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Traitement des eaux usées dans le bassin des Grands Lacs et élimination des nouvelles substances chimiques préoccupantes – En savoir plus sur l’étude de la CMI

Antonette Arvai
IJC

Un article récent publié dans le Water Quality Research Journal of Canada, sous le titre « Protecting Our Great Lakes: Assessing the Effectiveness of Wastewater Treatments for the Removal of Chemicals of Emerging Concern », a mis en lumière les travaux accomplis par le groupe de travail multiconseil de la CMI sur les nouvelles substances chimiques préoccupantes au cours du cycle des priorités 2009-2011.

L’article porte sur le traitement des eaux usées dans le bassin des Grands Lacs et son efficacité contre les nouvelles substances chimiques préoccupantes. L’expression « nouvelles substances chimiques préoccupantes » renvoie à la présence dans l’environnement de substances chimiques qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et les écosystèmes.

Il s’agit de nouveaux composés qui pénètrent dans l’environnement ou de composés qui ont été caractérisés récemment en raison de l’augmentation de leur concentration dans le milieu ou de l’amélioration des techniques d’analyse. Ils se trouvent dans les produits employés au quotidien à la maison, dans les commerces, en agriculture et dans l’industrie, comme les ignifuges, les produits pharmaceutiques, les produits de soins personnels et les pesticides. Les stations de traitement des eaux usées, qui n’ont pas été conçues pour les éliminer, constituent l’une des plus importantes voies d’entrée de ces substances dans les Grands Lacs. Ce qui inquiète, c’est qu’on ne sait pas vraiment quel est l’effet sur la santé humaine et sur la vie aquatique de l’exposition chronique à de faibles concentrations des mixtures en présence.

Selon l’article, plus de 1 400 stations de traitement des eaux usées, américaines et canadiennes, déversent 4,8 milliards de gallons (18 milliards de litres) d’effluent par jour dans le bassin des Grands Lacs. À 98 %, cet effluent a fait l’objet d’un traitement secondaire ou plus poussé. La plupart des stations emploient un système de boues activées (forme de traitement secondaire), où les bactéries font le travail.

Les auteurs se penchent sur l’efficacité d’élimination des nouvelles substances chimiques préoccupantes, d’après les données d’étude publiées dans le monde entier. Le traitement par boues activités élimine au moins la moitié des 42 substances trouvées couramment dans les Grands Lacs. Parmi les composés fréquemment décelés, mais dont le taux d’élimination est faible, il y a un herbicide, un médicament anticonvulsivant, un anti-inflammatoire et trois antibiotiques.

L’acétaminophène, la caféine et l’estriol (œstrogène naturel) ont aussi été décelés souvent, mais leur taux d’élimination est élevé. On trouvera d’autres renseignements sur le rapport d’étude dans Environmental Health News.

Wastewater treatment plants are among the pathways by which chemicals of emerging concern enter the Great Lakes. Credit: Dan DeLuca.
Les stations de traitement des eaux usées constituent l’une des plus importantes voies d’entrée des nouvelles substances chimiques préoccupantes dans les Grands Lacs. Photo : Dan DeLuca.

Le rapport présente plusieurs recommandations, dont celles-ci :

  • Encourager les exploitants des stations à appliquer un traitement secondaire (ou plus poussé).
  • Dresser une liste des substances chimiques difficiles à traiter par les techniques actuelles et déterminer lesquelles doivent faire l’objet d’une stratégie de gestion des risques.
  • Dresser une liste des composés indicateurs dont les exploitants des stations pourront se servir afin d’évaluer l’efficacité du traitement pour éliminer les nouvelles substances chimiques préoccupantes.
  • Mieux éduquer le public concernant la façon d’utiliser et de se débarrasser des produits pharmaceutiques et des produits de soins personnels et promouvoir la chimie verte dans les procédés de fabrication.

Le rapport a suscité de l’intérêt dans les publications au Canada, aux États-Unis et dans le reste du monde. Dans la version actualisée de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs qui est entrée en vigueur plus tôt cette année, les deux pays ont convenu de pousser les recherches portant sur les technologies de traitement pour éliminer les nouvelles substances chimiques préoccupantes.

Seul le résumé de l’étude est consultable en ligne. Pour obtenir l’étude, prière de communiquer avec John Nevin à l’adresse nevinj@windsor.ijc.org

Antonette Arvai
IJC

Antonette Arvai is a physical scientist and secretary of the Great Lakes Water Quality Board at the IJC’s Great Lakes Regional Office in Windsor, Ontario.

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