario de crue maximale probable. La crue historique de 2011 a été le résultat de la combinaison de trois facteurs déterminants, soit une accumulation de neige importante, des températures printanières qui ont préservé une grande partie de cette neige et de fortes précipitations en mars et en avril dans la région, qui ont rapidement fait fondre la neige. L’analyse de la crue maximale probable tient compte de la possibilité que chacun de ces trois facteurs soit individuellement plus important et qu’ils puissent ensuite se combiner pour donner lieu à un épisode de crue plus marqués encore que celui de 2011. Par le passé, ce type de scénario a permis de concevoir des systèmes d’une capacité suffisante pour éviter le genre de catastrophe qui pourraient se produire en cas de défaillance d’un projet d’inondation. De plus, ce concept pourrait être utile pour délimiter les limites de la gestion des plaines inondables. 

La troisième perspective consiste à soumettre le modèle du bassin du RRCL à un test de résistance lors duquel la température et le niveau moyen des précipitations annuelles sont augmentés progressivement. Les chercheurs intègrent ces changements progressifs dans un modèle d’apports nets du bassin du lac Champlain afin d’en calculer les effets sur les niveaux d’inondation et sur les dommages occasionnés. Les résultats peuvent ensuite être comparés à une vaste gamme de projections de précipitations et de températures dérivés de divers modèles climatiques, ce qui permet aux chercheurs de cartographier l’étendue des impacts des inondations projetés par ces modèles.

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La quatrième perspective consiste à dériver des intrants de modélisation pour le bassin à partir des projections historiques du modèle climatique mondial et régional. Il est ainsi possible de se faire une idée des futurs apports nets du bassin en fonction de différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Les modèles climatiques régionaux et mondiaux sont utilisés pour déterminer la plausibilité des scénarios générés dans le cadre du test de résistance.

Les quatre perspectives seront combinées de diverses façons afin de tester et de peaufiner les constats tirés pour chaque perspective relativement aux niveaux probables du lac Champlain au XXIe siècle. Ces perspectives aideront le comité à formuler des recommandations sur les plans d’intervention en cas d’inondation et sur la gestion des plaines inondables.

Le rapport final de l’étude concernant le climat est attendu plus tard cette année. Il comprendra des résumés des travaux de l’équipe sur ces questions afin que les lecteurs, y compris les chercheurs travaillant à d’autres études climatiques, soient au fait du débat et des délibérations.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’approche de l’étude en matière d’évaluation des changements climatiques dans le bassin, consultez le récent webinaire du Conseil sur ce sujet qui faisait partie d’une série de webinaires techniques présentés dans le courant de l’automne et de l’hiver derniers. Voir ijc.org/fr/lcrr/videos.

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Chrissy Chiasson
IJC

Christina Chiasson is a policy analyst for the Canadian Section of the IJC in Ottawa, Ontario.

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