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Célébrons soixante ans de science et de collaboration transfrontalière dans la lutte contre la lamproie marine!

Par Jill Wingfield
Gestionnaire du programme de communication
Commission des pêcheries des Grands Lacs

 

En 2015, la Commission des pêcheries des Grands Lacs (CPGL) célèbre deux moments forts de la gestion et de la restauration des pêches des Grands Lacs : le 60e anniversaire de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs entre le Canada et les États‑Unis, laquelle a enfin mis un terme à l’esprit de clocher dans ce domaine, et le 50e anniversaire des comités des lacs de la CPGL qui assurent la collaboration transfrontalière.

La Convention a créé la CPGL et l’a chargée de mener la lutte contre la lamproie marine destructrice ainsi que la recherche sur la restauration des pêches et d’instaurer la collaboration transfrontalière. Durant plus d’un siècle, le manque de collaboration entre les deux pays a beaucoup nui aux poissons des Grands Lacs et aux gens qui en tiraient leur gagne-pain.

Signataires de la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs, qui a créé la Commission des pêcheries des Grands Lacs. Photo : CPGL
Signataires de la
Convention sur les pêcheries des Grands Lacs, qui a créé la Commission des pêcheries des Grands Lacs. Photo : CPGL

Lutte contre la lamproie marine

Le programme de lutte contre la lamproie marine de la CPGL constitue sans aucun doute un élément essentiel des travaux menés dans l’ensemble du bassin des Grands Lacs pour restaurer les pêches (et l’économie) qui ont été dévastées par l’invasion de la lamproie marine dans les années 1920 et 1930. Depuis 60 ans, la CPGL et ses partenaires ont remarquablement réussi à réduire les populations de lamproies de 90 pour cent dans la plupart des secteurs des Grands Lacs.

Pourquoi est‑il important de combattre la lamproie marine? Elle détruisait 103 millions de livres de poisson chaque année avant le programme de lutte qui permet maintenant de réduire ces pertes à quelque 10 millions de livres. La CPGL s’efforce de réduire encore davantage les populations de lamproies au bénéfice des poissons indigènes et de l’industrie des pêches qui vaut 7 milliards de dollars.

La lamproie marine se sert de son grand disque buccal suceur garni de dents pointues en forme de crochet autour d’une langue râpeuse acérée pour se fixer solidement à un poisson, en percer les écailles et la peau et se nourrir des liquides corporels du poisson.  Photo : CPGL.
La lamproie marine se sert de son grand disque buccal suceur garni de dents pointues en forme de crochet autour d’une langue râpeuse acérée pour se fixer solidement à un poisson, en percer les écailles et la peau et se nourrir des liquides corporels du poisson.  Photo : CPGL.

Recherche

La science est et restera à la base de toutes les activités de la CPGL. Le programme de recherche comporte trois volets importants : la recherche sur les pêches, la recherche sur la lamproie marine et le transfert des connaissances scientifiques (communication de la recherche aux gens qui l’appliqueront).

Le programme de recherche sur les pêches a soutenu une foule de projets qui ont examiné l’interdépendance des populations de poissons des Grands Lacs, montré leur vulnérabilité à divers changements anthropiques et naturels et confirmé que le rétablissement des espèces indigènes (particulièrement les poissons prédateurs) permettra de ramener l'écosystème à un équilibre plus naturel.

Le programme de recherche sur la lamproie marine a permis de mettre au point de nouvelles mesures pour la combattre, notamment des barrières et des pièges, qui constituent maintenant des éléments essentiels du programme de lutte intégrée. Ils sont utilisés de concert avec des lampricides, qui constituent le fer de lance du programme. La CPGL investit beaucoup dans la mise au point et l’utilisation de phéromones, les odeurs naturelles par lesquelles les lamproies communiquent, ainsi que dans l’application des connaissances tirées de la cartographie du génome de la lamproie marine. Ces deux domaines de recherche sont très prometteurs pour l’avenir de la lutte contre la lamproie marine.

Le touladi et le grand corégone, deux importantes espèces indigènes des Grands Lacs, ont particulièrement souffert de l’invasion de la lamproie marine. Le rétablissement des poissons indigènes constitue toujours une priorité du programme de recherche sur les pêches. Photo : P. Vescei.
Le touladi et le grand corégone, deux importantes espèces indigènes des Grands Lacs, ont particulièrement souffert de l’
invasion de la lamproie marine. Le rétablissement des poissons indigènes constitue toujours une priorité du programme de recherche sur les pêches. Photo : P. Vescei.

Gestion des pêches

Aujourd’hui, les pêches des Grands Lacs sont gérées de façon plus concertée que jamais. En signant un accord non contraignant intitulé Plan stratégique conjoint de gestion des pêches dans les Grands Lacs, les organismes de gestion des pêches des Grands Lacs (huit États américains, une province, trois organismes intertribaux américains et plusieurs organismes fédéraux du Canada et des États‑Unis) se sont engagés à gérer les pêches de façon concertée et consensuelle par une planification stratégique et une gestion écosystémique.

Ce plan, dont les comités de lacs de la CPGL sont les exécutants, permet aux organismes d’utiliser les ressources de manière optimale, d’éviter le dédoublement des tâches, d’établir des objectifs communs et d’échanger de précieuses données. Il s’agit d’un des meilleurs exemples de collaboration transfrontalière au monde. La CPGL s’engage à poursuivre sa collaboration avec les partenaires et les intervenants afin de tirer parti des relations existantes qui font le succès de la gestion des pêches des Grands Lacs. 

Au moment où la CPGL célèbre son 60e anniversaire et le 50e anniversaire de ses comités de lacs, ce qui ressort de ses réflexions sur son avenir, c’est sa forte volonté de maintenir ses succès passés tout en continuant de s’adapter aux nombreux changements qui se produiront inévitablement dans les Grands Lacs. Grâce aux principes directeurs et aux institutions dirigeantes efficaces déjà en place ainsi qu’à l’étroite collaboration établie depuis six décennies, les gestionnaires des pêches des Grands Lacs sont prêts et aptes à relever les défis de demain

La Commission des pêcheries des Grands Lacs tiendra sa 60e assemblée annuelle les 10 et 11 juin à Grand Rapids, au Michigan. On peut obtenir de plus amples renseignements sur l’assemblée, notamment l’ordre du jour provisoire et des détails sur l’hôtel, en cliquant sur le lien suivant : Great Lakes Fishery Commission 60th Anniversary Meeting Notice and Invitation.

(Note de la rédactrice : Dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, la Commission mixte internationale collabore avec d’autres institutions binationales pour trouver des solutions aux problèmes qui touchent l’écosystème du bassin des Grands Lacs.)

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