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Répondre aux questions au sujet des produits ignifuges dans les Grands Lacs

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Pour protéger la santé des Grands Lacs, les gouvernements interdisent l’emploi de certaines substances chimiques dans les produits ou s’entendent avec les fabricants pour que ceux-ci l’abandonnent progressivement. Le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs de la CMI se penche sur les nouveaux problèmes que peut susciter cet abandon.

Prenons le cas des polybromodiphényléthers, ou PBDE, qui servent d’ignifuges. Ces composés sont courants dans de nombreux produits de consommation et produits commerciaux, y compris les meubles, les vêtements, les véhicules, les matériaux de construction et les produits électroniques.

Les PBDE ont commencé à être utilisés dans les années 1970. On en trouve donc des traces chez les humains et d’autres mammifères, les oiseaux et les poissons. Ils s’accumulent dans l’organisme, et il y a lieu de croire qu’ils nuisent au foie, à la thyroïde et au développement du cerveau.

Par conséquent, les gouvernements du Canada et des États-Unis ainsi que d’autres pays dans le monde ont interdit les formes les plus toxiques des PBDE ou se sont entendus avec les fabricants pour que ceux-ci cessent graduellement de les employer, de leur plein gré.

Les vieilles voitures sont un produit de consommation qui contient des ignifuges. Photo : Tiffany Balley.
Les vieilles voitures sont un produit de consommation qui contient des ignifuges. Photo : Tiffany Balley.

Le Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs fait une étude de cas des PBDE pour examiner les problèmes qui surgissent lorsqu’on interdit ou supprime graduellement l’emploi de substances toxiques. Il compte recommander des mesures additionnelles à prendre par les gouvernements pour composer avec ces problèmes ou les éviter.

Le Conseil considère notamment les questions suivantes :

  • Quelles substances peuvent remplacer les PBDE, et seront-elles suffisamment étudiées pour qu’on soit sûr qu’elles ne présentent pas de danger?
     
  • Selon les estimations de l’industrie, les produits vendus dans le bassin des Grands Lacs entre 1970 et 2013 contenaient jusqu’à 80 000 tonnes de PBDE par an. Dans quelle mesure ces produits continueront-ils de libérer des substances chimiques alors qu’ils sont utilisés, recyclés, mis en décharge ou incinérés?
     
  • Quel rôle devrait jouer l’industrie pour garantir que les produits contenant des PBDE sont récupérés et éliminés de manière à éviter les rejets de PBDE dans le bassin des Grands Lacs? De nombreuses administrations ont maintenant adopté des lois qui exigent que ceux qui ont tiré profit de la fabrication et de la vente des produits assument la responsabilité de veiller à ce que les produits soient correctement récupérés et gérés après usage. Quel rôle devraient jouer les programmes de « responsabilité élargie des producteurs » et comment peut-on améliorer ces programmes?

Le Conseil espère que son étude de cas et les recommandations qui en découleront orienteront l’avis que la CMI donnera aux gouvernements concernant les décisions à prendre au sujet des PBDE, ainsi que d’autres substances toxiques qui entrent ou entreront dans la composition des produits de consommation. Il compte présenter ses recommandations à la Commission au début de 2016.

Il faut mettre au point les programmes pour éviter les problèmes dans l’avenir si nous voulons réaliser l’objectif de la quasi-élimination des substances toxiques du bassin, comme le veut l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

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