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Seize façons de jauger l’état de santé des Grands Lacs

Le moment est venu de faire le bilan de santé des Grands Lacs.

La Commission mixte internationale a publié son Seizième Rapport biennal sur la qualité de l'eau dans les Grands Lacs. Le rapport fait le point sur l’évolution de l’état de santé des cinq lacs depuis 1987, quand les gouvernements du Canada et des États-Unis ont conclu l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

Par coïncidence, cette seizième édition du Rapport biennal se concentre sur seize indicateurs, choisis par des spécialistes, pour faire le bilan de l’intégrité chimique, physique et biologique des lacs Huron, Ontario, Michigan, Érié et Supérieur.

En résumé, le diagnostic est le suivant :

Sept indicateurs de l’intégrité chimique des lacs montrent des résultats stables ou positifs.

Par exemple, on a observé une diminution des concentrations de toxiques chimiques mesurées chez les goélands argentés, les poissons et les moules ainsi que dans les sédiments. En revanche, les charges de phosphore provenant de sources comme les déversoirs d’orage constituent un problème, notamment dans le lac Érié, où sont réapparues les fleurs d’eau résultant de la prolifération d’algues. Certaines données révèlent également un ralentissement, voire une inversion, de la tendance à la réduction des charges de toxiques chimiques comme le mercure.

Cinq indicateurs biologiques obtiennent des résultats variables. Entre 1987 et 2006, 34 espèces non indigènes se sont établies dans les Grands Lacs, surtout introduites par les eaux de ballasts que les navires océaniques y vidangeaient. Mais, bonne nouvelle, aucune espèce n'a été introduite par cette voie depuis 2006.

Deux indicateurs physiques – température superficielle de l'eau et couverture de glace – définissent une tendance au réchauffement des lacs, ce qui fait croire que les changements climatiques commencent à se faire sentir.

Deux indicateurs de performance sont aussi évalués dans le Seizième Rapport biennal, et donnent des résultats plus variables. Dans le premier cas, les efforts d’assainissement font dénombrer quatre secteurs préoccupants de moins dans les lacs au Canada et aux États-Unis, et environ le quart des utilisations bénéfiques diminuées ont été rétablies dans les « points chauds » de pollution qui restent. Le second indicateur de performance montre que les fermetures de plage sont encore courantes en raison des concentrations élevées de bactéries. Mais le nombre de fermetures est demeuré assez stable depuis dix ans (les fermetures n’augmentent pas).

Highland Glen, Ontario, Canada. Photo by Jimmy Brown. Highland Glen en Ontario, au Canada. Photo : Jimmy Brown.

Pour récapituler, le Seizième Rapport biennal fait voir des progrès considérables, le besoin de continuer à investir et à agir et de nouveaux nuages sombres qui se dessinent à l’horizon.

Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter la version courte ou longue [cette dernière en anglais seulement] du rapport et le communiqué.

Pour l’avenir, la Commission propose que les gouvernements fournissent davantage de renseignements au public sur la santé des Grands Lacs et elle recommande que le Canada et les États-Unis créent un système convivial d’information sur l’état de l’écosystème du bassin, qui servira au public et aux scientifiques. Il s’agira notamment de diffuser une « fiche-bilan » dans les années à venir pour présenter divers indicateurs et diverses tendances de la santé des lacs.

 

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