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Deux sites des Grands Lacs rayés de la liste

Se faire inscrire sur une liste n’est pas toujours de bon augure. C’est le cas, d’une certaine façon, des sites inscrits sur la liste des secteurs préoccupants, car cette liste répertorie la plupart des sites dégradés des Grands Lacs. Beaucoup regorgent de polluants comme les BPC et le mercure, vestiges des activités industrielles passées, ou ils ont perdu les milieux propices aux poissons et autres espèces sauvages. En revanche, l’inscription à cette liste peut attirer l’attention et susciter des mesures d’assainissement.

Une chose est sûre : une fois que votre secteur figure sur la liste, vous souhaitez qu’il en soit supprimé, car cela signalera qu’il est en bonne voie de rétablissement.

Mais il est difficile d’y arriver. Il faut mettre en oeuvre et élaborer les plans de rétablissement, comme le prévoit l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Les plans de rétablissment sont élaborés sous la direction de l'Agence pour la protection de l'environnementdes Etats-Unis ou Environnement Canada en collaboration avec les gouvernments des États et des provinces pour corriger jusqu’à 14 dégradations de l’environnement (aussi appelées altérations des utilisations bénéfiques).

Plusieurs secteurs préoccupants (SP) ont été assainis en partie, mais seulement 5 des 43 sites des Grands Lacs inscrits sur la liste en ont été rayés depuis 1987. Heureusement, deux sites récemment restaurés – tous deux au Michigan – sont sur le point de disparaître de cette liste infâme.

La CMI a terminé ses évaluations en vue de retirer de la liste les SP du lac Deer et du lac White

Carte délimitant le secteur préoccupant du lac Deer. Photo : USEPA.

Carte délimitant le secteur préoccupant du lac Deer. Photo : USEPA.

Le SP du lac White, au nord de Muskegon, a été pollué par des contaminants industriels et d’autres substances toxiques provenant d’anciennes installations de fabrication. Et les aménagements sur son pourtour se sont soldés par une perte d’habitat. Le SP du lac Deer, dans la péninsule supérieure du Michigan, a été contaminé par le mercure laissé par des exploitations minières historiques.

Les limites du secteur préoccupant du lac White. Photo : USEPA.

Les limites du secteur préoccupant du lac White. Photo : USEPA.

En vertu de l’accord, les gouvernements sollicitent l'examen et des commentaires par la CMI et d'autres organismes. Afin de procéder à cet examen, la CMI veille à ce qu’un certain nombre de questions ont été traitées, dont les suivantes :

  • Les critères de retrait de la liste ont-ils été respectés? A-t-on appliqué les normes, directives et critères pertinents?
  • Des personnes qualifiées ont-elles révisé le rapport ou d’autres informations essentielles au sujet de l’éventuel retrait de la liste?
  • Le plan d’assainissement a-t-il constitué une étape importante du rétablissement d’utilisations bénéfiques qui avaient été altérées?
  • Si des utilisations bénéfiques demeurent altérées, est-ce sous l’effet de facteurs hors du SP? en résultat de causes naturelles? Toutes les mesures raisonnables ont-elles été prises pour éliminer les altérations?
  • Y a-t-il des projets et des ressources afin d’effectuer la surveillance à long terme et autres activités nécessaires?
  • La consultation publique a-t-elle été adéquate?

Dans la plupart des SP, les dégradations de l’environnement sont principalement le résultat d’activités passées. Dans certains cas, la pollution et la détérioration se poursuivent. Par conséquent, les mesures d’assainissement sont axées sur les polluants hérités du passé et les dégradations qui se sont déjà produites, ainsi que sur l’élimination ou la réduction des sources actuelles de pollution.

Mme Lana Pollack, présidente de la Section américaine de la CMI, se réjouit : « Après des années de minces progrès, les choses ont pris une bien meilleure tournure ces cinq dernières années. »

Elle ajoute : « L’appui à la dépollution des Grands Lacs offre un bel exemple de soutien bipartisan et un signe de respect pour la plus grande masse d’eau douce de la planète. Nous espérons que cette priorité sera maintenue, car il reste beaucoup à faire. »

Les 43 SP du bassin se répartissent à raison de 26 aux États-Unis, de 12 au Canada et de 5 à cheval sur les deux pays. Outre les cinq SP qui ont été rayés de la liste, deux ont été reclassés « SP en voie de rétablissement ». Mais, avec le retrait imminent des deux sites michiganais, le rétablissement des SP s’accélère.

Gordon Walker, président par intérim de la Section canadienne de la CMI, souligne que la suppression des deux secteurs du lac Deer et du lac White constitue une victoire d’équipe.

Il explique : « Nous félicitons l’Agence des États-Unis pour la protection de l’environnement, le Department of Environmental Quality du Michigan, les comités de consultation publique du lac Deer et du lac White et tous les partenaires du retrait prochain des deux sites de la liste des secteurs préoccupants. »

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